Souvent puni d’un certain relâchement en fin de première période ou de match, le LOSC tente de gommer ses aspérités. Ainsi, Bruno Genesio travaille activement sur l’aspect mental auprès de spécialistes. Avec des résultats attendus progressivement.
Un défaut mental plus qu’autre chose
Les traumatismes de Lyon (1-1), Nice (2-2) et Montpellier (2-2), où le LOSC avait à chaque fois été rejoint dans le temps additionnel, ont bien failli trouver un prolongement face à Sturm Graz, mardi, quand les Dogues gâchaient leur confortable avantage de deux buts au tournant de la mi-temps, avant de forcer la décision en fin de rencontre (3-2). « Il faut se dire qu’un match est 90 minutes, et non 45 + 45, pointe Bafodé Diakité. On a dû voir le tableau du temps additionnel et se dire que c’était la fin, sauf que tout peut arriver tant que l’arbitre n’a pas sifflé. On peut toujours travailler. Ce n’est pas une saute de concentration, plutôt un relâchement pas voulu. On se dit que le match est maîtrisé, sauf que ce n’est jamais fini et qu’on peut être surpris à tous moments. »
Un souci avant tout mental selon Bruno Genesio, qui s’en explique depuis plusieurs semaines déjà. « C’est un domaine sur lequel on travaille beaucoup, rappelle l’entraîneur du LOSC, pleinement impliqué sur le sujet. Je travaille beaucoup avec des gens spécialisés sur l’aspect mental, car je persiste à dire que c’est mental. On doit être capable d’identifier certaines alertes dans le match, mais aussi de switcher si ça arrive sur quelque chose de plus positif et de ne pas s’apitoyer sur notre sort. C’est important de bien identifier les situations qui se répètent. Quand on mène 2-0, par exemple, on doit être en alerte pour éviter le relâchement. C’est un vrai travail mental à mener en groupe mais aussi individuellement. »
Le LOSC de plus en plus à jour sur l’aspect psychologique
Mais concrètement, comment un travail sur cet élément encore trop peu démocratisé dans le monde du football se matérialise-t-il ? « J’ai rencontré quelqu’un dont la préparation mentale est le métier et qui travaille ici depuis quelque temps, explique le technicien de 58 ans. L’important, ce n’est pas qu’il ait une intervention ensemble, mais plutôt les échanges qu’on a ensemble, et ensuite les échanges que j’aurai avec mon groupe, et notamment avec les leaders qui seront capables d’identifier des situations et d’y apporter la bonne réponse. Il y a des outils de préparation mentale qui le permettent. Dans le foot, on est un peu en retard, mais des grands champions de tennis, de natation, de Formule 1 parlent de cela. Il y a vraiment des choses très intéressantes à apprendre et à mettre en œuvre pour travailler là-dessus. »
Ainsi, le staff technique du LOSC a entamé un travail collectif et individuel sur le plan psychologique depuis plusieurs semaines. Une tâche profonde aux effets impossibles à observer dans l’immédiat. « C’est tout nouveau, les échanges sont très, très récents, rappelle Genesio. On avance, mais c’est un travail qui ne se décrète d’un coup et qui va tout corriger en l’espace de 24 heures. Il y a tellement d’éléments qui rentrent en compte. Je pensais, à la fois pour les joueurs mais aussi pour nous, le staff, qu’il était très important d’explorer ce sujet-là et d’avoir des outils qui nous permettent d’avoir des interventions différentes à la mi-temps ou en cours de match. J’essaye aussi de me questionner sur ce que je peux apporter de plus. Ce serait tellement simple de dire qu’on a pris des buts parce qu’on a fait une erreur, mais notre job est de solutionner les problèmes. » Qui se font rares depuis son arrivée sur le banc du LOSC.
Source : LOSC
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