Au terme de trois mois de compétition et d’un mercato estival, le LOSC pointe septième au classement de Ligue 1. Un premier bilan des recrues estivales est possible, avec de véritables réussites, comme des déceptions. Décryptage.
Rémy Cabella, l’homme providentiel
Les superlatifs ne seraient pas assez nombreux pour décrire l’apport de Rémy Cabella dans le jeu du LOSC. En effet, le milieu offensif lillois est arrivé librement cet été de Montpellier afin de trouver un nouveau souffle. De fait, sa condition physique interrogeait, même s’il a vite rassuré à ce sujet. Dès le premier match, il distille deux passes décisives à ses nouveaux coéquipiers, prouvant son importance dans la dernière passe et sa capacité à casser les lignes.
Dès lors qu’il n’est pas sur le terrain, son équipe ressent bien plus de difficultés quant au fait de créer, voire même de conclure. L’un de ses matches référence n’est autre que la victoire des Dogues contre Monaco, 4 buts à 3. En outre, Cabella s’offre un doublé et libère les siens dans une rencontre ô combien importante. Souriant comme à son habitude, travailleur acharné et appliqué, il est un boost qui apporte beaucoup aux plus jeunes. À écouter son travailleur physique, il ne serait même pas à son apogée. De quoi augurer le meilleur encore ?
Mention : excellence
Lucas Chevalier, un enfant de la Déesse récompensé

Il est le « chouchou » des supporters lillois et pour cause : formé au club, ils en sont fiers. Lucas Chevalier n’est pas une recrue comme les autres, puisqu’il est revenu cet été de prêt en provenance du VAFC. Néanmoins, étant donné qu’il n’avait jamais joué avec l’équipe fanion du LOSC auparavant, cela compte. Il faut dire que ses trois premiers mois ont été mouvementés. En effet, sa place de titulaire était loin d’être assurée. À ce jeu-là, c’est Léo Jardim qui l’a bien aidé à s’installer en tant que portier indiscutable. De fait, le Brésilien a enchaîné en début de saison les mauvaises performances.
Si Paulo Fonseca n’a pas voulu s’affoler, la pression des supporters, ainsi que celle des résultats, ont eu raison de Jardim. Conséquence : Lucas Chevalier est plongé dans le grand bain contre Marseille ! Un baptême du feu qui se conclut par une défaite, mais avec une excellente prestation du jeune Dogue. Serein, meneur d’hommes, il est agile dans les airs et réalise par la suite de très beaux arrêts. Du haut de ses 21 ans, il porte le LOSC dans le Derby du Nord et s’offre un penalty arrêté, puis un nettoyage de sa lucarne. En plus, il a permis aux Dogues d’obtenir leur premier clean-sheet, qui s’en est suivi d’autres. Désormais, sa place est bien assise et son avenir radieux dans son club formateur.
Mention : très bien
Ismaily, la touche offensive en défense

Il est l’un des bons coups du mercato du LOSC, surtout par rapport à la philosophie de jeu. En effet, Ismaily venait en France après une carrière passée au Shakhtar Donetsk. Latéral gauche, le Brésilien est un atout fort du jeu lillois, puisqu’il possède une caractéristique : la projection offensive. En clair, c’est un piston qui est non seulement capable de délivrer des centres et d’attaquer, mais aussi de revenir en défense et d’être à la récupération.
Avec un bilan de deux buts et deux passes décisives, il se rend indispensable à ses coéquipiers en attaque. Aussi, il s’offre un très beau but à Marseille, et ce, malgré la défaite. Touché physiquement contre l’OL lors de la 13e journée, il a manqué les deux dernières rencontres et cela s’est senti. Il ne souffre d’aucune concurrence à gauche et n’a pas eu de mal à devenir vital dans le système de Paulo Fonseca. Son expérience et son énergie sont un bonheur et une boussole pour toute une défense.
Mention : bien
Mohamed Bayo, chronique d’un échec annoncé

L’ancien Clermontois a été recruté par le LOSC pour la modique somme de 13 millions d’euros. De fait, de grands espoirs ont été placés en Mohamed Bayo pour guider l’attaque lilloise. Trois mois après, il n’en est rien, loin de là. Un événement a très tôt mis le feu aux poudres. En effet, Bayo a été aperçu en boîte de nuit la veille de Lille – Paris, pour la troisième journée de Ligue 1. Dès lors, les sanctions tombent et Olivier Létang décide conjointement avec Paulo Fonseca de l’exclure du groupe. S’ensuit une longue période à l’écart, où il aurait même pu jouer avec la réserve.
Finalement, le voici réintégré pour la réception de Nice (J5), où il va même faire son entrée. Malheureusement pour lui, un Jonathan David en mode patron et serial buteur ne va pas arranger les affaires de Mohamed Bayo. Récemment, il cumule les entrées entre 1 et 4 minutes, pas de quoi lui permettre de se montrer pleinement. A-t-il un avenir au LOSC ? Cela semble nécessaire, tant la somme déboursée cet été par le board lillois est importante et s’apparenterait à un gâchis.
Mention : mauvaise
Jonas Martin, l’énigme du milieu

Recruté gratuitement en provenance du Stade Rennais, Jonas Martin venait pour accompagner Benjamin André et aider au milieu. Aujourd’hui, il n’en est rien, ou presque. Celui qui était titulaire en Bretagne l’an passé connaît une baisse drastique de son temps de jeu au LOSC. En cause, une concurrence accrue à son poste et l’arrivée en prêt d’André Gomes en provenance d’Everton qui n’a rien arrangé. Paulo Fonseca lui laisse sa chance dès la deuxième journée en tant que remplaçant. S’en sont suivis trois matches où le technicien portugais le fait rentrer. Résultat ? Des entrées timides, peu productives et qui ne poussent pas l’effectif à se surpasser.
Son entraîneur étant d’un tempérament généreux, il le titularise contre Lorient lors de la 9e journée. À l’image d’une rencontre compliquée pour les Dogues, ce n’est pas fructueux. Aujourd’hui, son statut est celui d’un remplaçant, mais qui est loin de sérieusement « challenger » ses coéquipiers. Dans son malheur, un Benjamin André en rôle de métronome du milieu concentre tous les regards, surtout associé à André Gomes. Même si ce dernier est blessé, Angel Gomes est bien là pour largement compenser. Si la voie semble bouchée pour Jonas Martin, les rares fois où il a été aligné n’ont pas été concluantes. Un transfert à venir ?
Mention : moyen
Pavel CLAUZARD
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