Organisateur de la CAN d’Amiens, avec son association L’Équipe 80, Landry Matondo est revenu sur l’engouement populaire et la réussite sportive de la compétition qui s’est achevée hier. Entretien.
Landry Matondo, vous avez participé à l’organisation d’un bel évènement…
Ca s’est super bien passé, j’ai eu beaucoup de retours positifs. Il y a aussi eu quelques critiques mais ça fait partie du jeu. Les gens entraient par plusieurs entrées et ça a compliqué les choses pour les masques. On en a mis à disposition tout de même.
Cette CAN a été un vrai succès populaire !
Cela a été au-delà de nos espérances. Je ne cache pas qu’on a été pris par l’ampleur de la chose. On remercie les bénévoles qui ont été là malgré tout. Tout le monde nous a un peu aidé. C’est pour ça que ça s’est bien passé.
En termes d’organisation, que retenez-vous de cette expérience ?
Si on est amenés à en refaire une, il faudrait faire quelque chose pour les lignes de touche. C’était très dangereux, les gens étaient collés ! On doit régler ça, mais c’est compliqué. Pour faire ça, il faudrait une tribune, et il aurait fallu un terrain avec tribune pour que ce soit parfait. Dans l’idéal, il faudrait que personne ne puisse entrer sur le terrain.
Ce qui semble compliqué au regard de l’envahissement de terrain quasi systématique après un but…
Ce n’est pas que ça qui me dérangeait le plus, c’était vraiment la ligne de touche où les joueurs ne pouvaient même pas jouer par moment. On leur a répété, mais ils n’ont pas voulu comprendre. Je ne souhaitais pas d’accident, mais je me suis dit qu’ils verraient quand un joueur arriverait vers eux et qu’ils se feront mal.
Le succès populaire s’est traduit sur les quatre jours…
Ca avait déjà commencé sur les matches de préparation. Il y avait énormément de monde à ce moment-là, et c’était sûr qu’il y aurait plus de monde à la CAN. C’est exactement ce qu’il s’est passé.
Sportivement, c’était également un succès…
Je suis très satisfait de ce que j’ai vu. Je ne m’attendais pas à ce que le Sénégal arrive en finale après une préparation où ils ont eu quelques défaites sur des scores lourds. Ils se sont réveillés sur la CAN, et n’ont pas volé leur deuxième place. Chapeau à eux et au Maroc. Quand ils ont su qu’il y allait avoir une CAN, les Marocains ont mis énormément d’investissement dedans. Ils avaient des sponsors, des équipements, deux jeux de maillot, un vestiaire. C’était exceptionnel ce qu’ils ont fait ! On aurait dit un vrai club de foot.
Le Sénégal semble être la vraie bonne surprise pour vous…
Il y a aussi la Guinée, les deux Congo, le Reste du Monde !
Et laquelle vous a déçu ?
Le Cameroun et l’Algérie faisaient partie de mes favoris mais n’ont pas pu passer les poules.
Vous avez évoqué le Reste du Monde, c’était important d’avoir une autre représentation pour les joueurs de la ville non-africains ?
On n’aurait pas pu les mettre dans une « vraie » CAN, et je voulais que tout le monde soit rassemblé et puisse jouer. Avec l’association, on voulait vraiment réunir tout le monde. Plein de monde m’a demandé pourquoi je faisais le Reste du Monde, mais c’est pour que tout le monde soit représenté. C’était aux autres équipes de tout faire pour ne pas qu’ils prennent cette compétition.
Comment s’est passé l’éventuel soutien des collectivités ?
La mairie nous a soutenus, tout comme les sponsors. On a eu les moyens qu’il fallait, la municipalité a joué le jeu, la Croix-Rouge aussi, ce qui a permis la tenue du tournoi. Si on doit en faire une l’année prochaine, on ne pourra que faire mieux. Bien sûr qu’il y a eu des erreurs sur cette première mais j’espère qu’on s’améliorera si on en refait une. Ce qui me fait plaisir, c’est que tout le monde puisse marcher ! Si quelqu’un veut venir faire son barbecue pendant notre évènement pour qu’il puisse prendre un peu d’argent, c’est très bien, si les médias en profitent pour attirer des lecteurs, c’est très bien aussi ! Si celui qui floque les maillots parvient à prendre du monde, c’est très bien également. Je veux que tout le monde « mange » et soit gagnant. Ca crée une émulation pour tout le monde. Certes, on l’a organisé, mais si tout le monde peut en profiter pour se faire de la pub ou un peu de buzz, on marche tous ensemble.
Tous propos recueillis par Romain PECHON