Élu joueur amateur du mois d’avril par les lecteurs du 11 Amiénois, Matis Fournier a accepté de nous octroyer une interview. Le jeune joueur de l’US Camon analyse son parcours, sa saison, son club, ses relations avec ses coéquipiers, avant de nous déclarer ses ambitions pour la fin de la saison, et les prochaines qui se présentent.
Matis, vous avez été élu joueur du mois d’avril. Pour mieux vous connaître, pouvez-vous vous présenter brièvement pour nos lecteurs ?
Je m’appelle Matis Fournier, j’ai 18 ans et suis né le 16 janvier 2001. Je suis lycéen au lycée Robert de Luzarches, à Amiens. En réalité, je suis un garçon assez simple, très humble et je n’aime pas trop me montrer. J’ai commencé le football à l’âge de 4 ans à Longueau. J’y ai fait une année puisque j’y habitais alors. Ensuite, je suis parti directement à Camon l’année d’après puisque mon père en est originaire. Il a toujours joué là-bas donc j’y suis parti aussi jusqu’en U13. A ce moment, j’ai rejoint l’Amiens SC mais je ne suis resté que trois mois. Pour moi, j’étais trop jeune, je n’étais pas prêt à avoir ce statut sous le climat professionnel qui pouvait y régner. Je suis donc revenu à Camon, où j’ai joué jusqu’à maintenant. Mais en aucun cas je ne regrette d’être passé par l’Amiens SC.
Pourquoi avoir rejoint l’ASC à ce moment ?
J’avais été contacté par deux entraîneurs à l’époque. Justement, ces deux entraîneurs, qui m’avaient demandé de venir à Amiens, étaient partis et un autre entraîneur a pris leur succession. Je connaissais cet entraîneur parce qu’il était passé par Camon mais cela n’avait rien changé.
Vous êtes donc un pur produit camonois !
Oui, je suis un jeune de Camon. J’ai commencé au plus bas dans le club et j’ai gravi les échelons.
Quel regard portez-vous sur votre saison en Régional 2 ?
A la base, j’évoluais en U18. J’ai commencé l’année en U18 et deux joueurs de cette catégorie avaient déjà intégré le groupe seniors : Jonas (Adjidé) et Mohamed (Ramla). Lors d’un match contre Beauvais, Titi Buengo m’a appelé pour aller jouer en seniors. Depuis ce temps, j’ai intégré le groupe de l’équipe première. C’est une très belle saison pour moi. Les efforts à l’entraînement et le travail portent leurs fruits donc cela me fait plaisir.
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De toute façon, on n’obtient rien sans le travail. Si on n’est pas sérieux à l’entraînement, on ne peut rien avoir en match.
La notion de travail est importante pour vous, on ressent beaucoup d’humilité dans votre discours…
Oui, de toute façon on n’obtient rien sans le travail. Si on n’est pas sérieux à l’entraînement, on ne peut rien avoir en match. Depuis que je suis plus jeune, j’ai toujours travaillé pour aller jusqu’au sommet. J’espère gravir des échelons encore mais ce n’est que le début. Rien n’est acquis et je laisse la porte ouverte à tout.
Quelle est votre position favorite sur le terrain ?
Quand j’ai commencé le football, jusqu’à Amiens, j’évoluais au poste de milieu gauche. J’étais un tout petit joueur, pas très grand, assez fin, et j’allais très vite. L’Amiens SC m’a replacé au milieu de terrain et quand je suis revenu à Camon, je suis resté au milieu de terrain au poste de numéro 6 et depuis, je garde ce poste. Amiens possède cette faculté à replacer des joueurs pour qu’ils deviennent meilleurs. Aujourd’hui, je me sens très bien à ce poste.
Qu’est-ce qui pourrait bien vous manquer à ce poste de milieu défensif ?
Je pense qu’il me manque de la rapidité. Selon moi, je joue encore trop lentement. Je devrais ajouter de la vitesse pour casser plus de lignes et permettre aux attaquants ou milieux offensifs de créer quelque chose offensivement.
Qu’est-ce que cela vous fait d’être entraîné par Titi Buengo ?
C’est une fierté parce qu’on apprend tous les jours de lui. On l’écoute à l’entraînement, on suit ses conseils, et on y est obligé. C’est une figure, quelqu’un que l’on doit respecter. Tous ses conseils sont donc à prendre. Il est très protecteur avec ses joueurs mais lorsqu’on n’est pas bons et qu’il faut le dire, il ne se cache pas et nous le dit.
L’équipe seniors de l’US Camon est très jeune et est complétée par des joueurs d’expérience comme Zahir Zerdab ou, plus récemment, Chouaib Sagouti. Quels sont les rôles de ces derniers dans le vestiaire ?
Leur rôle est très important. De toute façon, Jean-Paul Lucas a fait une carrière professionnelle, comme Zahir ou Titi Buengo ou Chouaib. Quand ils parlent dans le vestiaire, on les écoute tous. Et je pense que c’est pour ça que le groupe marche bien, parce que tout le monde est à l’écoute de ces joueurs expérimentés. Il y a aussi Thomas Hallu qui est capitaine, qui a joué en CFA2 (ndlr: National 3) à Ailly, Corentin Nagy qui a fait ses catégories dans les championnats U17 et U19 Nationaux. Il est donc déjà expérimenté. On prend exemple sur tous ces joueurs, on les écoute et c’est très bien puisque cela nous booste.
L’arrivée de Chouaib Sagouti au milieu de terrain représente-t-elle une menace pour vous ?
L’entraîneur doit faire ses choix. Ce n’est pas insultant de perdre sa place contre un joueur de ce niveau. On se remet en question et on travaille à l’entraînement pour essayer de regagner sa place dans le onze.
Ce serait une énorme déception de ne pas être promu en Régional 1 à la fin de cette saison ?
Oui, ce serait une très très grosse déception, que ce soit pour l’équipe seniors, mais aussi pour le club, parce qu’il avait l’intention dès le début de saison de monter en Régional 1. Il faut aussi savoir que le calendrier est plus favorable pour nous que pour Chaumont, qui a joué contre Outreau dimanche et qui jouera notamment contre Amiens Nord ce week-end.
Comment l’effectif aborde-t-il ces deux dernières rencontres ?
Le groupe travaille toujours à l’entraînement pour le match du week-end et je pense que Titi ne nous a pas lâchés. Tous les joueurs veulent monter et savent que ces derniers matches sont très importants. On ne va rien lâcher et aller chercher ces succès pour accéder en Régional 1.
Je préférerais jouer à un niveau plus bas mais plus longtemps, plutôt que de jouer à un niveau beaucoup plus élevé et ne pas jouer du tout.
Quels sont vos objectifs personnels ?
A vrai dire, je n’ai pas vraiment d’objectifs. Je vis au jour le jour. J’essaie de progresser chaque année. Si on progresse, cela veut dire qu’on gravit les échelons et cela se fera naturellement. J’espère jouer, peut-être, un jour en CFA2 (ndlr: National 3) ou CFA (National 2, ndlr). Rien n’est fait, mais je travaille à l’entraînement chaque semaine pour aller le plus haut possible. Si un club de National 3 ou National 2 me contacte, je réfléchirais puisque c’est toujours flatteur. Après, c’est le temps de jeu aussi qui est important pour moi. Si on signe dans un club de N2 ou de N3 et qu’on ne joue pas, alors que je peux avoir plus de temps de jeu à Camon en Régional 1, si on monte, il faut réfléchir. Je préférerais jouer à un niveau plus bas mais plus longtemps, plutôt que de jouer à un niveau beaucoup plus élevé et ne pas jouer du tout.
Enfin, à quel joueur professionnel vous identifiez-vous ?
Il n’a pas ma taille, mais je m’identifie beaucoup à Marco Verratti. C’est un joueur qui ne lâche rien, qui se bat. Il est bon techniquement, donc j’essaie de progresser aussi à ce niveau-là. Et lui aussi prend des cartons jaunes !
Propos recueillis par Jean-Baptiste PLOYART
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