Un peu plus d’un an après son accident cardiaque, Nabil Bentaleb a pu retrouver le chemin des terrains en février dernier. Une question se pose désormais : le milieu de terrain de 30 ans peut-il retrouver, sur la durée, le rôle qui était le sien avant cet événement ?
Une saison 2024/2025 pas comme les autres
Si le LOSC a vécu beaucoup de moments forts la saison dernière, avec notamment les victoires contre le Real et l’Atletico en Champions League, le plus marquant reste assurément le retour à la compétition victorieux de Nabil Bentaleb à Rennes, le 16 février 2025. Huit mois après avoir été victime d’un malaise cardiaque, quelques jours après avoir obtenu le feu vert du corps médical, le milieu de terrain lillois effectue une entrée remarqué en offrant la victoire à son club formateur, seulement trois minutes après être sorti du banc de touche.
L’international algérien se retrouve alors au coeur d’un tourbillon médiatique – une fois n’est pas coutume – rempli de bienveillance. Son histoire suscite à la fois émotion et enthousiasme. A juste titre. Et même s’il retrouve un groupe en plein boom, intégrant un secteur de jeu ultra concurrentiel, Nabil Bentaleb parvient tout de même à enchaîner avec une nouvelle entrée en jeu contre Monaco, une semaine plus tard, au stade Pierre-Mauroy pour une communion générale. Le tout avant de participer à l’intégralité du match contre le PSG, à quatre jours du huitième de finale aller de Ligue des Champions à Dortmund, pour lequel il n’était pas qualifié.
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La suite sera un peu moins probante pour Nabil Bentaleb, qui va osciller pendant un mois et demi entre banc de touche et miettes en fin de partie (42 minutes de temps de jeu). Et s’il est relancé contre Marseille et Brest, profitant notamment de la blessure au dos d’André Gomes, l’ancien Angevin sort du groupe lors de l’ultime match de la saison face à Reims. Un choix assumé par Bruno Genesio, alors que des rumeurs de tension entre les deux hommes émergent. Tout ça en sachant que cette absence intervient en pleine journée de lutte contre l’homophobie, alors que Nabil Bentaleb avait été épinglé pour son absence de participation à l’opération un an plus tôt.
Un rôle de leader au LOSC à sa mesure ?
C’est donc dans ce contexte, avec un flou qui n’a toujours pas été dissipé, que la saison de Nabil Bentaleb a pris fin. Dès lors, la question de son avenir au LOSC pouvait se poser, qui plus est à un an de la fin de son bail avec son club formateur. Et si aucune information ne filtre à propos d’une possible prolongation de contrat, l’ancien joueur de Tottenham est bien présent de manière active depuis le début de la préparation estivale. Double buteur contre Amiens le week-end dernier, il a notamment encadré la jeune garde du club à son poste (Bouaddi, Mukau) en l’absence de Benjamin André.
Et sachant que ce dernier pourrait quitter le club pour le Paris FC, s’ajoutant ainsi à la liste des cadres (David, Cabella, Angel Gomes, Gudmundsson) ayant déjà quitté le club cet été, Nabil Bentaleb pourrait changer de statut et assumer une certaine forme de transition dans le nouveau cycle que s’apprête à lancer le LOSC. Au-delà d’une place à prendre sur le terrain, tout en gardant à l’esprit qu’André Gomes doit revenir de blessure, le milieu de 30 ans semble tout désigné pour reprendre le rôle jusqu’ici dévolu à Benjamin André.
Et le brassard qui va avec ? Jusqu’ici, c’est plutôt le jeune Ayyoub Bouaddi qui a pris le relais. Une simple manière de le responsabiliser ou bien une réelle volonté de voir un jeune joueur, doté d’une maturité assez déconcertante, incarner la suite ? Reste également les interrogations autour de la forme de Nabil Bentaleb. Un an après avoir été sur le flanc à cette période si cruciale de la saison, l’Algérien sait qu’il joue gros sur cette préparation estivale. Plus qu’une place dans le onze de départ, il doit déjà démontrer qu’il peut encaisser les efforts et ainsi redevenir pleinement le joueur qu’il était avant ce douloureux 18 juin 2024.
Et s’il a déjà amorcé le chemin, en faisant preuve de résilience, de courage et d’abnégation, Nabil Bentaleb n’est clairement pas au bout de la route. Et la saison à venir sera assurément riche en enseignements et en réponses.
Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport
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