Frustré par le scénario de la défaite contre Nantes (1-2), Luka Elsner n’entend pas demander à ses joueurs, une nouvelle fois réduits à dix, de changer d’attitude. Par contre, l’entraîneur de l’Amiens SC espère encore des renforts d’ici le 2 septembre. Entretien.
Quel est votre avis sur le carton rouge à l’encontre de Dibassy ?
J’ai vu l’action dans un angle plutôt bon, face à moi, j’ai le sentiment qu’il y a un ou deux ans on s’en serait sorti avec un jaune. Là, avec la VAR, ce genre de chose va être systématiquement sanctionné d’un rouge. Je n’en veux pas au joueur (ndlr : Bakaye Dibassy), il va mettre de l’impact sans vraiment vouloir faire mal. Je pense que cette notion de volonté de faire mal doit être importante dans un choix quand on donne un carton rouge. Après, est-ce qu’on peut dire que c’est illogique ? Je ne le pense pas.
Faut-il changer certaines attitudes défensives ?
On ne peut pas demander au défenseur de ne pas jouer, de ne pas faire la phase défensive. On est un peu otage de cela, je ne peux pas dire à Bakaye (Dibassy) qu’il ne peut pas y aller, il est là pour ça. Maintenant, on ne peut pas continuer avec des cartons rouges tous les deux matches. Sinon, on n’y arrivera pas.
D’autant que vous manquez un peu de profondeur de banc pour compenser ces cartons…
Il y a certaines parties du terrain où on est très bien fourni, que ce soit au milieu de terrain ou en attaque. Par contre, sur d’autres zones, notamment les latéraux, on n’a pas beaucoup de solutions. On va aussi se retrouver léger en défense centrale, avec la suspension probable de Bakaye (Dibassy). On risque donc d’être amené à souffrir mais le mercato n’est pas fini.
Diriez-vous que votre équipe manque un peu de caractère pour tenir le score ?
La mentalité est bonne parce qu’on ne lâche pas comme ça, on a envie de faire les efforts collectivement. Il nous manque quelque chose, peut-être un peu de magie, quelque chose qu’on n’arrive pas à expliquer. Dans les moments très durs, certaines équipes détournent les ballons sur les poteaux. Nous, on n’a pas pu le faire. La compétition requiert de prendre des points et on n’a pas pris de point.
C’est notre devoir de sensibiliser les joueurs et d’y travailler.
Pourquoi êtes-vous passé à une défense à trois en cours de seconde période ?
L’idée était qu’on arrête de subir, qu’on puisse aller les chercher un peu plus haut avec Haitam (Aleesami) et Christophe (Jallet) qui pouvaient aller faire face à leurs latéraux. L’idée était aussi de mettre Serhou (Guirassy) et Gael (Kakuta) puis Moussa (Konaté) dans la partie centrale, afin qu’ils soient proches des autres. La volonté était surtout de ne plus être passif et de subir leur possession de balle. On voulait prendre plus de risque et se donner le moyen d’avancer plus haut sur le terrain.
Vous encaissez un nouveau but sur corner. L’autre mal depuis le début de saison…
On a encaissé trois buts sur quatre sur corners. On avait été excellent contre Lille sur cet aspect et là on a encore été pris par manque de vigilance. Forcément, à un joueur de moins, cela a un impact aussi. C’est typiquement un moment qu’on doit gérer beaucoup mieux, même en infériorité numérique. C’est notre devoir de sensibiliser les joueurs et d’y travailler.
Propos recueillis par Romain PECHON
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