A l’exception du Paris Saint-Germain, la totalité des gros poissons du championnat de France souffrent en ce début de saison. Une anomalie qui s’explique par la progression des plus petits clubs selon Mathieu Bodmer et Luka Elsner.
Une exception française ?
A l’image de Saint-Etienne, l’adversaire de l’Amiens SC ce week-end, les têtes d’affiches du championnat de France éprouvent de grosses difficultés sur ce premier trimestre de compétition. « Certaines grandes équipes ont du retard à l’allumage, reconnaît Luka Elsner. Mais d’un autre côté les prétendus petits dont on fait partie essaient de se battre de toutes les manières possibles. Les statuts des uns et des autres sont des choses qui sont écrites sur le papier mais après il faut prouver sur le terrain. La loi du terrain est toujours celle qui donne les meilleures réponses. Nous les équipes prétendument plus faibles, on est là pour se battre et on ne lâchera rien pendant tout le championnat. »
D’autant que l’enjeu est grand avec l’entrée en vigueur des nouveaux droits télé la saison prochaine. « Je pense que tout le monde a fait un gros effort financier cette année pour recruter parce que personne ne veut prendre le risque de descendre, analyse Mathieu Bodmer. On se rend compte que le championnat de France, même si ce qu’on lit en ce moment c’est qu’il n’est pas bon, de l’avis des plus grands experts de la télé, est un championnat très compliqué. Toutes les équipes sont bonnes, et bien organisées. Certes, la qualité du jeu n’est pas toujours au rendez-vous parce qu’on est bien organisé. Toutes les équipes savent défendre, bien mieux que dans d’autres championnats. »
Prenant l’exemple de Reims, « une belle équipe » et actuel troisième de Ligue 1, Mathieu Bodmer plaide donc pour la thèse de l’homogénéisation vers le haut. « Bordeaux tourne bien cette saison, nous, même si personne ne nous attendait, je pense qu’on est aussi une équipe qui sera difficile à bouger cette saison« , ajoute le milieu de terrain de 37 ans. Un point de vue partagé par son entraîneur qui ajoute que « les équipes prétendument plus faibles ne lâcheront rien pendant tout le championnat, Luka Elsner s’attend malgré tout à un retour à la normale progressif. « On le voit avec Monaco qui, journée après journée, revient dans les clous, constate-t-il. A un moment donné, la qualité s’exprime aussi et je pense que tout ça va se rectifier dans les cinq prochaines journées ».
En attendant que cette prophétie se réalise ou non, Amiens compte bien continuer à bousculer l’ordre établi. Et ce, qu’importe le réel niveau de compétitivité du championnat de France.
R.P.
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