Si le LOSC a été très largement bousculé par Strasbourg et a arraché le point du nul (3-3), Lucas Chevalier s’est montré pour le moins optimiste, assurant notamment que le LOSC avait mis derrière lui sa spirale infernale grâce à cette rencontre.
Lucas, comment ressortez-vous de ce match nul ?
« On va parler de l’émotion présente à l’instant T. Le président en parlait dans le vestiaire, je pense qu’on peut être fier de nous dans le sens où la tournure du match aurait pu être plus dramatique. Il fallait inverser une tendance face à une équipe de Strasbourg qui va, je pense, en embêter plus d’un cette saison. Le fait de mener, de se faire remonter juste avant la mi-temps puis passer devant et avoir l’énergie nécessaires pour égaliser et potentiellement gagner à la fin, je pense que ce n’est pas donné à toutes les équipes. Surtout dans de telles situations. Alors oui, il y a plein de choses à modifier, que ce soit défensivement ou offensivement. Mais on est une équipe forte et ambitieuse. Il reste beaucoup de matches, et aujourd’hui est un premier pas vers les prochains succès.
Vous frôlez quand même la correctionnelle sur ce match…
Correctionnelle ? Il y a match nul, il n’y a aucune correction. Après, ce sont des faits de jeu, c’est le football. On se relâche un peu et ça fait mouche. Face à une équipe de Strasbourg, ambitieuse, jeune et avec une belle philosophie de jeu… Ce n’est pas facile le haut niveau. Au-delà de nos capacités physiques et tactiques, croyez-moi qu’inverser une tendance est ce qu’il y a de plus dur mentalement et émotionnellement. C’est de la confiance, tout ce qu’il y a autour. On aurait pu s’écrouler. Mais est-ce qu’on s’est écroulé ? Non.
Cette série de cinq matches sans victoire vous inquiète-t-elle ?
J’ai envie de dire que non. Il reste 40 matches, on va perdre les 40 ? Non, je ne crois pas. Je crois sincèrement au fait qu’aujourd’hui, c’est un premier pas malgré la difficulté et la déception. On se dit : “Putain, on n’a pas lâché”. On a un match au Havre qui va être important. C’est le pain quotidien, on pensera à la Ligue des champions après. Toutes les équipes passent par des situations un peu compliquées. On peut dire l’hémorragie est stoppée, on peut aller de l’avant.
Comment expliquez-vous le manque de solidité défensive ?
À la mi-temps, j’étais très énervé et 45 minutes plus tard, c’est l’inverse. C’est ça le foot. Moi aussi, je sens qu’on est plus fébrile. On concède plus d’occasions, plus de buts, et je suis le premier à râler dans le vestiaire ou à ne pas être content de moi. Mais qu’est-ce qu’on fait ? On s’écroule et on va de plus en plus bas ? On se prend encore plus de buts ? C’est impossible de lâcher et sachez que je ne lâcherai jamais – je pense qu’on l’a vu aujourd’hui -, je donnerai tout. Il y a des semaines d’entraînement. On va bosser, reprendre l’entraînement et je suis sûr qu’il suffit d’une victoire pour entamer une série positive.
Cette semaine sans match européen peut-elle vous aider ?
Bien sûr. Peut-être que les têtes seront un peu plus fraîches pour entamer une série positive. On sait qu’au Havre, ce ne sera pas facile. Tous les matches sont compliqués. C’est le haut niveau, il faut avoir de la confiance pour réussir les choses. À la fin du match, il y avait peut-être aussi des mouvements plus adéquats à faire et que l’on n’a pas fait. Mais je crois à 100% en les gars et on va gagner la semaine prochaine.
Il y a tout de même cette fébrilité malgré le discours mobilisateur avant le match…
Je suis gardien de but, je ne vais pas commencer à faire des reproches aux autres. Vous savez, j’aimerais aussi avoir des explications. Je reste persuadé que c’est un problème de confiance et de dynamique. C’est un effet boule de neige qui, aujourd’hui, s’est explosé contre un rocher. Il n’y a plus rien. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT, à Villeneuve d’Ascq
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport