Habitué jusqu’ici à arpenter tout le couloir gauche, Mitchel Bakker a montré une corde supplémentaire à son arc en évoluant ailier droit lors de la victoire du LOSC contre Sturm Graz (3-2), mercredi soir. Et en plus de son but, le Néerlandais a rendu une copie extrêmement convaincante. Décryptage d’un choix aussi surprenant que payant à l’arrivée.
Bakker ailier droit, une inspiration pas une improvisation
Décidément, tout ce que touche Bruno Genesio se transforme en or depuis quelques semaines. Quinze jours après avoir surpris tout son monde en alignant Ngal’ayel Mukau en numéro 10 à Bologne, le coach du LOSC a remis ça en faisant jouer Mitchel Bakker ailier droit contre Sturm Graz. Et à chaque fois, ses inspirations se sont avérées payantes. « On voit tous les entraînements, on réfléchit, on essaie de se projeter sur les éventuels aménagements qu’on peut faire en cours de match ou au début du match« , expliquait le technicien de 58 ans après la victoire contre le club autrichien, avec à la clé un but de Mitchel Bakker.
« Mitch est un joueur qui a une grande technique, qui a aussi une grande force mentale parce que la pression, il ne sait pas trop ce que c’est. Il est aussi puissant, poursuit Bruno Genesio. On imaginait qu’il pouvait jouer à ce poste, on l’avait testé à l’entraînement avant de le faire ce (mercredi) soir et on n’a pas hésité pour le mettre à la place d’Edon. On pensait que c’était une solution intéressante. On voulait avoir des faux pieds pour pouvoir beaucoup renverser le jeu – on avait identifié ce point chez l’adversaire -, donc c’était intéressant de l’utiliser dans cette position. Il a répondu à nos attentes, encore mieux que ce qu’on pouvait imaginer, puisque je trouve qu’il a fait un très bon match, conclu par un beau but en plus. »
Symbole d’un effectif bien construit
Arrivé dans les dernières heures du mercato d’été, Mitchel Bakker est notamment venu pallier la blessure d’Ismaily. « Ça s’est fait rapidement. Mitch a pris sa voiture et a fait 4 heures et demie de route pour qu’on passe un long moment ensemble à Monaco, en marge du tirage au sort, pour qu’il comprenne le projet et savoir où il venait, se remémore Olivier Létang. Comme vous, on le connaissait (après son passage au PSG). J’avais appelé Kylian (Mbappé), qui m’avait dit beaucoup de bien de lui au niveau de la personnalité, qu’il était aimé pour tout le monde dans le vestiaire.«
Et plus qu’une simple solution de repli, Mitchel Bakker apparaît aujourd’hui comme une carte maîtresse dans la manche de Bruno Genesio, grâce à une polyvalence exacerbée lui permettant d’évoluer aussi bien axial gauche dans une défense à trois, sur l’ensemble du flanc gauche et même à droite, donc. « C’est intéressant, ça donne plusieurs possibilités. Il y a beaucoup de joueurs dans ce groupe qui peuvent évoluer à plusieurs postes, précise son entraîneur. C’est très important à la fois pour avoir diverses possibilités de composition d’équipe, mais aussi pour amener de la variété dans le jeu. » Et ainsi continuer de surprendre l’adversaire.
Romain PECHON avec Enzo PAILOT
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport