Le maintien mathématiquement en poche, la motivation n’était clairement plus à son summum et l’enjeu étant très limité face à une équipe de Grenoble venant tout juste de faire le pas en avant suffisant pour se mettre à l’abri, l’Amiens SC pourrait bien poursuivre sa fin de saison sans saveur ni éclat pour son antépénultième match de la saison. Une fatalité contre laquelle Philippe Hinschberger aimerait bien lutter. Présentation.
L’Amiens SC à l’arrêt ou presque
Il y a encore un mois de cela, avant le déplacement à Valenciennes, Philippe Hinschberger martelait l’importance de bien terminer la saison pour enclencher une dynamique en prévision de la prochaine : « Quand tu termines mal une saison et que tu démarres mal la suivante, tu te dis qu’il y avait déjà des signes. Je ne vois donc pas pourquoi ce serait vrai dans un sens et pas dans l’autre. » Depuis, son équipe a certes gagné le match de la bascule à Valenciennes, lui permettant de se mettre à l’abri dans la course au maintien, mais cela reste aussi le dernier match réellement accompli des Picards.
Effectivement, Amiens reste sur quatre rencontres sans victoire, avec un seul but marqué, et deux dernières sorties respectivement ratée dans les grandes largeurs face au Havre (0-2) et complètement insipide et à Dunkerque (0-0). « On a fait des mois de mars et d’avril de merde, assène Hinschberger. On est dans une période offensivement triste. En mars, c’était pareil. Notre dernière grosse victoire, c’est Nîmes, ici, fin février. Depuis, on a gagné contre Nancy et à Valenciennes. C’est insuffisant sur le nombre de matches qu’il y a eu. Pourquoi est-ce qu’on s’est arrêté de marquer ? Pourquoi on ne gagne plus ? »
Stopper Grenoble pour se relancer
Peut-être parce que le groupe a été gagné par une forme de décompression pour ne pas dire une véritable démobilisation après avoir évité le pire ? « Inévitablement, oui, mais en mars on n’était pas décompressé, rappelle le coach de l’ASC dont l’équipe était alors encore loin des 42 points visés pour l’obtention du maintien. Ce n’est pas que je suis conciliant mais dans la nature humaine, quand tu as atteint ton objectif après avoir beaucoup tremblé ou souffert, tu te relâches inconsciemment, tu souffles un peu, tu n’as plus forcément ce truc qui va te guider. » Et cela se ressent depuis trois matches où l’énergie ne semble plus la même au sein d’une équipe qui a, de toute manière, cruellement manqué de constante sur l’ensemble de la saison.
De quoi amener Philippe Hinschberger à revoir ses ambitions à la baisse, pas en ce qui concerne l’état d’esprit et le contenu des matches mais sur le comptable alors que la barre des 50 points était encore visée il y a peu. « On en est loin, constate-t-il avec lucidité à propos d’une équipe bloquée en deuxième partie de tableau avec 43 unités à trois matches du terme. Il faut que l’on prenne sept points sur neuf. J’aspire quand même à ce que l’on gagne un match ou deux d’ici à la fin, mais deux victoires en trois matches, ce n’est pas notre rythme cette saison. » Et pour cause, Amiens n’a réussi à enchaîner deux succès qu’à une seule reprise cette saison, c’était lors de la phase aller contre Dunkerque… puis Grenoble, son prochain adversaire.
Sans même parler de série de victoires, Philippe Hinschberger aimerait voir son équipe renouer avec le succès en affichant un minimum d’enthousiasme et d’ambition dans le jeu. Et quand bien même Grenoble (son ancien club) reste sur trois victoires consécutives, les Isérois restent, sur le papier, l’adversité la plus abordable pour remplir cet objectif d’ici la mi-mai. D’autant plus qu’un troisième succès à l’extérieur cette saison ne serait pas de refus pour donner un peu plus de relief au parcours des Amiénois en dehors de la Licorne, jusqu’ici simplement digne des équipes luttant pour leur maintien.
Romain PECHON
GRENOBLE – AMIENS SC
36ème journée de Ligue 2
Samedi 30 avril, 19 heures
Stade des Alpes, Grenoble
Arbitre : M. Angoula