Presque idéalement relancé avec trois victoires et autant de matches nuls, le LOSC a profité de son mois de mars pour faire le plein de confiance et de points avant un sprint final explosif. Décryptage.
Le LOSC invaincu malgré l’adversité
Avec un tel calendrier (Reims, Sturm Graz *2, Rennes, Brest, Lens), sans doute Paulo Fonseca aurait-il signé des deux mains à l’aube du mois de mars, juste après le revers à Toulouse (3-1), si on lui avait dit que son équipe finirait le mois invaincue. Le Portugais et son groupe ont mené à bien leur mission, « pris match après match » comme ils aiment à le rappeler, et n’ont calé sur aucun d’eux. La victoire à Reims (0-1), certes pas des plus convaincantes, a néanmoins lancé une machine qui n’a cessé de monter en puissance avec, en point d’orgue, un succès aussi abouti qu’important dans le derby face à Lens (2-1). Solide.
La Bretagne ne réussit pas aux Dogues
Le mois du LOSC est excellent, mais il aurait pu être parfait à deux exceptions près. Outre le match nul au retour contre Sturm Graz (2-2), plutôt anecdotique, les Dogues n’ont pas fait le plein de points face aux écuries bretonnes : Rennes (2-2) et Brest (1-1). Et les deux peuvent laisser certains regrets. Pour le premier, jour de célébration à l’honneur d’Eden Hazard et autres anciennes légendes lilloises, les hommes de Paulo Fonseca ont manqué leur réveil (20′, 0-2) avant de revenir au forceps (2-2, 90+1′). S’ils avaient été constants, les trois points auraient clairement été envisageables.
À Brest, la physionomie fut tout autre. Dans un match plus fermé, le LOSC faisait sauter le verrou par l’intermédiaire de l’insatiable Jonathan David (0-1, 67′) mais ne parvenaient pas à tenir le score (1-1, 79′) face à un concurrent direct sur lequel le club nordiste pouvait faire une partie de son retard. Décidément, après Lorient (4-1) en début de saison, clubs bretons et LOSC ne font pas bon ménage.
Une réorganisation tactique salvatrice ?
La curiosité a été dévoilée à Reims, puis confirmée à Sturm Graz avant de s’installer dans la durée. En ce mois de mars, Paulo Fonseca a délaissé son historique 4-2-3-1 pour mettre en place une forme hybride de 4-3-3, surtout visible en phase défensive : Angel Gomes et Benjamin André se retrouvent sur la même ligne, devant Nabil Bentaleb, et mettent la pression sur les latéraux adverses quand ces derniers ont le ballon ; Edon Zhegrova et l’ailier gauche (Haraldsson ou Gudmundsson) cadrent les défenseurs centraux ; Jonathan David redescend dans l’entrejeu pour contrôler l’un des milieux adverses, généralement le plus défensif d’entre-eux.
Avec cette nouvelle animation, qui retrouve une forme de 4-2-3-1 avec ballon – Angel Gomes reste malgré dans le demi-espace gauche, mais bien plus haut que Benjamin André -, le LOSC a surpris ses adversaires et son renouveau n’y est assurément pas étranger. Mieux équilibré, plus imprévisible, moins exposé défensivement et davantage en maîtrise à la récupération et dans l’exploitation du ballon, les Dogues ont peut-être bien trouvé la clé pour se donner les moyens de ses ambitions : un top 4 synonyme de Ligue des champions.
Le LOSC écrit son histoire en Ligue Europa Conférence
Loin de la C1, Paulo Fonseca et ses ouailles font le travail en C4. Opposés au club autrichien de Sturm Graz, les Dogues n’ont fait qu’une bouchée d’un adversaire qui aurait pu être piégeux. Un succès clair, net et sans bavure à Graz, en Autriche (0-3), avant de gérer sans être inquiété au retour (2-2) : le LOSC a été sérieux et appliqué. De quoi se qualifier pour la première fois de son histoire en quart de finale d’une Coupe d’Europe, où il retrouvera Aston Villa, véritable ogre de la compétition et favori au sacre final. Mais le club nordiste ne se fera pas prier pour déjouer les pronostics, où il garde clairement sa chance, et surfer sur sa belle dynamique façonnée en mars.
Le bilan du mois :
Reims – Lille : 0-1
Sturm Graz – Lille : 0-3
Lille – Rennes : 2-2
Lille – Sturm Graz : 1-1
Brest – Lille : 1-1
Lille – Lens : 2-1
Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport