Le RC Lens et l’expérience d’une défense cosmopolite

Gradit RC Lens
Imago

Avec le renfort d’un nouveau défenseur étranger, on pouvait s’attendre à des changements d’habitudes dans la communication de l’arrière-garde lensoise. Avec désormais trois nationalités différentes aux trois postes de défenseurs centraux, comment la défense lensoise opère-t-elle ? Eléments de réponse.

Une langue commune et universelle

Pas facile d’intégrer un nouvel élément dans un système, encore plus quand il ne maîtrise pas la langue. Même si la défense lensoise a encaissé cinq buts en quatre rencontres de championnat, l’intégration de Kevin Danso se passe pour le mieux, avec des débuts très encourageants pour le jeune autrichien. Son entraîneur, Franck Haise, évoque plutôt une langue commune, le football, plutôt qu’une barrière invisible : « Le football est universel. Ce qui est intéressant, quelque soit les nationalités ou les langues parlées, c’est la connexion entre les joueurs. Quelle lecture commune font-ils de la situation ? Pour ça, il n’y a pas besoin de parler couramment une langue pour être performant. Aujourd’hui, je vais prendre l’exemple de Kevin Danso qui vient d’arriver. Il parle anglais et allemand mais fait des efforts en français pour des choses très très simples. J’aime bien vivre les séances d’entraînements, qui sont très souvent animées par Lilian, derrière ma défense et j’ai remarqué que Kevin est très pertinent dans ses lectures et sa communication. Il ne lui faut pas trente secondes pour remarquer que son axial gauche ou droite est deux mètres trop à gauche ou à droite et quand on régule ça sur le terrain en anticipation, on a moins de choses à régler ensuite. C’est intéressant. »

L’intelligence plus que plurilinguisme

Cette lecture commune d’un même fait, cette analyse de la situation par chaque personne, constitue la défense en elle-même. Pas besoin de maîtriser parfaitement une langue, tant que les joueurs sont assez intelligents pour comprendre une situation donnée. Vérification avec Jonathan Gradit, qui fait partie de cette ligne défensive. Questionné sur les moyens de communication en défense, le défenseur français répond : « Je pense que je vais demander au club d’avoir des cours de langue parce que c’est un peu compliqué (rires). On se comprend, je joue avec des joueurs intelligents. Kevin (ndlr : Danso) fait énormément d’efforts sur les mots basiques. Il a vite les bases pour se faire comprendre sur le terrain. Facundo (ndlr : Médina) a du mal à apprendre le français mais on le comprend et c’est le principal. L’important est de se comprendre sur le terrain, le placement. La communication est importante mais c’est surtout le comportement et le placement des uns et des autres qui importe. »

Même si on peut d’abord croire à une barrière de la langue quand un joueur signe en France sans maîtriser le moindre mot de français, preuve en est que ce frein n’en est pas réellement un. Si les joueurs sont assez intelligents pour se comprendre et joueur ensemble sans avoir à se parler, un grand pas aura été fait dans la cohésion et la force du groupe.

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