Huit ans après son départ du Stade de Reims pour l’Espagne, Aïssa Mandi est de retour en France et plus précisément sous le maillot du LOSC. Et le défenseur de 32 ans a bien changé durant son passage de l’autre côté des Pyrénées. Focus.
Une installation en défense centrale
Majoritairement latéral droit lors de son éclosion à Reims entre 2012 et 2016, Aïssa Mandi s’est définitivement installé en défense centrale en Espagne. Que ce soit avec le Betis ou bien Villarreal, l’international algérien a disputé 95% de ses matches en club en défense centrale. La donne est la même en sélection, où il n’a plus joué dans le couloir depuis 2018 et une défaite contre le Bénin en match de qualification pour la coupe d’Afrique des nations (CAN).
« Bien que je le connaisse plus en tant que défenseur central, il reste assez polyvalent, précise Yacine, membre fondateur du compte X ArobaseDzair, page consacrée au football algérien. Son profil est intéressant mais avec l’âge, ça devient plus compliqué et ses prestations sont irrégulières. C’est un défenseur central avec beaucoup d’expérience, ce n’est pas négligeable. » Et c’est justement le profil que recherchait le LOSC pour entourer sa jeune garde (Fernandes, Diakité, Alexsandro).
Des lacunes pour le très haut niveau ?
Sortant d’une saison poussive à Villarreal, où il n’a débuté que 18 matches toutes compétitions confondues, Aïssa Mandi apparaît un peu sur la pente descendante. « Il a pu connaître un projet plus compétitif avec Villarreal, c’est bien la récompense de son travail. Son passage a quand même été marqué par une certaine irrégularité et parfois un manque de confiance de la part de ses coaches, constate Yacine. Il a connu de premières années intéressantes au Betis Séville, où il aurait mieux fait d’y rester je pense. »
Un point de vue qui n’est pas totalement partagé par Fabrice, fondateur de la page X Real Betis Balompié, relatant l’actualité autour du Betis : « Son passage au Betis a été moyen. Au début, c’était solide, mais après, il a commis pas mal d’erreurs et ne s’est jamais imposé comme un titulaire indiscutable. » Ce qui ne l’a pas empêché de participer à 173 matches en l’espace de cinq saisons. Le tout avant un départ libre, à Villarreal, qui n’a pas totalement été digéré par les suiveurs du Betis. Mais là où nos deux témoins s’accordent, c’est à propos de la principale lacune d’Aïssa Mandi : la lenteur.
« Il commet aussi beaucoup de fautes et est souvent en retard, parfois en raison d’un problème de marquage. Maintenant, il possède une bonne sortie de balle et une bonne anticipation », juge le suiveur du Betis. « Il est lent, très lent, surenchérit Yacine du compte X ArobaseDzair. Par moments, on peut aussi lui reprocher des sautes de concentration et de placement. A contrario, là où Aïssa Mandi peut être intéressant, c’est sur ses relances, sa bonne lecture du jeu, son jeu aérien, sa faculté à marquer sur coups de pied arrêtés et surtout son leadership. »
Un taulier dans le vestiaire
A bientôt 33 ans, en octobre prochain, et avec plus de 400 matches à son actif en carrière, Aïssa Mandi a bien roulé sa bosse. Le tout en gagnant en responsabilité tout au long de sa carrière. Au point de devenir capitaine de sa sélection. « Là où j’apprécie beaucoup Mandi, c’est qu’il n’est pas du tout problématique dans le vestiaire et qu’il se donne à fond sur le terrain, souligne Yacine. Je pense qu’il a cette faculté de s’imposer assez rapidement, ce sérieux qui lui permet de s’intégrer au groupe sans difficulté. Il a ce leadership qu’on ne retrouve pas partout mais qu’on attend d’un défenseur central ».
Un statut qui lui a permis de garder la confiance de ses sélectionneurs successifs, en dépit de prestations parfois critiquables et critiquées. « Beaucoup auraient préféré un départ en Arabie saoudite pour éventuellement régénérer la charnière centrale, assène Yacine. Néanmoins, il garde son statut de défenseur central quasi intouchable en sélection face au manque de concurrence et grâce à son expérience avec les Fennecs. Ces derniers mois étaient plutôt particuliers pour lui avec Villarreal où son temps de jeu était très faible. »
Revenu en France pour retrouver un rôle plus important sur le terrain, Aïssa Mandi est prêt pour relever le défi lillois selon le fondateur du compte X ArobaseDzair : « Je n’ai aucun doute sur sa capacité à jouer encore au haut niveau. Le LOSC s’est montré intelligent sur ce recrutement et il n’y a pas de souci à se faire sur sa capacité à apporter, d’autant plus avec une compétition européenne. » Resté sur le banc de touche contre Fenerbahçe, le défenseur de 32 ans pourrait faire ses débuts en Turquie, mercredi prochain à l’occasion du troisième tour préliminaire retour de Ligue des Champions.
Romain PECHON avec Enzo PAILOT
Crédits photo : Icon sport