Mathis Lachuer (Amiens SC) : « Ce n’était plus possible ! »

Amiens SC Lachuer

Alors qu’il avait laissé une équipe à la lutte pour la montée au moment de sa blessure début novembre, Mathis Lachuer a réintégré une équipe de l’Amiens SC qui a désormais les yeux tournés vers la lutte pour le maintien. La faute à une série noire et à une récente défaite contre Rodez qui a provoqué une réunion de crise que le jeune milieu de terrain estime salutaire. Entretien.

Mathis, en quoi cette trêve a pu permettre à l’Amiens SC de se remettre la tête à l’endroit ?

Ça a permis de se régénérer, déjà. Ca a fait surtout du bien dans les têtes. La défaite à Rodez nous a fait beaucoup de mal. Certains joueurs sont partis dans leurs sélections respectives, nous on s’est entrainés à dix, on a continué de travailler pour retrouver de la rigueur et de l’efficacité.

Comment ressentez-vous le groupe mentalement ?

Franchement, on est gonflé à bloc pour Grenoble et les autres matches. On sait qu’on a une saison à terminer, on doit vite se maintenir. On doit vite avoir la tête à Grenoble pour faire le maximum, pour gagner ce match.

Ces deux semaines ont permis à l’Amiens SC de basculer dans un état d’esprit maintien ?

Même avant, j’ai envie de dire. On parlait de montée mais on savait que ça allait être compliqué. Quand Amiens est monté en Ligue 1, ce n’était pas l’objectif de base. Ils sont montés grâce à de la réussite. Nous, l’objectif de base était de finir dans les dix premiers. Après on s’est enflammé parce qu’on a gagné sept matches sur les onze premiers, mais on savait aussi qu’une saison c’est long. On sait qu’on doit vite attraper le maintien et ça passe par un bon résultat à Grenoble.

Il fallait qu’on se dise les choses, clairement et droit dans les yeux.

La réunion après le match face à Rodez peut-elle encore avoir un impact, quinze jours plus tard ?

La trêve n’a rien brisé. A titre personnel, je suis resté en contact avec Gaël (Kakuta), qui me demandait comment ça se passait au club. Tout le monde était concerné après cette réunion, personne n’a lâché, que ce soient ceux qui sont restés ici ou ceux qui sont partis en sélection.

C’était nécessaire de faire cette réunion dès la fin du match ?

Il fallait parler car les joueurs partaient le lendemain en sélection et on était tous réunis. Il fallait qu’on se dise les choses, clairement et droit dans les yeux. Il fallait tout mettre à plat et repartir de l’avant car ce n’était plus possible. Ce n’est pas possible de décevoir les gens comme ça. Il faut rester lucide sur nos capacités, là on est dans une position délicate mais je sais qu’on va se relever.

Il y avait besoin de crever quelques abcès ?

Je ne vais pas révéler de secrets, mais on voyait bien sur le terrain qu’on prenait des buts, on perdait des ballons dans notre première moitié de terrain… Ce n’est pas possible. Dans le football de haut niveau, on sait qu’il y a des zones où on ne doit pas perdre le ballon. J’ai dit aux joueurs, on prend trop de risques dans la période de construction. Il ne fallait pas se dire qu’on est le Barça et qu’il faut ressortir de derrière. Il ne faut pas avoir honte de dégager le ballon quand c’est chaud dans notre surface.

Peut-on dire qu’une forme de crainte est en train de gagner le vestiaire ?

Oui je ne vais pas vous mentir, ça joue dans les têtes. On se dit qu’on était dans les premiers avant la grande trêve, au final on se retrouve à jouer le maintien. Moi-même je n’y croyais pas quand j’étais blessé. J’étais un peu surpris. Mais ça reste du football, tout est possible. À nous, sur les dix matches, d’aller chercher le maintien.

On reste une équipe soudée, tout le monde est remonté à bloc !

Vous arrivez à expliquer cette descente aux enfers de l’Amiens SC ?

Il y a eu beaucoup de choses qui sont rentrés en compte. Notamment les matches à Bordeaux où il y a eu des problèmes d’arbitrage, même si je ne vais pas remettre la faute sur l’arbitrage. Nous dans notre jeu, on jouait mieux, mais on n’arrivait pas à gagner les matches. Ce sont des problèmes de réussites, d’efficacités. On rentrait dans une période où on avait moins de réussite. Je sais aussi qu’avec la grève des supporteurs, c’était compliqué mais je comprends leur mécontentement. Comme j’ai envie de vous dire, ça reste du foot. Quand on rentre sur le terrain, on a envie de gagner. On ne se dit pas qu’on va lâcher. Nous tout ce qu’on veut, c’est gagner tous les matches. Maintenant on sait que c’est compliqué mais on va donner le maximum pour ramener quelque chose de Grenoble et même pour les prochains matches.

Dans ce contexte, ce n’était pas idéal de préparer le match à venir sans huit joueurs partis en sélection…

Oui ça fait beaucoup, après on a eu les gars du centre de formation qui sont venus pour s’entraîner. Après c’est clair que de ne pas avoir son effectif, c’est compliqué. On reste une équipe soudée et on doit aller à Grenoble pour au moins ramener un point.

Sans parler de démobilisation, on reste sur un sentiment de résignation lors du dernier match contre Rodez. Ce groupe peut-il encore rebondir ?

Tout le monde est remonté à bloc. Pour moi, si on n’a pas envie de jouer un match de foot en tant que professionnel, ça ne sert à rien de faire du foot. Je sais que tout le monde est remonté à bloc, que ce soit ceux qui jouent ou pas. Tout le monde tire dans le même sens. Il faut prendre ce qu’il y a à prendre, on veut gagner ce match et c’est pour ça qu’on s’est bien entraîné cette semaine.

Propos recueillis par Romain PECHON (retranscrits par Clément ROSSI)

Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport

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