Après plusieurs semaines à avoir affiché des ambitions démesurées, l’Amiens SC a fini par être rattrapé par sa triste réalité. Le tout en l’espace de trois jours, le temps de prendre une claque sur chaque joue, d’abord contre Clermont puis face à Chambly. Avec six points d’avance sur la zone rouge, à six matches du terme d’une saison ratée, les Amiénois doivent désormais éviter de sombrer dans le ridicule. Décryptage de la situation avec les polémistes de la Tribune des Sports de France Bleu Picardie.
Chambly, la goutte d’eau qui fait déborder le vase
« Avec mon expérience, je suis certain que la fin de saison va bien se passer« , « On sait où on veut aller », « Je suis persuadé qu’on va faire le 9 sur 9« , « Huit matches, huit finales« , « Je sens un truc pour cette fin de saison« , etc. Depuis un peu plus d’un mois, l’Amiens SC a davantage parlé que réellement agi sur le terrain. Incapable de marquer le moindre but à l’extérieur depuis le mois de janvier, les hommes d’Oswald Tanchot ont touché le fond le week-end dernier face à Chambly. « Est-ce le pire match de la saison ? C’est difficile à dire tant on a assisté à des purges plus catastrophiques les unes que les autres, assène Romain Pechon, le rédacteur en chef du 11 Amiénois. Par contre, cette défaite est clairement la plus symbolique de la saison. Parce que c’est contre Chambly, qui a toujours été dans l’ombre d’Amiens, qui a toujours été le petit. Sur ce coup, c’est Amiens qui n’a été que l’ombre de lui-même, l’ombre du statut qu’on lui prête. »
Oswald Tanchot (Amiens SC) : « Maladroit de dire qu’on allait gagner les neuf derniers matches »
Pire défense du championnat, avec 57 buts concédés, Chambly avait au moins encaissé un but à chacun de ses matches depuis le 18 décembre dernier. Face à Amiens, le club des frères Luzi n’a finalement signé que sa troisième victoire en 2021, en se permettant même le luxe de jouer toute la seconde période avec l’entraîneur des gardiens de but. « Au-delà de cette saison, c’est sans doute le pire match de l’ASC depuis très longtemps, juge Antoine Caux, notre confrère du JDA. On a quand même l’impression que cette équipe est déjà en vacances. C’est difficile de juger cette prestation à ce moment de la saison. » De retour de son isolement, Oswald Tanchot n’a pour sa part eu aucun mal à tirer des enseignements de cette douzième défaite de la saison : « Chambly, c’était atroce, un match catastrophique. On joue à Amiens, un club relégué de Ligue 1, qui a une histoire récente riche. En jouant comme ça, on a le niveau d’aucune équipe de Ligue 2. »
Une fierté mal placée
A côté de la plaque, donnant le sentiment d’être totalement démotivé, l’Amiens SC a également manqué de fierté selon Lionel Herbet, suiveur du club depuis de longues décennies : « Je pensais que les joueurs d’Amiens, qui avaient annoncé vouloir gagner tous les matches jusqu’à la fin de saison, allaient faire preuve de plus de fierté. C’est ça le plus inquiétant à mon avis. L’état d’esprit m’inquiète. Contre Chambly, je n’ai pas senti des joueurs en révolte. S’ils ne montrent pas plus de fierté contre Valenciennes, ce sera grave. » Encore une fois, c’est davantage derrière les micros que sur le terrain que les Amiénois ont affiché de la fierté cette saison. « On nous a annoncé une série de neuf victoires de rang, c’est quand même l’art de se prendre les pieds dans le tapis, estime Antoine Caux. Quel crédit cela pouvait-il avoir ? Qu’ils pensent ça, pourquoi pas mais de le dire, surtout à ce moment-là de la saison, c’était vraiment problématique. »
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Finalement, cet épisode symbolise bien une saison où Amiens a eu tort sur toute la ligne. La faute à un projet flou, à un recrutement encore raté et à un vestiaire qui n’a jamais été véritablement uni. « Pour qu’il y ait de la fierté, il faut déjà qu’il y ait une âme au sein d’un groupe. On ne le ressent pas et les joueurs eux-mêmes le disent, à commencer par Emmanuel Lomotey qui a avoué que l’équipe manquait d’unité aussi bien sûr qu’en dehors du terrain. Dès lors, comment espérer jouer les premiers rôles, se questionne Romain Pechon. En réalité, les annonces farfelues des dernières semaines, ce n’était que de la fierté mal placée. La motivation était là pour de mauvaises raisons. Les joueurs sont montés au créneau, ont promis de grandes choses, uniquement en réponse aux critiques qu’ils n’acceptaient pas. Finalement, tout ça n’a tenu qu’un ou deux matches, avant de voler en éclats aux premières difficultés rencontrées. »
Résultat des courses, l’Amiens SC ne compte que 40 points à six matches de la fin de la saison, loin, très loin des candidats à la montée. Et finalement pas totalement à l’abri d’une relégation, avec seulement six longueurs d’avance sur le barragiste, certes avec un match en retard à disputer contre Dunkerque la semaine prochaine. Quoi qu’il en soit, la réalité sportive est bien différente des ambitions autant fantasmées qu’irréalistes.
Source : France Bleu Picardie
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