Lanterne rouge de Ligue 2 engluée dans une dynamique délicate et comptant désormais quatorze de débours sur le premier non-relégable, le VAFC est sans doute condamné à une descente en National. Dès lors, quelle approche adopter pour les treize derniers matches de championnat, alors que le club du Hainaut est encore en lice en Coupe de France, qu’une bonne partie de l’effectif est en fin de contrat et que certains éléments peuvent laisser songeurs ? Tentative de réponse.
Jouer son rôle à fond…
« VA ne renonce jamais ». Le mantra adopté à tous les étages du club par le VAFC depuis l’hiver se poursuivra probablement – au moins dans la communication extérieure – tant que le maintien demeurera mathématiquement possible. D’autant qu’Ahmed Kantari et ses cadres (Joffrey Cuffaut, Julien Masson, Anthony Knockaert, etc) l’ont toujours répété avec une réelle sincérité : les acteurs du club seront les derniers à abdiquer.
Malgré un exercice 2023-2024 dans l’ensemble calamiteux, les supporters sont restés debout aux côtés de leur club, prouvant leur plein soutien en dépit des violentes tempêtes. Par respect, VA serait bien inspiré de tout donner jusqu’à la fin, avec ses meilleurs joueurs et ses plus belles convictions. La perspective d’un parcours héroïque en Coupe de France, petite éclaircie dans les ténèbres de cette saison, devrait en plus encourager le VAFC à demeurer pleinement concentré sur cette fin d’exercice. Et ainsi jouer son rôle d’arbitre le plus sérieusement possible en Ligue 2.
…ou préparer le National en amont ?
Pourtant, la tentation de se projeter dès la fin février sur la saison prochaine est grande. Et les raisons nombreuses. Hormis un miracle auquel plus personne ne semble croire, le VAFC sera bien pensionnaire de National à partir de l’été prochain, pour la première fois depuis vingt ans. La renaissance passera forcément par d’autres hommes, alors que certains sont prêtés ou en fin de contrat (Cuffaut, Knockaert, Jung, Bansé, Linguet, Doucouré, Foe Ondoa) et pourraient ainsi ne pas renouveler l’expérience au Hainaut, et que d’autres pourraient potentiellement se mettre en tête de viser plus haut que le troisième échelon français (Masson, Flamarion, Oyewusi, Kruse, Boutoutaou, Hamache…).
Un immense chambardement d’effectif se profile donc au Hainaut, et certaines anciennes écuries de Ligue 2 ont abordé leur descente en National de cette manière, avec plus (Sochaux, Dijon) ou moins (Nîmes) de réussite. Si la récolte de cette année est d’ores et déjà à mettre aux oubliettes, reste la possibilité de semer dès à présent les graines qui continueront de pousser à VA la saison prochaine. Et ainsi accélérer le processus de renaissance et, aussi difficile qu’espéré, de retour rapide en Ligue 2 qui passera forcément par de nouvelles têtes.
Quid de Kantari et du poste de gardien ?
Des nouvelles têtes sur le terrain, mais pas uniquement. Nommé entraîneur intérimaire jusqu’à la fin de saison à l’hiver, avec la mission – presque impossible – de sauver le VAFC, Ahmed Kantari a montré la voie dans le jeu sans que les résultats n’aient suivi sur la durée. Dès lors, se posent de multiples questions concernant la suite pour le technicien marocain : lui renouveler sa confiance pour le National – alors que VA ne devra plus s’acquitter d’une amende de 25 000 euros par match à cause de ses diplômes – et ainsi capitaliser sur l’expérience engrangée ces derniers mois, repartir d’une page blanche avec un nouvel entraîneur cet été ou, moins probable, anticiper et préparer le renouveau plus tôt en nommant un coach dès à présent ? Des interrogations auxquelles seul le VAFC peut répondre aujourd’hui.
Reste une autre incertitude, renforcée et mise sur le devant de la scène par les choix d’Ahmed Kantari : qui pour garder les buts valenciennois ? Pourtant auteur d’une première partie de saison exemplaire, Jean Louchet a été relégué au second plan au profit de Lassana Diabaté, acteur majeur du maintien de la saison passée et correspondant davantage au projet de jeu souhaité par Kantari grâce à ses qualités balle au pied.
Il n’en demeure pas moins que, en plus de certaines difficultés à la relance à cause d’un certain déchet technique et d’une prise de risque parfois accrue, le Franco-Malien n’a pas pleinement convaincu et rassuré sur sa ligne et dans ses sorties par rapport à Jean Louchet. Les deux seront encore sous contrat avec le VAFC la saison prochaine et devraient très probablement aspirer à une place de numéro un en National. Un énième dilemme pour VA, qui les collectionne aujourd’hui.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport