Dans une partie d’échecs sur pelouse, le LOSC s’en est remis à quelques pions essentiels avant d’accrocher le PSG en toute fin de rencontre (1-1). Découvrez nos notes après cette rencontre comptant pour la 16e journée de Ligue 1.
L’homme du match :
À regarder Nabil Bentaleb (7), on aurait pu croire que le LOSC évoluait à douze. Omniprésent à la récupération et d’une justesse absolue à la construction du jeu pour casser le pressing parisien, le milieu algérien a été au four et au moulin pour contrôler la possession et la maîtrise parisiennes. À lui seul, il a muselé un entrejeu adverse finalement assez discret par son impact physique et sa lecture de jeu. Vainqueur de douze de ses quatorze duels, l’Algérien a également été l’auteur de retours salvateurs dans la surface (11′, 27′). Bref, une prestation totale pour un Nabil Bentaleb de gala, un peu moins en vue en seconde période mais toujours aussi prépondérant dans l’animation.
Les satisfactions :
Le feu follet Edon Zhegrova (7) aura bien mis le feu au stade Pierre Mauroy et à la défense parisienne. Insaisissable en première période à coups de dribbles et de crochets dévastateurs (15′, 16′, 25′, 57′, 58′, 79’…), le Kosovar a été le facteur danger d’un LOSC qui en a trop souvent manqué avant le temps additionnel. Mieux muselé en seconde période par Lucas Hernandez – qui a mis du temps à prendre la mesure de son duel du soir – et les prises à deux parisiennes, l’ailier droit lillois a créé des espaces pour les siens et fait courir une immense menace en transition rapide. Il aurait mérité d’être décisif pour l’ensemble de son œuvre.
Son duel face à Kylian Mbappé avait tout d’une bataille alléchante, et Leny Yoro (7) y a parfaitement répondu. À tout juste 18 ans, le défenseur lillois a plus que tenu tête à l’un des, si ce n’est le, meilleur joueur du monde (14′, 57′, 77′). Très propre et serein à la relance, l’international Espoirs français (4 sélections) a livré une prestation de patron en dépit de quelques frayeurs, notamment ce but contre sans camp évité avec un brin de réussite (36′). Une performance XXL face à l’ogre du championnat de France qui le fera assurément entrer dans une nouvelle dimension, encore.
Accompagnateur parfait du jeune Leny Yoro, Alexsandro (6) a tenu le rang derrière pour résister aux assauts parisiens. Omniprésent pour détourner les nombreux centres adverses (35′, 44′, 45′, 54′, 61′), le Brésilien a lui amené dans la sérénité dans une défense mise à grande contribution tout au long de la rencontre. En dépit de quelques prises de risques à la relance qui ont sans doute fait courir un petit frisson dans les travées du stade Pierre Mauroy, le défenseur central de 24 ans n’aura fait aucune erreur. Une preuve supplémentaire de la progression impressionnante d’Alexsandro en un peu plus d’un an.
Les déceptions :
Face au virevoltant Ousmane Dembélé, Ismaily (4) aura fortement subi. Subi la loi des accélérations fulgurantes de l’ailier français, mais celle de l’âge qui avance, à 33 ans désormais. Manquant de puissance sur ses premiers appuis et de vivacité pour se retourner, le Brésilien a été cantonné à un rôle défensif où il aura été maintes fois exposé (11′, 14′, 20’…). Ce n’est pas un hasard s’il a été la cible principale des offensives du PSG et que le jeu parisien a durablement penché sur le côté droit.
D’un latéral à l’autre, Bafodé Diakité (4) n’aura pas été beaucoup plus à son avantage que son pendant côté gauche. Moins mis à contribution que le Brésilien, le Français a toutefois été directement fautif sur le but parisien, en étant en retard sur Lucas Hernandez et en concédant un penalty indiscutable mais évitable (0-1, 66′). Dans son malheur, le défenseur lillois a en plus aggravé sa blessure à l’épaule droite. Une bien vilaine soirée pour celui qui avait auparavant été propre et sobre, mais parfois limite face au vif Bradley Barcola.
Aligné à un inhabituel poste d’ailier gauche défensif dans le 4-2-3-1 lillois, Gabriel Gudmundsson (5) a fait comme il a pu. Gêné par l’animation hybride du PSG avec Warren Zaïre-Emery, latéral droit en phase défensive venant incorporer l’entrejeu en phase de possession, le Suédois s’est révélé un peu perdu dans son placement défensif. Tiraillé entre le renforcement de l’entrejeu, en infériorité numérique, ou la consolidation d’un côté gauche en difficulté face à Ousmane Dembélé, l’ailier gauche a également peu apporté offensivement à cause de ses limites techniques, notamment dans le un contre un et la percussion.
Les notes :
Chevalier (6) – Diakité (4), Yoro (7), Alexsandro (6), Ismaily (4) – Bentaleb (7), André (6) – Zhegrova (7), Gomes (6), Gudmundsson (5) – Yazici (6)
Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport