Candidat vaincu au poste de président du collège de Ligue 2, Laurent Lairy est sorti du silence à l’occasion d’un entretien accordé au journal l’Equipe. Le président de Laval y confie sa crainte à propos de la situation actuelle au sein du football français.
Un dernier collège de Ligue 2 assez baroque
« Je ne suis en guerre contre personne, mais aujourd’hui la situation du foot professionnel est très préoccupante. » Alors que le football français, à commencer par la Ligue 2, se déchire depuis plusieurs semaines, la toute dernière sortie médiatique de Laurent Lairy, le président de Laval, risque de faire réagir.
S’il n’a pas été élu à la tête du collège de Ligue 2, étant devancé par Bernard Joannin d’une seule voix, l’intéressé ne compte pas se murer dans le silence. « Je ne parle pas pour Laval qui assume la situation de par notamment son fort ancrage local. Mais cela fait 20 ans que je suis actionnaire du club et président depuis 2021, et je m’aperçois depuis le retour de l’équipe en L2 en août 2022 que l’argent prédomine de plus en plus au détriment de l’humain, poursuit Laurent Lairy, dans les colonnes de l’Equipe.
Et pour appuyer son propos, Laurent Lairy en dit plus sur la manière avec laquelle Bernard Joannin est parvenu à conserver la confiance de ses pairs, en dépit de son vote très contesté lors de l’élection du président de la LFP en septembre dernier. « L’ordre du jour de ce dernier collège avait été arrêté en amont et Bernard (Joannin) l’a modifié dès le début de la séance sans prévenir personne, en proposant d’attribuer au Red Star et à Martigues 150 000 euros chacun, puisqu’ils n’ont rien perçu de l’aide CVC, et à Annecy, 300 000 euros comme ils n’avaient pas la licence club, puisque celui-ci n’a pas rempli les critères. »
Les petits arrangements de Bernard Joannin
Des propos qui confirment la thèse avancée par Daniel Riolo au lendemain de la réélection du président de l’Amiens SC. « Bernard en avait la liberté mais c’est l’illustration de ce qui ne va pas dans notre football. Les gens s’arrangent entre eux, entre clans. Et la Ligue, qui n’a pas dit un mot sur ce sujet, est dans une tour d’ivoire et s’isole de plus en plus, poursuit le président des Tango. Je ne dirais pas (qu’il a tenté de les) acheter, mais j’ai le sentiment qu’il y a eu manœuvre, oui. Faire cela en début de collège sachant qu’il y a un vote à la fin… Je suis un homme de conviction. En me présentant, ce sont des emmerdes qui m’attendaient, mais on ne peut plus laisser faire des choses comme cela. Il faut une réaction. »
Ce nouvel épisode démontre que « notre maison est malade », clame Laurent Lairy. « Le modèle associatif de la LFP est dépassé, je militerai, comme d’autres présidents, pour une coopérative avec une élite qui entraîne les autres. Aujourd’hui, elle les écrase et c’est de pire en pire. Je n’ai jamais vu ça. On est au bord de l’effondrement. La majorité des clubs le pense en L1 comme en L2. Financièrement, ils sont aux abois et l’image donnée est déplorable. » Sur ce point, difficile de lui donner tort.
Crédits photo : Loic Baratoux/FEP/Icon Sport
Bonjour Monsieur Lairy,
Malheureusement le foot n’y échappe pas, et cela depuis longtemps!
L’argent prend le dessus sur la démocratie!
Si vous suivez un peu la politique, vous comprendrez très vite !
Voir la reforme des retraites et j’en passe, la liste est longue !
Gilets Jaunes Arc de Triomphe Décembre 2018