Alors que le LOSC a conservé sa fâcheuse habitue à parfois décevoir dans les rendez-vous moins prestigieux (Saint-Étienne, Montpellier), Bruno Genesio espère que ses hommes auront retenu la leçon avant de recevoir Sturm Graz, adversaire le plus abordable de leur calendrier de Ligue des champions, ce mercredi (18h45).
Bruno, allez-vous devoir appuyer sur un ressort en particulier face à un adversaire moins prestigieux que les précédents ?
« Le ressort est très simple. Si on fait le comparatif avec le championnat, nous avons perdu cinq points sur six contre Saint-Étienne et Montpellier qui étaient lanterne rouge lorsqu’on les a affrontés. C’est assez simple de faire un lien. La Ligue des champions est la compétition la plus exigeante qui soit dans le football. Le moindre relâchement, manque d’engagement, déconcentration, est payé cash quelle que soit l’équipe en face de nous. Cette équipe a trois points mais n’a jamais été surpassée dans les matches qu’elle a joués, notamment à Dortmund où elle a perdu 1-0 mais on connaît la difficulté de jouer à Dortmund.
C’est une équipe bien organisée, qui a changé d’entraîneur, qui n’est plus du tout la même équipe que celle de l’année dernière puisqu’il y aura cinq ou six joueurs différents au coup d’envoi. Il faut s’attendre à un match difficile, comme la plupart des matches en championnat ou en Ligue des champions. Il ne faut pas penser qu’il y a un match qui se gagne facilement, il faut toujours mettre beaucoup d’ingrédients pour arriver à notre fin.
Comment expliquez-vous la capacité du LOSC à bien gérer les semaines de Ligue des champions avec le championnat ?
On a déjà eu le cas avec l’Atlético et Lens. Je pense qu’on a la chance – et encore plus aujourd’hui – d’avoir quasiment un effectif au complet qui me permet d’aligner une très bonne équipe demain, et d’en aligner une autre samedi qui sera aussi très compétitive. J’ai aussi la chance de travailler avec un groupe très réceptif, très à l’écoute, qui a envie d’avancer, de gagner et d’atteindre les objectifs. Pour un entraîneur, c’est quelque chose de très appréciable. Il nous reste trois matches dans trois compétitions différentes avant la fin de l’année. Tout est très fragile dans le football. Il y a une remise en question à chaque match, chaque match est disséqué et jugé dans tous les sens. La seule façon de préparer la prochaine échéance, c’est de gagner.
Affronter un bloc bas peut-il vous pousser à ne pas relancer Ngal’ayel Mukau en soutien de Jonathan David, lui qui est formé en tant que milieu défensif ?
Je ne raisonne pas comme ça, je raisonne par rapport à ce que je vois à l’entraînement, par rapport à l’enchaînement de matches et la récupération. On a eu le temps de récupérer depuis Brest, mais on a un match qui arrive très vite, samedi à 17 heures (face à Marseille). Aussi par rapport au fait que j’ai beaucoup de joueurs qui méritent de jouer et d’être récompensés. Quand on joue beaucoup de compétitions, on a besoin de tout le monde, que ce soit les titulaires, ceux qui jouent un peu moins et ceux qui ne jouent pas. On a aussi besoin de ces joueurs pour faire vivre le groupe. Il faut aussi tenir compte de tout ça pour composer une équipe de départ.
Que craignez-vous chez Sturm Graz ? Y a-t-il des individualités que vous avez ciblées dans cette équipe ?
C’est une équipe très bien organisée collectivement et qui défend bien, même s’ils ont changé de coach et de système récemment. Leur gardien titulaire sera à priori absent. Ce sera une équipe un peu différente de celle qui avait affronté Brest (défaite 2-1, le 19 septembre dernier). C’est une équipe difficile à jouer, qui n’a, la plupart du temps, pas la possession, mais qui est très dure à déstabiliser et capable dans le jeu de transition de se créer des occasions face à n’importe quel adversaire. Ça a été le cas à Dortmund. À nous d’être vigilants, de reproduire ce que l’on fait depuis quelques matches, notamment à domicile, et de prendre trois points supplémentaires pour avancer dans cette compétition.
Comment classeriez-vous Sturm Graz en Ligue 1 ?
C’est très difficile. Les deux championnats sont totalement différents, avec des formats complètement différents (12 équipes en Autriche). C’est une équipe qui domine largement son championnat. De là évaluer une éventuelle place en Ligue 1, c’est très difficile à dire. Sur ce qu’ils ont montré en Ligue des champions, ils n’ont perdu qu’une seule fois par deux buts d’écart, contre le Sporting, comme nous. Tous les autres matches ont été sur des scores serrés. Ils ont encaissé six buts, nous cinq, cela vous donne le rapport entre eux et nous. Je ne vais pas vous mentir : on ne joue pas le Real Madrid, l’Atlético de Madrid ou la Juventus. Mais c’est justement le danger de ce match. Penser qu’il faudra juste enfiler le maillot du LOSC et rentrer sur le terrain pour avoir les trois points serait une grave erreur. Je pense qu’on l’a fait parfois en championnat. À nous de voir si on a grandi et appris de nos erreurs. Ce sera un bon test à ce niveau-là. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport