Au terme d’un premier cycle copieux de sept rencontres en moins d’un mois (!), le LOSC a déjà posé les bases prometteuses de sa saison, entamée avec un solide départ en Ligue 1 et surtout une qualification en Ligue des champions. Décryptage.
Fenerbahçe, le Mou écarté
Le tirage n’avait pas épargné le LOSC. Pour un troisième tour préliminaire de Ligue des champions, les Dogues héritaient du Fenerbahçe, épouvantail ultra-expérimenté, renforcé par les arrivées, entre autres, de Youssef En-Nesyri, Allan Saint-Maximim et, surtout, José Mourinho sur son banc. Pourtant, après une préparation estivale imparfaite, les ouailles de Bruno Genesio déjouaient les pronostics des plus pessimistes et, après un match aller plutôt maîtrisé (2-1), se qualifiaient en se faisant peur dans le chaude ambiance stambouliote, avec un Jonathan David à nouveau au rendez-vous en prolongations (1-1 ap). Le premier obstacle – et quel obstacle ! – est franchi.
Reims, le choc avant tout
Le LOSC s’est imposé et a empoché les trois points pour sa première de la saison en Ligue 1. Mais même trois semaines plus tard, alors qu’Angel Gomes a depuis rejoué et même découvert la sélection anglaise, le terrible choc du milieu de poche (1,68m) lillois face au robuste Amadou Koné est encore dans toutes les têtes. L’Anglais restait plus de vingt minutes au sol, les joueurs affichaient leur état de choc et tentaient tant bien que mal de préserver l’intimité de leur collègue, et tout ce beau monde reprenaient la rencontre une demi-heure plus tard sans vraiment en avoir le cœur. Amadou Koné, lui, était retourné aux vestiaires et priait pour la victime de son manque de maîtrise. Lille l’emportait à Reims (0-2), mais l’essentiel était ailleurs.
Slavia Prague acte I, maîtrise et sérénité
Après avoir disposé du Fenerbahçe au tour précédent, le LOSC avait sur sa route un adversaire d’un calibre moindre. Ce qui se confirmait sur la pelouse du stade du Hainaut où le Slavia Prague, extrêmement limité techniquement et tactiquement, et pas aussi problématique qu’attendu sur le plan physique, se faisait surclasse par des Lillois sereins. À tel point que le 2-0 final pouvait nourrir quelques regrets dans les rangs nordistes, pas pleinement à l’abri. Une prudence bienvenue et presque annonciatrice de la physionomie du match retour…
Angers, presque une formalité
Entre deux rendez-vous capitaux pour son avenir européen, le LOSC recevait une très faible équipe d’Angers, peut-être la moins bien armée de Ligue 1. Un manque de qualité intrinsèque confirmé sur la pelouse de Pierre-Mauroy à l’occasion de la première de la saison des Dogues à domicile. En maîtrise totale en première période, les hommes de Bruno Genesio était très légèrement bousculés après la pause par des Angevins vaillants. Sans conséquence pour une équipe lilloise qui poursuivait un début de saison extrêmement solide malgré un match tous les trois jours.
Slavia Prague acte II, le retour de la peur
On aurait cru le LOSC retombé dans ses vilains travers. Ceux de décevoir quand tout semble sous contrôle, de chuter au moment où ses articulations semblent les plus solides. À Prague, malgré un avantage de deux buts plutôt confortables, les Dogues mettait un genou à terre dès la cinquième minute (1-0). Sur un fil tout au long de la rencontre, il fallait un but d’Edon Zhegrova (1-1, 77′) pour compenser celui d’Ivan Schranz (2-1, 84′). Étonnamment dominés dans tous les aspects du jeu et comme tétanisés par l’enjeu, les Dogues s’en sortaient par une toute petite porte. Mais le club lillois retrouvait la Ligue des champions, et rien n’allait gâcher la fête.
Paris, la marche un peu trop haute
C’était la petite cerise sur le gâteau, le match qui pouvait faire basculer l’appréciation de ce début de saison de « très bien » à « exceptionnel ». Et si le LOSC n’est pas passé loin de la deuxième option, il s’est finalement heurté à un PSG tout simplement trop fort pour lui, diablement efficace et talentueux pour faire la différence au bon moment. Pourtant, les Dogues étaient ambitieux et, avec un pressing haut bien huilé, ont mis en difficulté des Parisiens néanmoins cliniques quand ils parvenaient à s’en sortir. Le LOSC sait ce qu’il lui manque face aux meilleurs du Vieux Continent. Cela tombe bien, ils seront une poignée à se dresser sur son chemin lors des prochaines semaines.
Le bilan du mois :
Lille – Fenerbahçe : 2-1 (Santos, Zhegrova)
Fenerbahçe – Lille : 1-1 (ap) (David)
Reims – Lille : 0-2 (Diakité, David)
Lille – Slavia Prague : 2-0 (David, Zhegrova)
Lille – Angers : 2-0 (Meunier, Bayo)
Slavia Prague – Lille : 2-1 (Zhegrova)
Lille – Paris SG : 1-3 (Zhegrova)
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport