Journaliste pour le site spécialisé MaLigue2.fr, Laurent Mazure nous présente les forces en présence à la veille de la reprise de la Ligue 2 et donne son avis sur la saison de l’Amiens SC, qu’il craint extrêmement difficile. Entretien.
Comment voyez-vous cette nouvelle saison de Ligue 2 ?
C’est un des championnats les plus indécis des dernières années en Ligue 2 ! On a pour habitude chaque été de dire que ce sera serré, qu’il y aura du suspense, mais je pense qu’il y en aura peut-être encore plus cette année. Il n’y a pas de favori qui se dégage. Il y a un gros budget avec Toulouse, mais il y a pas mal de problèmes dans cette équipe et qui a connu une saison de lanterne rouge avec très peu de victoires et de points. Les deux relégués que sont Amiens et Toulouse ne sont pas, pour moi, dans les noms qui peuvent prétendre à la montée. Il y a entre dix et douze équipes qui peuvent atteindre le top 5, c’est assez énorme.
Parce que c’est un championnat très homogène…
Par rapport à l’époque où Amiens est monté, c’est désormais le top 5 qui est concerné par la montée, avec les playoffs. Ça laisse beaucoup plus de place à une surprise. Une équipe dixième ou onzième en mars peut prétendre à finir dans le top 5 et ensuite tout est possible. Ça laisse place à une ou plusieurs surprises. L’an dernier, les deux favoris sont montés mais on ne sait pas ce qu’il en aurait été si le championnat était allé à son terme. Aujourd’hui, je suis incapable de donner un duo qui se dégage. Il y a des équipes comme Troyes ou Auxerre qui seront là, mais il y en aura plein d’autres.
Les équipes ayant raté la montée l’an dernier sont-elles des candidates naturelles à la montée ?
Troyes a peu bougé et doit peaufiner son recrutement avec trois joueurs attendus mais je les mettrais un cran devant les autres. Ajaccio a conservé sa défense et son milieu mais a perdu sa ligne d’attaque, et je demande à voir. Clermont, quand on pense à eux, on pense au beau jeu, ils ont peu bougé mais ils ont perdu leur meilleur buteur. Ils ont fini la préparation en prenant quatre buts à Grenoble donc ça montre que rien n’est acquis et Clermont va devoir se battre aussi pour finir dans le top 5.
Toulouse et Amiens semblent dans la même situation que Guingamp et Caen qui ont longtemps été en difficulté…
D’expérience, les relégués de Ligue 1 ont une saison d’après qui est difficile. L’an passé, Caen et Guingamp sont arrivés en sur-effectif, des joueurs qui voulaient partir. Ce n’est jamais simple de gérer les egos et un effectif. Je suis peut-être plus inquiet pour Amiens que je ne l’étais pour Caen et Guingamp, notamment à cause du retard pris dans le mercato. Luka Elsner affirme que son équipe n’est pas prête, ça se voit, ça se ressent. Il n’y a rien qui, actuellement, me permette de dire qu’Amiens va jouer le haut. Au contraire, Amiens a intérêt à se maintenir le plus vite possible.
Parce que ça peut très vite devenir compliqué en cas de départ manqué…
On l’a vu avec Guingamp et Caen l’an dernier ! Guingamp a fini par réussir à redresser la barre mais a été très irrégulier. Caen a eu beaucoup plus de mal avec un départ totalement raté et ils ont longtemps flirté avec la zone rouge. Il ne faut surtout pas manquer son départ. Malheureusement, Amiens ne semble pas prêt et pourrait ne pas l’être pendant plusieurs semaines voire mois, le temps que les recrues s’intègrent et que le groupe se constitue. Très vite, si en novembre ou décembre tu es en deuxième partie de tableau, ça peut être compliqué parce que je pense que la bataille pour le maintien sera plus serrée que l’an passé.
De l’extérieur, on a tendance à classer la Ligue 2 comme championnat physique, qu’en pensez-vous ?
Elle est plus technique et ça joue beaucoup plus qu’auparavant, à mon sens. On a des coaches qui prônent le beau jeu comme Pascal Gastien, Jean-Marc Furlan, Laurent Batlles. C’est physique, oui, mais les joueurs ont moins le temps de réfléchir quand ils ont la balle dans les pieds. Ce n’est pas un championnat où l’on n’a que des grands gaillards d’1 mètre 90 qui sont bons uniquement de la tête. La Ligue 2 tend à devenir plus technique. Parmi tous les clubs de cette saison, les trois quarts ont connu la Ligue 1. A partir de là, il y a de très beaux restes. C’est un championnat qui joue, et on le voit chaque année.
Êtes-vous d’accord sur le fait qu’il faut surtout des joueurs qui connaissent ce championnat pour réussir ?
Plus que d’avoir des joueurs qui connaissent le championnat, il faut créer un groupe. Ça se vérifie chaque année. On l’a vu avec Nîmes, Brest ou Reims. Ce ne sont pas forcément les meilleurs noms qui font monter une équipe, même si ça aide. En Ligue 2, peut-être plus qu’ailleurs, il faut un groupe qui naisse, qui vive et pense le même football. C’est souvent une bande de potes qui finit en haut. Aujourd’hui, un club qui prétend la montée, avant d’attirer des grands noms, a tout intérêt à penser la constitution d’un groupe.
Vous venez tout juste d’interviewer Luka Elsner, l’avez-vous trouvé inquiet lors de votre échange ?
Oui, et plus qu’un petit peu. Il y a eu deux recrues en début de semaine, mais il en attend encore six et il faudra presque refaire une préparation ! Je suis un peu inquiet pour Amiens, mais la Ligue 2 est tellement folle qu’ils peuvent remporter leurs deux premiers matches 1-0 et avoir une confiance et une dynamique positive. Peut-être que ce discours sera remis en cause dans deux semaines. Aujourd’hui, sur la ligne de départ, Amiens doit viser la dixième place pour ne pas se faire peur. C’est une année de transition.
Si vous deviez sortir une surprise pour le haut de tableau, laquelle serait-elle ?
J’aime beaucoup ce que j’ai vu du côté de Dunkerque, qui me paraît pas mal. Ce serait présomptueux de dire qu’ils vont jouer le top 5, mais s’ils se maintiennent tranquillement, tout est possible. Ils ont fait un recrutement très intelligent. Il manque sûrement un attaquant de pointe, mais ça peut donner quelque chose de très sympa sur le papier. Si j’avais une équipe à mettre en avant ce serait celle-là.
Propos recueillis par Romain PECHON
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Suffit pas d’etre journaliste… Pro…
Travaillant dans qq radio dans les annees 90,j’ai beaucoup suivi le foot et le hockey amienois…. Et au debut du derniere exercice j’avais deja tiré la sonnette d’alarme quand au choix du coatch et surtout de ne pas investir plus dans l’avenir…
De casser un peu la tirelire pour garder notre ancien coatch… Et de lui donner encore plus de moyen…. De rester dans sa lignée… Mais nooool!?… Biensur??!..
Bin je le dis, à moins de qq miracles, mais amiens ne fera plus rever son public en L2 avant un bon moment….
Et perso je pense que c’est la tête des hauts dirigeants de ce club qu’il faut couper….
Quand à Elsner…. Qu’il aille couper des frites fraîches… Pour la 3e mi-temps
Tout est dit
lol c est journaliste ils ont rien d autre a raconter marrant amiens c est toujours relégué avec eux