Arrivé au LOSC dans les dernières heures du mercato estival, Calvin Verdonk vient combler un sérieux besoin sur le côté gauche de la défense nordiste. Polyvalent, expérimenté et abordable, celui qui va devenir le premier Indonésien de l’histoire à évoluer en Ligue 1 a tout du coup peu clinquant mais très intelligent. Présentation.
À 28 ans, la (re)découverte de l’étranger
Jusqu’au bout, Calvin Verdonk aura été un modèle de professionnalisme et de dévouement. Son transfert au LOSC déjà acté, le latéral gauche tenait pourtant à aider une dernière fois son club. « Je voulais bien terminer mon passage au NEC. La seule manière, c’est de jouer des matches et de donner 100% pour le club aussi longtemps que tu es là », expliquait celui qui était descendu du bus avec bien plus de bagages que d’habitude. S’il n’a pu empêcher la défaite des siens à Sittard (3-2), ses supporters ne s’y sont pas trompés avec une banderole à son effigie : « Tu auras combattu 165 fois comme un guerrier. Calvin, merci de ton service pour les Rouge, Vert et Noir ».
Voilà quatre années qu’il évoluait sous ces couleurs, après un premier passage en prêt lors de la saison 2017/2018 en D2 néerlandaise. À tout juste 20 ans, Calvin Verdonk était un autre homme. Il sortait de l’académie du Feyenoord et d’un premier prêt encourageant à Zwolle (D1, 17 matches) et n’avait pas encore été prêté à Twente (D1, 22 matches), avant de tenter sa chance infructueusement à l’étranger (Famalicão, D1 portugaise, 12 matches en 2020/2021) et de s’empresser de revenir au pays. Il était un autre joueur, aussi.
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Un profil ultra-complet et arrivé à maturité
Latéral offensif à ses débuts, le natif de Dordrecht (Pays-Bas) développe au fil des années une science défensive de plus en plus sûr dans tous les aspects, au point de pouvoir endosser un rôle de défenseur axial gauche dans une défense à trois. Une évolution qui rappelle la trajectoire empruntée par un certain Gabriel Gudmundsson, son prédécesseur au poste à Lille. En revanche, les deux ne partagent pas la même façon d’impacter offensivement. Auteur de chevauchées régulières avec le ballon, le Suédois est un adepte des projections et est davantage caractérisé comme un latéral de débordement.
Verdonk, lui, fait avant tout la différence par la passe, avec des caractéristiques qui se rapprochent davantage de celle d’Ismaily, autre prédécesseur au poste. Selon le site de statistiques avancées DataMB, la saison passée, aucun latéral n’avait produit davantage de passes progressives (513) et d’actions progressives (574) que lui… dans le monde ! Un constat aussi valable pour ce tout début d’exercice 2025/2026 : selon Opta, lors des quatre premières journées d’Eredivisie, aucun joueur du championnat n’a réalisé plus de passes cassant au moins une ligne que lui (64, dont 42 sous forte pression), tous postes confondus.



S’il est assez improbable qu’il conserve le même rendement statistique en Ligue 1, « un gros step dans sa carrière » de son propre aveu, c’est peu dire que Calvin Verdonk s’érige donc comme « une bonne pioche », selon les experts de Data’Scout, et une option de choix pour le jeu de construction du LOSC. Avec Nathan Ngoy et Alexsandro, Bruno Genesio possède déjà deux relanceurs au jeu de passe varié et capables de fixer le pressing adverse. Le néo-Lillois s’inscrit parfaitement dans cette lignée, alors que Romain Perraud est davantage un profil impactant par la course et les appels sans ballon, comme constaté à Lorient avant la trêve internationale.
Une star indonésienne au LOSC
Dans la foulée de sa signature au LOSC, celui qui deviendra le premier Indonésien de l’histoire à jouer en Ligue 1 a d’ailleurs pris la direction de sa sélection nationale. Si elle est vue comme une nation exotique en France, la Team Garuda (surnom de la sélection) est pourtant habituée à accueillir des Néerlandais natifs originaires des Indes orientales néerlandaises, groupement d’îles d’Asie du Sud-Est sous l’égide des Pays-Bas jusqu’en 1945. Le frère de Tijjani Reijnders (Manchester), Eliano, est par exemple international indonésien, alors qu’un certain Patrick Kluivert en est l’actuel sélectionneur.
L’ancien attaquant du LOSC (2008-2008) n’a d’ailleurs « dit que des choses positives » sur le LOSC à Calvin Verdonk, apparu à dix reprises sous le maillot indonésien. Suffisant pour être adoré par son peuple et être, aussi, un immense argument marketing pour son nouveau club. Alors qu’il pointait à 875 000 abonnés, le LOSC affiche aujourd’hui 976 000 followers sur Instagram. À titre d’exemple, le post d’annonce de Calvin Verdonk a récolté 106 000 likes, soit près de sept fois plus que celui de Chancel Mbemba (15 700), pourtant arrivé le même jour avec un CV plus ronflant.
« Quand des moments comme celui-ci arrivent, tu as le sentiment que ton rêve se réalise, disait le principal intéressé en découvrant le Domaine de Luchin. Et signer dans un tel club, c’est comme dans un rêve. »
Crédits photo : Icon Sport
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