Luka Elsner : « Faire attention à l’orgueil »

S’il savoure le précieux point acquis en fin de match contre l’Olympique Lyonnais (2-2), Luka Elsner n’oublie pas de mettre en garde ses joueurs qui devront désormais confirmer la bonne impression laissée en seconde période contre les Rhodaniens. Entretien.

Quel a été votre discours à la mi-temps alors que votre équipe était en grande difficulté ?

En première mi-temps, s’il y a 1-3, il n’y a pas grand-chose à dire. Régis (Gurtner) nous tient dans le match sur certaines situations alors qu’on offre sur un plateau d’argent des situations faciles. On a le ballon mais on veut trop prendre de risques et on est presque trop relâché. On se fait prendre sur pas mal de situations mais on a su recadrer ça à la mi-temps. Heureusement qu’on était proche au score. Ensuite, on a fait ce qu’il fallait, tout simplement.

Ce résultat va faire beaucoup de bien sur le plan de la confiance…

Il faut faire attention à l’orgueil. Je crois qu’on en a eu beaucoup après Lille et ça ne nous a pas forcément aidés. Il faut que l’on reste à notre place, que l’on réfléchisse à ce qu’Amiens est, quelles sont nos valeurs, quelle est notre identité, et, comme le président dit souvent, quel est notre ADN. En deuxième mi-temps, on a su mettre en adéquation notre ADN et le jeu. Je pense que c’est la voie à suivre. Il ne faut jamais oublier ce que l’on est et d’où l’on part.

Il faudra confirmer dès le prochain match à Metz…

Après Lille, ça avait un goût de quelque chose d’achevé. Ce que l’on veut maintenant, c’est partir de là pour construire quelque chose. C’est un processus et on essaye de trouver les éléments dans le jeu sur lesquels on peut s’appuyer mais ça met du temps à s’installer. On a fait une deuxième mi-temps aboutie contre une très bonne équipe donc ça veut dire qu’on a des capacités et des possibilités, mais ça ne sera pas facile et ça ne veut pas dire qu’à Metz, ça va se faire tout seul. C’est une base, mais comme pour tout, il faut y remettre beaucoup d’efforts à chaque fois et de l’investissement. Ce qui me rassure c’est que j’ai senti un vrai groupe, tout le monde était impliqué, les joueurs qui sont entrés ont apporté énormément et il y avait une vraie osmose dans l’équipe.

Débuter contre Lyon avec quatre attaquants, c’était un choix plutôt audacieux…

On voulait être courageux et audacieux. Malgré les absences de Ghoddos et Mendoza, et les doutes sur Diabaté, quand tu as Konaté et Guirassy disponibles avec Gaël Kakuta, et bien tu trouves une solution. Jouer avec quatre offensifs, ça combinait bien les deux nécessités entre ce que l’on avait au niveau de l’effectif et la démonstration que l’on n’avait pas peur de Lyon.

Gaël Kakuta a une nouvelle fois débuté sur un côté, cela peut-il devenir une option prioritaire ?

A Toulouse, Gaël n’était pas vraiment sur un côté, il était très proche de la partie centrale. En discutant avec lui après, il se trouvait très bien dans cette zone. Sa zone favorite et celle où il est le plus dangereux, c’est cette partie droite un peu à l’intérieur. C’est là où il arrive à s’exprimer le plus. J’ai même trouvé que sur le début de match, on arrivait à le trouver régulièrement dans une bonne zone. La position qu’il est le plus à même d’occuper ça reste quand même derrière l’attaquant et c’est celle qu’il occupera pendant une majorité de matches.

Si quelqu’un symbolise l’envie de gagner, le professionnalisme, c’est Christophe Jallet !

Quelle était l’idée au moment où vous faites entrer Mathieu Bodmer, auteur du but égalisateur ?

C’était une discussion assez intense avec mes adjoints qui m’ont montré la viabilité de l’entrée de Mathieu et de pourquoi c’était intéressant. Heureusement que je les ai suivis ! Ce n’est pas mon coaching, c’est le coaching de l’équipe qui a fait en sorte que Mathieu arrive sur le terrain. Ce n’est pas que je n’y croyais pas, mais on se posait les questions entre passer sur un 4-3-3 et faire du poste pour poste mais il a apporté ce qu’il apporte constamment à l’équipe, à savoir un souci du collectif, une vraie qualité technique, une présence et on a vu qu’à son âge, il a toujours envie de jouer et même si ça doit être cinq minutes, il est présent. Quel magnifique message pour un joueur comme ça qui a déjà connu beaucoup de choses que de nous apporter ce point. Il le fait en toute modestie et humilité et c’est un exemple à suivre pour de nombreux jeunes.

Avec une passe décisive et un but, Christophe Jallet a été l’un des grands artisans de votre bonne performance…

Si quelqu’un symbolise l’envie de gagner, le professionnalisme, c’est Christophe Jallet ! A tous les entraînements, c’est incroyable. Il a envie, il fait tout ce qu’il faut dans sa vie privée pour être en bonne santé, il est compétitif en permanence, et c’est bien la preuve que si t’as le feu en toi, ça se passe bien, que tu aies 17 ou 36 ans. On a de la chance d’avoir quelques joueurs comme ça qui montrent la voie, qui nous donnent cette compétitivité, parce qu’il n’est pas là pour se reposer, pour finir sa carrière en toute tranquillité. Il se bat pour tous les ballons et c’est un vrai exemple à suivre.

Propos recueillis par Romain PECHON

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