Alors que le football français professionnel semble faire de la résistance à propos du projet de réforme souhaité par les sénateurs Laurent Lafon et Michel Savin, Philippe Diallo a élaboré une contre-proposition dont il souhaite discuter avec le monde professionnel pour trouver une issue dans cet épineux dossier.
Philippe Diallo répond à la colère du monde professionnel
En juin dernier, le Sénat a adopté un projet de loi qui propose notamment de transformer la Ligue de football professionnel (LFP) actuelle en « société de clubs », avec un pouvoir de contrôle renforcé de la Fédération française de football (FFF). Si la Ligue n’est pas opposée à cette création d’une Premier League à la française, elle a rédigé un rapport en s’appuyant sur l’ensemble des acteurs du football professionnel (clubs, joueurs, entraîneurs) pour soulever quelques facteurs bloquants du projet de texte voté au Sénat, en prévision de son passage à l’Assemblée nationale d’ici la fin de l’année civile.
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Un rapport directement adressé à Philippe Diallo, le président de la FFF, qui pourrait bien être le grand gagnant de cette réforme. Mardi, à l’occasion du comité exécutif de la Fédération, l’ancien bras droit et successeur de Noël Le Graët a pris « en compte les observations du football professionnel ». Et jugeant « cette réforme indispensable pour avoir un système plus efficace, plus transparent [pour permettre] au foot pro d’avoir une gouvernance modernisée », le boss de la Fédé estime « illusoire de vouloir réformer de fond en comble ce qui a été voté par les sénateurs ».
Un changement inévitable
« La contribution de la Fédération va être transmise à la Ligue, aux clubs, aux familles (joueurs, entraîneurs, arbitres…) pour que chacun ait les éléments du débat. Il y aura ensuite des échanges pour définir un projet qui soit celui de tout le football français, annonce Diallo. Lorsque les conditions politiques seront réunies, les parlementaires pourront alors amender le texte avant son adoption. Le tout pour mettre en oeuvre cette nouvelle gouvernance pour la saison 2026-2027. »
Très concrètement, Philippe Diallo propose la création d’une société « dont les actionnaires sont les clubs de L1, de L2, CVC (le fonds qui a investi dans le football français) et la Fédération qui disposerait d’une action de préférence lui permettant d’avoir un droit de veto sur certaines thématiques ». Tout en promettant que la Fédération ne compte pas « mettre la main sur la Ligue », mais simplement récupérer la DNCG, dans une optique de simplification.
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Et alors que le processus pour pouvoir se présenter à l’élection du président de la LFP a beaucoup fait jaser en 2024, Philippe Diallo propose la surpression de cette élection et que la nouvelle société dispose « un directoire avec des professionnels nommés et révoqués par les actionnaires », complémentaire d’un conseil de surveillance « réduit dans lequel siègeraient des représentants de clubs, de CVC, un de la FFF et un des familles ».
« Les travaux du Parlement vont se poursuivre, prévient Diallo. Il faut donc travailler entre nous pour être prêts à proposer une vision d’avenir lorsque les conditions seront réunies. »
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport
