A la tête du dix-neuvième et premier relégable au moment où le championnat est suspendu pour lutter contre la pandémie du Covid-19, Luka Elsner a mené une analyse objective et lucide de la situation de l’Amiens SC lors d’un entretien accordé à RMC Sport, dans le cadre de l’émission l’After Foot. Morceaux choisis.
Un constat d’échec général
« Le plus dur, c’est d’être capable de gérer plusieurs types de match. C’est notre gros problème aujourd’hui, on arrive à gérer les matches plus ouverts, on arrive à jouer contre des adversaires qui ont besoin de jouer et d’avoir le ballon. C’est un scénario qu’on maîtrise bien parce qu’on défend assez haut, parce qu’on arrive à récupérer le ballon, ça fonctionne pour nous quand les espaces sont un peu plus ouverts, quand on peut faire des transitions en trois-quatre passes en l’espace de dix secondes. L’autre scénario, qu’on maîtrise moins et qui nous a mis en difficulté cette année, c’est quand on doit gagner, on doit jouer et prendre en main le match. L’adversaire nous laisse nous installer et c’est plus difficile à gérer et à maîtriser. C’est là où je n’ai pas réussi à faire passer mes idées correctement ou qu’elles n’étaient pas suffisamment bonnes. »
Une importante part de responsabilité assumée
« Ce n’est pas facile de déterminer la raison mais en tout cas il y a eu un problème jusqu’à maintenant dans ces matches-là. Quand on doit faire plutôt que de s’appuyer sur ce que fait l’adversaire. J’ai fait l’erreur d’essayer de passer peut-être trop par le jeu contre des blocs fermés alors qu’on aurait dû simplifier la démarche, peut-être aussi offrir la possibilité à l’adversaire de s’exprimer pour peut-être évoluer en contre. C’est une remise en cause à faire de mon côté plutôt que de parler du niveau des joueurs, ce serait se mentir de le faire. C’est avant tout la recherche de la bonne solution en fonction des situations de match. »
Une situation désespérée ?
« Je me dis qu’il y a toujours une solution qui existe et toujours un moyen de régler le problème. Je me rappelle du match contre Reims où on fait une mi-temps catastrophique, on essaie de jouer, on n’y arrive pas, contre une équipe de Reims qui est une des meilleures équipes en Europe au niveau du placement défensif et de la récupération du ballon. On revient en deuxième mi-temps, on commence à jouer un peu plus direct, des seconds ballons, on les récupère plus haut et on arrive à installer une dynamique et une intensité. On revient au score et il y a même des moments du match où on aurait pu l’emporter. Il y a des moments où il ne faut pas être jusqu’auboutisme dans l’idée du football, surtout quand nous ne sommes pas une équipe capable de faire 30 passes. C’est une analyse objective et il faut donc savoir passer sur d’autres situations quand les blocs adverses sont plus bas. Il y a une solution qu’on doit trouver mais on ne peut pas dire que jusqu’à présent j’ai réussi. »
Source : RMC Sport
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