A quelques heures de l’audience de l’Amiens SC, Toulouse et Lyon devant le conseil d’Etat, visant à faire annuler les décisions prises par le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP), Jean-Michel Aulas a encore fait monter un peu plus la pression en évoquant un recours collectif des clubs de Ligue 1. Explications.
Une initiative collective et portée par le président de l’AS Saint-Etienne
Si l’annonce de l’arrêt de la saison 2019/2020 des sports professionnels a été faite par Edouard Philippe, le Premier ministre, la décision aura été prise par Emmanuel Macron, le chef de l’Etat, en personne. Une décision prise après concertation de plusieurs acteurs du football français, bien entendu Noël Le Graët (président de la FFF) mais aussi Didier Deschamps (sélectionneur national), Jacques-Henri Eyraud (président de l’OM) ou bien encore Pierre Ferracci (président du Paris FC) selon les informations du Parisien. Des hommes qui n’avaient aucun intérêt concret à voir le championnat reprendre et se terminer. Une situation qui horripile au plus haut point Jean-Michel Aulas, dont le club se retrouve septième à l’issue de l’établissement du classement au quotient et donc exclu de toute qualification européenne.
Après avoir martelé le week-end dernier que le déficit d’exploitation de la Ligue 1 était de 800 millions d’euros, Jean-Michel Aulas a affirmé mercredi soir que les clubs de l’élite comptaient obtenir gain de cause devant la justice : « Il y a une volonté des clubs de L1 d’aller exercer un recours contre l’État à l’initiative de Bernard Caïazzo. Tous les clubs vont dire que s’il y a un responsable, c’est l’État. À partir du moment où c’est l’État qui a intimé l’ordre d’arrêter le championnat, sa responsabilité est engagée et il faut aller lui réclamer les 800 M€ de déficit probable pour l’exercice en cours. » Très esseulé depuis un mois, le boss de l’OL compte bien s’appuyer sur ce soutien de dernière minute pour tenter d’obtenir gain de cause à propos de la reprise de la saison 2019/2020.
Quoi qu’il en soit, les clubs de Ligue 1 ont également eu le droit au dispositif de chômage partiel, tandis que la Ligue a pu souscrire à un prêt garanti par l’Etat français, à hauteur de 224,5 millions d’euros. Un dispositif vraisemblablement insuffisant pour les clubs français, sur le point de se retourner collectivement contre l’Etat. Affaire à suivre.
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