Pour sa sixième saison au LOSC, Benjamin André s’apprête à disputer un nouveau derby ô combien important sur le plan symbolique et sportif face au RC Lens. Le capitaine lillois s’attend à un nouvel affrontement électrique et fait part du supplément d’âme induit par ces rendez-vous régionaux.
Benjamin, après deux défaites, la trêve vous a-t-elle fait du bien pour recharger les batteries et attaquer le sprint final ?
« Je pense que c’était nécessaire sur le plan physique, mais surtout sur le plan mental. On restait sur deux défaites qui ont fait mal à notre dynamique et dans ce qu’on voulait essayer de faire. (Cette trêve a servi à) se nettoyer les têtes, se vider un peu, changer d’air, essayer de passer à autre chose avec un peu plus de temps parce qu’on n’a pas eu énormément de temps cette saison. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu une vraie coupure. Bon, pour les internationaux, c’était une coupure différente. Mais même pour eux, je pense que de partir dans un autre environnement et de se vider la tête, c’était important.
Vous attendez-vous à des Lensois revanchards après une fin de match aller tendue où Lucas Chevalier et Jonathan David sont accusés d’avoir été chambreurs ?
Revanchard, je ne sais pas. De toute façon, c’est un derby, donc on sait que ce sera forcément un peu électrique. Mais c’est aussi ce qui fait le charme des derbys, on aime ça. Chambrer, ça fait aussi un peu partie du jeu. Quand ça leur est arrivé, ils étaient bien contents de le faire aussi. C’est le charme du derby. J’espère surtout avoir un beau match de foot, une belle ambiance, une belle confrontation et surtout une victoire du LOSC !
Où placez-vous ce derby parmi tous ceux que vous avez disputé ?
Tous les derbys ont leur particularité. J’ai eu la chance de faire des clubs où à chaque derby, quand on est joueur, on a hâte de jouer ces matches-là. C’est une saveur particulière, une motivation particulière. Il y a une attente qui est beaucoup plus grande à tous les niveaux, dans le club et chez les supporters. Tout le monde attend ces matches-là. Qu’importe le derby, c’est toujours les mêmes leviers qui reviennent. Honnêtement, je les ai tous joués de la même façon. Quand je joue un derby, je le joue pour mon club, pour ma ville. Aujourd’hui, je suis au LOSC et ce sont toujours les mêmes ingrédients.
il faut que ce soit de la bonne pression, de la pression positive, et que ça nous amène un peu plus de dynamisme.
Vous attendez-vous à un RC Lens défensif et qui évolue en transition rapide ?
Honnêtement, je ne pense pas. Je pense qu’ils ont des joueurs qui savent jouer, qui peuvent jouer. Ils ont beaucoup de qualité, des bons joueurs. Je pense que leur bloc peut évoluer. Il peut être un peu plus bas, un peu plus haut. Mais leur marque de fabrique, ça reste toujours de mettre une grosse intensité, les duels, on s’attend à ça. On sait comment ça va se dérouler.
N’est-ce pas le LOSC qui a le plus de pression pour ce derby ?
Je dirais que la pression est bonne, c’est ce qu’on veut. C’est là où on veut être, on veut se bagarrer pour les premières places. Il y a de la pression, c’est logique. Maintenant, il faut que ce soit de la bonne pression, de la pression positive, et que ça nous amène un peu plus de dynamisme. Quand j’entends “pression”, c’est d’abord de la peur. Mais il y a deux sens pour la prendre, et il faut la prendre du bon côté.
Selon vous, cette saison, le LOSC a-t-il assis une forme de suprématie régionale par rapport au RC Lens ?
(Il soupire) Honnêtement, moi, je me concentre sur le LOSC. Sinon, on pourrait faire un comparatif sur les 20 équipes (18, ndlr). Je peux vous dire qu’on est mieux classé, qu’on a joué la Ligue des Champions. Mais faire le comparatif avec Lens, ça ne m’intéresse pas vraiment. C’est votre rôle, pas le mien (sourire). »
Propos recueillis par Enzo PAILOT
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport
