Voulant glaner une place européenne après le titre de champion de France, le LOSC a failli à sa tâche en finissant à un décevant dixième rang. De quoi amener la rédaction du 11 Lillois a trouvé plusieurs motifs d’insatisfaction condensés en « flops » de la saison 2021/2022.
Les trois derbys perdus
Alors que le LOSC avait totalement surpassé les Lensois pour le retour des Artésiens en Ligue 1, l’année passée, le club nordiste n’a pas réalisé tel exploit cette saison. Les hommes de Jocelyn Gourvennec se sont inclinés lors des deux rencontres en championnat, et également en Coupe de France. Taché par les débordements en tribune, le premier derby de la saison s’est achevé sur une victoire sur la plus petite des marges des Lensois, bien que les Lillois possédaient les meilleures occasions.
Pour le deuxième, en Coupe de France, le LOSC pensait passer aisément au prochain tour avec le doublé d’Amadou Onana, mais Seko Fofana et la séance de tirs au but en ont décidé autrement. Pour le dernier au Stade Pierre Mauroy, les Dogues se sont fait surprendre par le coup tactique parfait des Lensois (1-2). Un affront de plus pour les supporters. En une saison, la supériorité géographique a totalement changé de bord.
Une attaque trop dépendante de Jonathan David
Portée par un Burak Yilmaz exceptionnel la saison passée, l’attaque du LOSC est rentrée dans le rang pour cet exercice 2021/2022. Si Jonathan David surnageait complétement lors de la première partie de saison, les offensifs du club nordiste ont énormément déçu. À commencer par Burak Yilmaz, parfaitement méconnaissable. Semblant être rattrapé par l’âge, le « Kral » n’a pas réussi à confirmer, n’inscrivant que quatre petits buts en championnat. L’année de trop pour lui.
Jonathan David a également déçu lors de la seconde partie de saison, mais à beaucoup moindre mesure au vu de son début de championnat. Dernier rescapé du trio « bip bip », Jonathan Bamba a réalisé une saison calamiteuse au niveau des statistiques. Aligné à 37 reprises, l’ancien international espoirs français n’a inscrit qu’un seul but, pour aucune passe décisive. En manque dramatique de confiance, Bamba a représenté le symbole d’une équipe en manque crucial de plan de jeu offensif.
Le recrutement d’Hatem Ben Arfa
Sur le papier, le recrutement d’Hatem Ben Arfa pouvait interroger. L’ancien international français a été débarqué par Olivier Létang lors du mercato d’hiver, alors qu’il était sans club depuis l’été et son départ des Girondins de Bordeaux. Produisant sa première apparition à Brest, l’ancien niçois est parti aussi promptement qu’il est arrivé, ne jouant que 337 minutes. Ben Arfa était recruté pour renforcer des offensifs en manque de repères. Il n’a fait que semer le trouble dans le vestiaire.
De vives altercations ont éclaté entre le joueur, Tiago Djalo et Jocelyn Gourvennec après le match nul à domicile contre Bordeaux (0-0), début avril. C’était la dernière fois qu’on apercevait Hatem Ben Arfa avec les couleurs lilloises sur le dos. En effet, le LOSC a engagé une procédure contre le joueur pour son comportement. Mis à pied, l’ancien marseillais, pour ne rien arranger, sortait de ses gonds sur les réseaux sociaux. Sur le terrain, Ben Arfa n’aura délivré qu’une seule passe décisive pour aucun but. Il demeure une erreur de recrutement sur tous les points.
Une saison bien en deçà des objectifs
Après le titre de champion la saison passée, et le Trophée des Champions glané en début d’année, le LOSC était lancé pour vivre un exercice 2021/2022 riche en émotions. Pourtant, tout ne s’est pas passé comme prévu. À de nombreuses reprises, les hommes de Jocelyn Gourvennec vont rater le coche pour chercher l’objectif prioritaire, à savoir, obtenir une qualification européenne. Avant toute chose, l’entrée en matière des Lillois était proche du ridicule, avec quatre poins pris en six matches.
Après ce démarrage plus que mitigé pour un champion en titre, le LOSC remettait ça en début de deuxième partie de saison. Le deuxième derby appliquait une sacrée claque derrière la tête des Dogues, qui peinaient à réagir, jusqu’à la gifle face au PSG. On pensait alors le club nordiste lancé avec huit matches sans défaites. Mais ce n’était sans compter une nouvelle défaite dans le derby, qui fit déchanter le club nordiste, achevant l’exercice à une anonyme dixième place avec des comportements indignes, comme lors de la rencontre à Troyes.
Gourvennec, erreur de casting
Pour sa première et peut-être dernière année dans le Nord, Jocelyn Gourvennec n’a pas fait oublier Cristophe Galtier. Lui estime que la saison est réussie, tout le contraire des supporters. Au vu de l’effectif qu’il avait sous la main et les ambitions réalisables du club, finir au dixième rang de Ligue 1 Uber Eats représente un immense échec. Dès son arrivée, Jocelyn Gourvennec n’a pas voulu brusquer les joueurs et les a fait jouer dans un dispositif qu’ils connaissaient et qui a fait les louanges de Cristophe Galtier.
Toutefois, l’ancien bordelais n’a pas réussi à le faire fonctionner, et a commis l’erreur de s’obstiner à l’utiliser. Certes, il faut souligner le Trophée des Champions et le parcours en Ligue des Champions, mais il y a trop peu de choses autour de cela. Les supporters se sont bien souvent ennuyés, comme l’enchaînement de nombreux matches nuls et vierges à domicile au début du printemps. Désormais, difficile de croire que Jocelyn Gourvennec connaisse une année de plus dans le Nord.
Emilien PAU