Une semaine après la reprise de l’entraînement et à l’orée du premier stage de préparation au Touquet, qui a débuté ce lundi après-midi, Luka Elsner a fait un premier point d’étape sur son travail à la tête de l’Amiens SC. Entretien.
Quel est votre sentiment après une semaine de travail ?
Une partie du staff connaît déjà les joueurs, la prise en main a finalement été facile. Les joueurs ont aussi tout de suite saisi les clés de notre manière de fonctionner, une fois qu’on est sur le terrain, de toute façon, les règles sont toujours identiques. Les séances d’entraînement sont le cœur du travail d’un entraîneur, je pense que c’est important de mettre toute la concentration et toute l’attention sur ça. C’est ce qu’on essaie de faire et pour l’instant ça s’est plutôt bien passé. On est en train de monter en intensité, on a mis pas mal de volume aujourd’hui (lundi), on a ainsi passé pratiquement deux heures sur le terrain. Je suis plutôt satisfait de cette entrée en matière.
Sur cette première semaine, on a vu beaucoup de séances très rythmées, avec le ballon souvent au cœur des exercices…
C’est un point de départ standard dans notre réflexion. L’idée est de toujours avoir le ballon aux entraînements même si, selon le contexte, ce n’est pas toujours dans les pieds. Il faut mettre en place un contexte footballistique qui nous permet d’atteindre des objectifs de préparation physique mais en même temps d’avoir sur le même instant une réflexion tactique des principes de jeu. On essaie de maximiser, de potentialiser au maximum, le temps d’entraînement qu’on a et de ne pas avoir que des courses sèches ou des choses comme ça. Ce sera finalement assez rare.
Comment vos joueurs réagissent après cette première semaine ?
Ils ont fait des efforts pendant les vacances, ils sont bien. Après, il y aussi le début d’un nouveau cycle qui génère une motivation, une envie de se montrer, une forme de curiosité par rapport à l’approche du nouvel entraîneur. Tout ça fait qu’aujourd’hui il y a de l’enthousiasme et une envie de travailler. Maintenant, ce qui est important c’est que ça dure. Quand un joueur arrive dans un club, les premières semaines, il est toujours à fond, il donne tout ce qu’il a. Après, c’est dans la durée qu’on doit s’exprimer et montrer son professionnalisme, son envie de réussir, son ambition. Donc même si ça se passe bien jusqu’ici, j’ai envie de dire que c’est normal.
En une semaine, on a déjà pu entrevoir votre style de management que l’on pourrait qualifier de méticuleux…
Aujourd’hui, on est au très haut niveau, je suis arrivé dans un groupe qui est au très haut niveau. Pour réussir, il faut donc s’attacher à régler les détails, parce que tout le monde est bon techniquement, tout le monde est puissant, tout le monde arrive à courir, tout le monde a compris les concepts généraux. La clé, ça va être comment on peut appuyer sur les détails et être exigeant sur ces détails.
Vous avez parlé de concepts généraux. Quels sont-ils ?
Pour l’instant, on voit que ces joueurs sont habités à l’intensité, à la discipline. Ils sont aussi habitués à être guidés par un certain nombre de joueurs, il y a une structure déjà établie en termes de leadership, des joueurs donnent de la voix, ce qui nous aide beaucoup. Il ne faut pas toucher à ça. Après sur les principes qu’on essaie rapidement de mettre en place, il faut que le ballon soit au sol, qu’on puisse trouver des décalages entre les lignes et avoir un confort dans la relance un peu plus important. De manière générale, il faut déterminer, surtout sur les phases de transition, quelles sont les choses efficaces qu’on peut mettre en place. Sur chaque séance, on axe donc sur un thème bien précis afin d’essayer d’en déterminer son utilisation dans notre projet global.
Propos recueillis par Romain PECHON