Très déçu par le comportement de ses joueurs après le premier but encaissé à Monaco, Luka Elsner dresse à nouveau un bilan sans concession à propos de la quatrième défaite de suite de l’Amiens SC. Entretien.
Luka Elsner, comment expliquez-vous ce nouveau revers ?
Le constat est facile. Après le premier but encaissé, on peut en prendre dix. Avant ça, pratiquement rien. On arrive à les faire déjouer, on a une balle de 1-0 que l’on ne met pas, on a quelques contres intéressants et je pense qu’on en aurait eu encore plus sur la fin de match si on avait été constants dans notre dynamique défensive. On encaisse et derrière on plonge. Bien sûr, dans notre série de défaites la confiance part avec ce but, mais on se doit d’avoir une réaction ! On joue notre survie ! On doit ça aux supporters. Certains ont fait le déplacement jusqu’à Monaco ! On ne peut pas accepter des choses comme ça. On est en train de se battre pour notre survie en Ligue 1. Il faut qu’on arrête cet écoulement de sang.
Avant ça, vous avez pourtant une balle pour ouvrir le score…
On rate l’occasion mais ce n’est pas pour ça qu’on est obligés d’encaisser un but sur corner. Je ne fais pas de lien. Ca nous aurait mis en confiance, et ça nous aurait donné encore un peu plus d’énergie mais ce n’est pas une excuse pour donner ce que l’on a donné sur dix minutes.
Vous mettez donc clairement les joueurs devant leurs responsabilités ?
Je pose autant la responsabilité sur moi que sur les joueurs. Il est facile de se dédouaner quand on est entraîneur mais c’est ton travail de prendre tes responsabilités sur les coups de pied arrêtés. On a essayé de les travailler énormément ces derniers temps, on a fait des analyses poussées dessus. Bien sûr que j’en suis aussi responsable. Quand on fait le tour, à la fin d’un match, c’est toujours l’entraîneur qui est responsable de tout ça, et il faut assumer. Maintenant, il y a une responsabilité individuelle de nos joueurs à simplement comprendre qu’ils jouent aussi leur survie en Ligue 1. On ne va pas rentrer chez nous et dormir sur nos deux oreilles et puis demain tout ira bien. Il y a une colère et une compréhension de notre situation qui est nécessaire chez tout le monde. Moi, et les joueurs aussi.
La première heure de jeu est-elle de nature à vous satisfaire, est-ce la voie à suivre pour se redresser ?
On a fait des constats positifs après Montpellier et on en avait pris quatre. Là, on en a pris trois à Monaco. Je suis le premier à être positif avec les joueurs, mais à un moment donné, le positif ne peut pas cacher ce qui nous manque parce que ça nous coûte les matches. Oui, pendant une heure c’était très bien et on aurait pu basculer du bon côté et tuer ce match. Mais est-ce que dans trois jours on parlera de la bonne heure ? Je ne crois pas, on parlera de la défaite, de notre situation au classement et du nombre de points. Je veux m’attacher à ce qu’on comprenne bien où on en est et ce que l’on va faire pour sortir de là.
Comment faire pour y parvenir ?
Je pense que c’est allé à l’opposé de l’état d’esprit que l’on a essayé de créer aujourd’hui, qui est protecteur, ne pas encaisser, affaiblir l’adversaire et profiter de ses erreurs. Contre Dijon, il faudra faire preuve d’audace, de courage. Il faudra se montrer, avoir la tête haute et rendre enfin fiers nos supporters parce qu’ils ont vécu un mois extrêmement pénible. Il est temps qu’on les rende fiers de quelque chose pour retrouver un peu de sentiment d’honneur d’appartenir à ce club et tout faire pour le maintenir en Ligue 1. Je pense qu’il faut prendre le taureau par les cornes.
Propos recueillis par notre envoyé spécial Romain PECHON à Monaco
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