Gardien de Laval la saison dernière, Alexis Sauvage va retrouver son ancien club et le stade Francis Le Basser, samedi (19 heures) à l’occasion de la 27e journée de Ligue 2. Et s’il peut difficilement mettre totalement derrière lui tout ce qu’il a vécu avec le club Tango, la doublure de Régis Gurtner aborde ces retrouvailles avec beaucoup de tranquillité. Entretien.
Alexis, vous allez retrouver Laval, club avec lequel vous vous êtes maintenus à la dernière journée l’an dernier et qui joue la montée cette année. C’est une histoire assez incroyable. Etes-vous bluffé ?
L’histoire est folle. Maintenant, j’ai pas mal d’exemples d’équipes qui ont failli descendre et qui se retrouvent à la montée l’année suivante. Cela arrive souvent en National et en Ligue 2. Cette année, regardez Brest en Ligue 1. L’an dernier, c’était difficile et il faut regarder où ils sont maintenant (ndlr : 2e). C’est exceptionnel. Pour revenir sur Laval, ils ont peut-être ciblé les bonnes personnes, aux bons endroits. Même en termes de mentalité, ils ont tous adhéré au projet. La saison passée leur sans doute servi de leçon, à tout le monde. Ils ont tout fait pour ne pas revivre ça. Pour l’instant, ça adhère. Tant mieux pour eux.
Vous n’êtes pas dans la rancoeur par rapport à la fin de votre aventure un peu difficile avec eux ?
Pas du tout, je ne suis pas comme ça. A quoi ça me servirait d’être dans la rancoeur et les regrets ? Tous ceux qui sont là-bas m’ont beaucoup aidé, m’ont permis de grandir. J’ai connu des émotions exceptionnelles avec ces gens-là. Maintenant, c’est mon ancien club. Je veux vivre ces émotions à Amiens, avec ce groupe, du président à celui qui lave le linge, je veux qu’on célèbre des victoires incroyables et qu’on vive des émotions qui sortent du naturel.
Vous y repensez souvent à ce but à la dernière seconde lors du match Amiens – Laval en juin dernier ?
J’ai passé un été assez incroyable, j’y ai pas mal pensé. Je me souviendrai toujours de la première fois que j’ai joué à domicile avec Amiens, c’était en amical contre Metz. C’était la première fois que je refoulais la pelouse de la Licorne après ce match-là. C’est assez fou de revoir le but, je me rappelle de l’action image par image. Maintenant, c’est le passé. De temps en temps, on m’en reparle, mais c’est derrière moi. Par contre, quand j’en parle ce sera toujours avec autant d’émerveillement. Cela reste un moment très rare dans le monde du football, qu’importe la division ou la situation de l’équipe. C’est similaire à ce que Amiens a pu connaître à Reims en 2017. Sauf que c’était pour la montée, alors que nous c’était un maintien. Cela se génère maintenant, ça ne tombe pas du ciel.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Loic Baratoux/Icon Sport