Recruté au grand club danois du FC Copenhague, Hákon Haraldsson n’en reste pas moins méconnu des suiveurs lillois. Grand talent depuis son plus jeune âge, parti à l’étranger dès ses seize ans et joueur polyvalent à l’extrême, le profil de l’Islandais promet autant que le montant investi par le LOSC questionne. Présentations.
Le football, dans sa vie depuis tout petit
Naître dans un pays où le football ne se jouait qu’en été à la fin du précédent millénaire ne prédestine sans doute pas à la plus grande des carrières. Et pourtant, Hákon Haraldsson en a tout le parcours. Avec une mère et un père tous deux internationaux islandais, il ne pouvait de toute façon pas vraiment en être autrement. Né Akranes en 2003, le bambin rejoint le club local, l’ÍA Akranes, alors qu’il n’a que trois ans.
Rapidement parmi les jeunes talents les plus prometteurs à travers l’Islande, Hákon Arnar Haraldsson, de son nom complet, dispute ses premières minutes en première division islandaise… à seulement 15 ans ! L’adolescent est toujours un joueur de l’ÍA Akranes, mais il a vu son grand ami Ísak Bergmann Jóhannesson quitter la maison familiale pour partir à la conquête de l’étranger. Alors quand ses prouesses attirent déjà l’œil de clubs étrangers, et notamment ceux des cadors de Scandinavie, le jeune Hákon quitte son club formateur après deux petits matches chez les professionnels.
L’envol à Copenhague
Et quoi de mieux que de rejoindre l’académie la plus reconnue de Scandinavie pour poursuivre son développement ? À seize ans, l’Islandais quitte la petite île aux quelque 300 000 âmes pour en rejoindre une autre, bien plus grande : le Danemark, où le FC Copenhague lui offre la possibilité de passer un cap. À son arrivée, le natif d’Akranes effectue d’abord ses armes dans les équipes de jeunes. Peu à peu, le milieu offensif gravit les échelons jusqu’à atteindre l’équipe première en août 2021, où il dispute son premier match chez les professionnels avec Copenhague. Quelques jours plus tard, un certain Ísak Bergmann Jóhannesson rejoint également le club de la capitale danoise. Un joli clin d’œil de l’histoire.
Celle qu’il vit avec le FC Copenhague démarre véritablement dès cette année 2021. Un premier but inscrit en championnat, trois passes décisives en autant de rencontres en Ligue Europa Conférence et un rôle important lors du sacre national à la mi-2022 : Hákon Haraldsson se fait un nom dès sa première année chez les pros. La deuxième sera celle de la confirmation puisque « HAH » devient un élément incontournable du système de Jacob Neestrup. Celui qui n’a que 20 ans glane même un second titre de champion de Danemark avec le FC Copenhague pour sa deuxième saison avec l’équipe première. De quoi clore de la plus belle des manières le chapitre danois avant de rejoindre le LOSC cet été.
En sélection, un talent connu depuis bien longtemps
Pourtant, il n’y a pas qu’à Akranes, à Copenhague ou à Lille que le talent du jeune homme a interpellé. Dès l’adolescence, Hákon Haraldsson se retrouve dans les petits papiers de la fédération islandaise. Ainsi rejoint-il les U15 de son pays en 2017, à 14 ans. Il parcourra toutes les équipes de jeunes islandaises jusqu’à connaître sa première sélection avec les A il y a de cela un peu plus d’un an.
Le 2 juin 2022, le milieu offensif d’alors 19 ans est titularisé avec les Strákarnir okkar face à Israël, en Nations League. Il ne quittera plus la sélection islandaise, hormis lors du rassemblement de janvier 2023. Titulaire lors de la majorité des rencontres internationales de son pays, Hákon Haraldsson est déjà un rouage important de la sélection islandaise. À tel point qu’il s’est vu être élu footballeur islandais de l’année 2022, aussi grâce à ses performances à Copenhague. Aligné dans l’entrejeu, sur les côtés ou à la pointe de l’attaque des Strákarnir okkar, sa polyvalence représente un atout essentiel pour le sélectionneur Age Hareide.
Un profil polyvalent capable de s’intégrer au LOSC ?
Cette même polyvalence, Hákon Haraldsson compte bien la mettre à profit pour s’imposer en LOSC. Et pour cause, son profil est rarissime : l’Islandais est capable d’évoluer en tant que milieu relayeur, milieu offensif, ailier – gauche ou droit -, faux-neuf ou avant-centre. Et il n’est pas ahurissant de l’imaginer numéro 6 dans un rôle plutôt offensif dans le 4-2-3-1 de Paulo Fonseca, à la manière d’un Angel Gomes. La saison passée, l’enfant d’Akranes a principalement évolué à la pointe et sur le flanc gauche de l’attaque des Løverne. Au premier abord, le poste laissé vacant par Jonathan Bamba lui semble destiné. Mais « HAH » pourrait s’adapter absolument partout.
Doté d’une vision de jeu remarquable et d’une capacité assez déconcertante à se déplacer entre les lignes et à se retrouver constamment en mouvement, ses aptitudes cognitives lui permettent cette polyvalence extrême. Tout comme ses qualités techniques, lui le créateur dans l’âme, fin techniquement et à l’aise dans les petits espaces. Seules interrogations, et non des moindres : sa dimension athlétique dans les duels, sa finition devant le but adverse, son impact dans les grands rendez-vous et sa régularité au plus haut niveau. De quoi mettre la pression sur un jeune homme de 20 ans aux allures encore un peu tendres pour s’imposer immédiatement chez les Dogues, d’autant que le LOSC a investi massivement sur le talent islandais. Les prochains mois diront si le board lillois avait flairé le bon coup…
Enzo PAILOT
Crédits photo : LOSC
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