Dernier jeune joueur issu du centre de formation lancé en professionnel, Mathis Lachuer ne nourrit aucun complexe du haut de ses 20 ans. Déterminé et ambitieux, le milieu de terrain estime tout simplement que son heure était venue, lui qui a intégré le centre de formation de l’Amiens SC en septembre 2018 après avoir débuté sa formation au Stade Rennais. Entretien.
Comment avez-vous vécu vos débuts en professionnel, à Pau au début du mois ?
J’attendais ce moment avec impatience. Je suis content qu’il soit arrivé, je m’étais préparé. Je sentais que j’étais prêt et que c’était le bon moment. En début de saison, j’ai eu une blessure qui m’a arrêté pendant un bon moment, j’ai eu des rechutes, mais le coach et le staff m’ont mis en confiance. C’était important et beaucoup d’émotion quand j’ai fait ma première.
Amiens SC : Mathis Lachuer tape à la porte
Est-ce arrivé plus tôt que prévu dans le parcours que vous aviez imaginé ?
Quand j’ai signé mon contrat professionnel, après le confinement, je me préparais déjà à jouer en équipe première parce que je me sentais prêt et j’ai confiance en mes qualités. L’équipe m’a mis en confiance dès le début. Jouer l’année dernière avec des (Gaël) Kakuta, (Serhou) Guirassy, (Mathieu) Bodmer à l’entraînement, ça a donné de la confiance et ça m’a fait croire en moi. Je savais que si le moment devait arriver, j’allais être prêt.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué sur ces premiers matches en équipe première ?
C’est surtout l’intensité qui change par rapport au N3. En National 3, ça va moins vite dans les passes, dans le pressing. Au milieu, quand on doit fermer une ligne de passe, on peut avoir un léger retard. En professionnel, on le paye cash. C’est dans ces détails-là que la différence est importante. J’ai discuté de tout ça avec mon père (ndlr : Julien Lachuer, gardien de l’Amiens SC entre 1996 et 2003, il m’a dit que c’était un bon début mais il est très exigeant et m’a dit de montrer qui est vraiment Mathis Lachuer.
Comment vous décririez-vous sur le terrain ?
Mes qualités ce n’est pas à moi de le dire mais plutôt de le montrer sur le terrain. Je sais que je dois beaucoup travailler dans le domaine offensif et le fait d’être décisif. Défensivement, j’ai progressé en venant à Amiens, surtout dans l’impact et l’agressivité. Là, ça commence à monter en régime, je dois continuer là-dessus, mais offensivement, il faut que j’essaye de marquer pour apporter encore plus à l’équipe. Ma vision de jeu et ma qualité de passe font partie de mes qualités mais c’est un peu inné dans la famille (ndlr : Mathis est aussi le neveu de Yann Lachuer). Je ne dois pas me reposer dessus. Au contraire je dois encore plus travailler pour apporter à l’équipe. A Pau, quand je suis rentré, je n’avais pas de pression.
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Le poids de la Ligue 2 n’est-il tout de même pas trop lourd pour la jeunesse d’Amiens ?
Non, il ne l’est pas. C’est une chance pour nous d’être directement mis en lumière. C’est la première année où le club laisse vraiment la chance aux jeunes. Ce n’est pas une pression pour nous parce qu’on attend ce moment avec impatience. A nous de répondre présent. On manque d’expérience parce qu’on avait zéro match en pro avant d’arriver ici mais c’est à nous d’apprendre de joueurs comme Mickaël Alphonse, Régis Gurtner, Molla Wagué pour faire de notre mieux sur le terrain. Je pense que ça va aller.
On a donc tort de penser qu’évoluer dans une équipe avec plus de certitudes vous permettrait de vous développer encore mieux et encore plus vite ?
Chacun donne son avis. Peut-être que certains préfèrent avoir une équipe plus expérimentée, d’autres diront qu’avec les jeunes c’est plus facile. Quand on est jeune on doit donner le meilleur de nous-même, être discret et montrer nos qualités sur le terrain. Il n’y a que le terrain qui dit la vérité. A nous de faire les efforts pour montrer qu’il n’y a pas d’âge dans le football.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER
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