Devenu une référence en la matière, la qualité de Jonathan David sur penalty n’est plus un secret. Son entraînement pour cet exercice l’est un peu plus, mais Bafodé Diakité et Bruno Genesio racontent le travail de “Iceman”, avec des anecdotes étonnantes.
Jonathan David, l’homme des moments importants…
Comment “Iceman” fait-il ? Le surnom de Jonathan David, tiré de son sang-froid à toute épreuve et notamment sur penalty, est de plus en plus répété ces derniers temps du côté de Luchin. Le Canadien en a tenté 19 depuis son arrivée en Ligue 1, pour 16 inscrits. Mais mieux encore et plus frappant, il a transformé ses cinq tentatives depuis le début de saison avec une sérénité déconcertante malgré des contextes peu évidents et une pression immense (à Fenerbahçe, contre Strasbourg, face au Real Madrid, à l’Atlético et à Lens).
« Il s’entraîne régulièrement, parce que c’est un exercice comme un autre, délivre Bafodé Diakité. La technique, c’est en fonction de chaque tireur. Il maîtrise cet exercice, ça nous aide. Il n’a pas de technique particulière et fait en fonction de ce qu’il ressent sur le moment. » Au Havre, sur le moment, il avait décidé d’offrir cet exercice qui lui est destiné à son grand pote Angel Gomes…qui a manqué l’occasion de participer au festival du LOSC en terre normande, et privé “pour rien” l’avant-centre lillois d’un quadruplé.
…qui fait son quota de ratés à l’entraînement
« Il s’exerce quasiment chaque veille de match, le plus souvent sans gardien. Et le plus souvent, c’est à côté…, lâche Bruno Genesio dans un immense sourire narquois. Donc je le chambre. Mais la grande force de Jona, c’est qu’il a un sang très, très froid. Et pour moi, c’est la plus grande qualité pour tirer un penalty. Bien sûr, c’est un geste technique. Mais être capable d’attendre 7 ou 8 minutes avant de tirer, comme à Lens ou l’Atlético, c’est la gestion des émotions, être capable de faire le vide, de se concentrer sur son geste et de faire abstraction de toutes les conséquences de la réussite ou non du penalty. Là-dessus, il est imperturbable. Mais il l’est aussi dans son jeu. »
Alors que le technicien met beaucoup l’accent, depuis son arrivée, sur la participation au jeu avec et sans ballon de son numéro 9, la veille de match face à la Juventus n’a pas dérogé à la règle, mais cette fois en insistant sur la dimension mentale. « Il a beaucoup de qualités, mais il en a une très importante pour le haut niveau : une grande confiance en lui, juge Bruno Genesio. Rater deux occasions nettes ne va jamais le faire douter ou gamberger avant la troisième. Je pense que c’est la raison de sa force sur penalty. » Reste à savoir si la Juventus subira le joug de cette réussite insolente dans l’exercice.
Enzo PAILOT, à Villeneuve-d’Ascq
Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport