Mais où va donc le VAFC ?

Zdziech VAFC
Dave Winter/Icon Sport

Près de trois semaines après la fin de la saison 2021/2022 et à moins de 20 jours de la reprise de l’entraînement, le VAFC semble plus que jamais dans le flou. Deux mois après la mise en vente du club, rien ne filtre à propos de l’identité d’un potentiel repreneur. Sur le plan sportif, le récent seizième de Ligue 2 est toujours sans entraîneur suite au retour prévisible de Christophe Delmotte à la formation, annoncé depuis plus de dix jours. De quoi se montrer sceptique à l’amorce d’une saison de tous les dangers avec pas moins de quatre relégations à la clé ?

L’ultime avertissement pour le VAFC ?

Du top 5 annoncé au flop 5 obtenu, le VAFC sort d’une saison décevante, éprouvante, frustrante, qui s’apparente peut-être bien à un ultime avertissement pour Eddy Zdziech. Huit ans après la relégation en Ligue 2 et sa prise de fonctions par la même occasion, le club valenciennois suit une trajectoire extrêmement dangereuse avec un seul top 10 – obtenu lors de la saison interrompue par le Covid – et un classement moyen autour de la treizième place sur la période, bien loin des ambitions de haut de tableau claironnées à tort et à travers à chaque intersaison. En réalité, le constat est aussi limpide que brutal : Valenciennes n’est rien d’autre qu’un club de deuxième partie de tableau depuis son retour en Ligue 2.

Une situation amenant à beaucoup de prudence, pour ne pas dire crainte, à l’amorce de la saison qui se profile avec quatre descentes au programme pour ramener la Ligue 2 à dix-huit clubs. Après avoir déjà lutté pour son maintien jusqu’à l’avant-dernière journée cette saison, profitant au passage d’un niveau d’ensemble très moyen pour s’en sortir, le VAFC pourrait bien connaître pareil sort l’an prochain, avec le risque de ne pas s’en sortir cette fois-ci. Et après avoir globalement raté son recrutement l’an passé, exception faite du trio Chevalier-Lecoeuche-Bonnet, le club nordiste va devoir se montrer bien plus inspiré pour renforcer un effectif trop hétérogène et limité dans certains secteurs.

Un secteur sportif en chantier

Christophe Delmotte VAFC
Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport

Le tout alors que le projet valenciennois n’est toujours pas porté et incarné par le moindre entraîneur. Nommé en novembre dernier pour une mission commando, en dépit d’un contrat allant jusqu’en 2024, Christophe Delmotte a préféré retourner au centre de formation, lui qui prétendait pourtant vouloir bâtir un projet sur le long terme à sa nomination. L’usure du quotidien l’a finalement amené à revoir ses ambitions, comme nous l’évoquions en cours de saison. Près de deux semaines après cette annonce, le club n’a toujours pas nommé son successeur. Et entre ceux privilégiant une piste interne (un duo Rabuel-Kantari) et les profils émanant de l’extérieur (Arpinon, Tanchot, Garande), le board valenciennois n’a toujours pas tranché.

Quant à l’effectif, il est plus que jamais en chantier avec une dizaine d’éléments en fin de contrat, dont Hillel Konaté, Maxime Spano, Gaëtan Arib, Arsène Elogo, Cheick Timité et Sambou Yatabaré qui ne seront pas conservés. Auteur d’une grosse saison, Lucas Chevalier est attendu à Lille, tandis que Gaëtan Robail pourrait ne pas rester en dépit de l’option d’achat assortie à son prêt. Cadre de la défense, Emmanuel Ntim pourrait bien être le seul rescapé de cette longue liste, à laquelle s’ajoute également Laurent Dos Santos pour qui l’avenir reste aussi incertain. De quoi mesurer l’ampleur de la tâche qui attend le successeur de Christophe Delmotte.

Un changement de direction pour le VAFC ?

A défaut de continuité, Valenciennes va donc devoir lancer un nouveau cycle, le tout dans un contexte extrêmement perturbé avec sa mise sous protection auprès du tribunal de Commerce et les récentes rumeurs autour d’une possible mise en vente. Soient autant de raisons expliquant l’inertie actuelle autour des processus de décision ? Hormis, les signatures des premiers contrats professionnels pour Aeron Zinga et Matteo Rabuel (1 an) ainsi que Yacine El Amri (3 ans), le VAFC semble effectivement dans une situation de stand-by, sans doute aussi dans l’attente de son passage à la DNCG programmé dans les prochains jours.

Cela entretient en tout cas le flou autour de l’avenir d’un club qui a également creusé le fossé avec une bonne partie de ses supporters. Et si l’urgence de la situation a débouché sur un semblant d’union sacrée en fin de saison dernière, le désamour entre les différentes parties prenantes (direction, supporters, joueurs) s’est ressenti avec un stade du Hainaut de plus en plus clairsemé – en dépit des affluences annoncées et gonflées par la prise en compte automatique des abonnés – et des actions de contestation de plus en plus nombreuses aussi bien au sein qu’à l’extérieur du stade.

Ainsi, si une possible vente du club représente un espoir de renouveau pour beaucoup d’entre eux, les supporters du Hainaut furent déjà suffisamment échaudés par le passé. En attendant, le VAFC est toujours sans entraîneur et avec un effectif à reconstruire dans les grandes largeurs, le tout avec un président à sa tête de plus en plus isolé et peut-être bien sur le départ. De quoi se demander où va donc ce club au potentiel pourtant si important.

Romain PECHON

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