Le gendarme financier du football français, à savoir la DNCG, a livré son rapport annuel sur les finances des clubs. Et s’il est porté par des revenus ponctuels qui en font un bon élève, le RC Lens pourrait rentrer dans le rang dans les années à venir. Décryptage.
Le RC Lens dans le positif…
Précurseur chez les dirigeants du football français dans le dossier des droits télés et de la gouvernance, Joseph Oughourlian aurait-il anticipé à temps le retour sur Terre du RC Lens ? Un an après son exceptionnelle saison 2022-2023, conclue à la deuxième place en Ligue 1, le président-propriétaire avait décidé de se séparer d’Arnaud Pouille, directeur général implicitement accusé d’avoir déréglé le train de vie du club. Le rapport de la DNCG confirme le constat.
Si le RC Lens présente un résultat net positif de 7,587M€ pour la saison 2023-2024, soit le meilleur de Ligue 1 derrière le LOSC (16,891M€), celui-ci est surtout porté par des revenus circonstanciels. Au-delà de l’augmentation à hauteur de 63% des recettes de match (22,2M€), c’est surtout la manne empochée grâce à la répartition des droits audiovisuels, basée sur le classement final en Ligue 1, qui interpelle. Ces revenus ont presque triplé grâce à la deuxième place décrochée (de 26,3M€ à 70,1M€). Une prouesse sportive exceptionnelle à tous points de vue, mais difficilement reproductible.
…mais en danger sur le long terme
Problème, dans le même temps, les dépenses ont augmenté dans tous les domaines ou presque. Entre autres, la masse salariale a sérieusement grimpé (de 65,1M€ en 2022-2023 à 84,8M€ en 2023-2024), tandis que les frais d’agents et d’intermédiaires ont même doublé (de 3,1M€ à 6,4M€). Tout cela alors que la balance des transferts est légèrement moins fructueuse, en passant de 33,454 à 28,175 millions d’euros.
Autant de dépenses structurelles et de raisons qui justifient, selon Joseph Ourghourlian, un serrage de vis et un redimensionnement du projet. Le RC Lens affiche certes un déficit structurel (hors-mutation) de 13,658 millions – soit plus de moitié moins qu’en 2022-2023 avec -30,335M€ -, mais le bilan est enjolivé par les revenus circonstanciels liés à l’exceptionnelle saison 2022-2023. L’arbre qui cache la forêt, dira-t-on, avec la nécessité de se réorganiser pour rétablir une situation économique plus saine à long terme, alors que la baisse des droits audiovisuels n’arrangera rien au contexte.
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport
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