En l’emportant contre Quevilly, l’Amiens SC a validé son maintien en Ligue 2 non sans avoir joué avec le feu. Vainqueur d’un seul de ses quatre derniers matches, la formation entraînée par Patrice Descamps a vécu un dernier mois de compétition sous haute pression. Débrief complet.
Sochaux, le maintien en bonne voie
Face à une équipe de Sochaux en totale perdition, qui finira même la saison sur huit défaites consécutives, l’Amiens SC glanait un précieux succès dans la course au maintien, grâce à un fantastique but de George Ilenikhena. Avant son inspiration, les deux équipes ne parvenaient pas à se départager au cours d’un match de plus en plus insipide et qui aurait sans doute mérité de se terminer sur un score nul et vierge. Mais qu’importe la manière, Amiens assurait l’essentiel en conservant sept points d’avance sur la zone rouge, à quatre matches du terme de la saison. De quoi envisager une dernière ligne droite plutôt tranquille ? Pas vraiment…
Dijon, une vraie alerte
Incorrigible et définitivement indéfendable, l’Amiens SC parvenait encore à surprendre de manière négative à l’occasion de son déplacement à Dijon. Alors que Patrice Descamps espérait pouvoir surfer sur le semblant de dynamique amorcée par le nul ramené de Bastia et la victoire arrachée au forceps contre Sochaux, le château de cartes s’est écroulé en à peine sept petites minutes de jeu en Bourgogne. En cause, un état d’esprit à nouveau défaillant, une incroyable fragilité défensive et une incapacité à faire mal offensivement assez exaspérante. Résultat des courses, le club picard n’avait pas fait le poids contre une formation bourguignonne plus talentueuse et volontaire. De quoi gâcher une véritable occasion de se mettre définitivement à l’abri.
Caen, une leçon de football
Souvent capable du pire depuis le début de saison, Amiens n’avait encore jamais proposé un tel scénario déroutant. Après avoir eu le bonheur d’ouvrir le score, les Amiénois ont totalement perdu le fil contre une équipe de Caen déjà intrinsèquement supérieure et qui n’en demandait pas tant pour se remettre sur de bons rails. D’une incroyable faiblesse sur le plan mental, les Amiénois ont également sombré techniquement avec des pertes de balles à répétition, une incapacité à sortir de la pression adverse et un jeu collectif totalement inexistant passé un premier quart d’heure encourageant. Résultat des courses, une seizième défaite avec encore trois buts encaissés à la clé et surtout plus que trois points d’avance sur la zone rouge, à deux matches du terme de la saison.
QRM, le miracle normand
A l’image de sa saison, Amiens a affiché deux visages bien différents pour son dernier déplacement de la saison. Après une première mi-temps ratée, avec notamment une incapacité à exister offensivement, les hommes de Patrice Descamps pouvaient s’estimer heureux de ne regagner les vestiaires qu’avec un seul but de débours au tableau d’affichage. La suite, un deuxième acte plein d’abnégation et surtout d’un réalisme poussé à son paroxysme pour enfin se mettre à l’abri. Dans le sillage d’un Antoine Leautey irréprochable, d’un Papiss Cissé retrouvé et d’un Gaël Kakuta capable d’éclairs de génie, le collectif amiénois a ensuite consenti à faire les efforts défensifs nécessaires pour préserver le score et surtout valider son maintien en Ligue 2 au forceps et avec une certaine part de réussite.
Laval, un final dans le chaos
Désireux de terminer sur une bonne note, l’Amiens SC a fait tout le contraire en ratant sa dernière sortie à domicile. Après une première période sans le moindre intérêt, Papiss Cissé semblait pourtant avoir fait le plus dur en faisant rapidement sauter le verrou lavallois au retour des vestiaires. Sauf que ce but inversait totalement le rapport de forces, réveillant des Tango alors dos au mur dans la course au maintien. Dans le même temps, les changements de Patrice Descamps s’avéraient infructueux avec notamment une entrée cataclysmique de Josué Chibozo. Après avoir égalisé par l’intermédiaire d’Antonin Bobichon (68′), Laval inscrivait le but de la victoire à la toute dernière seconde, au cœur d’une défense picarde totalement médusée. De quoi déclencher un envahissement de terrain assez lunaire au coup de sifflet final, attestant du sentiment de chaos régnant autour du club.
Le bilan complet (avec comparatif xG) :
Amiens – Sochaux : 1-0 (Ilenikhena) (1,96 xG – 1,06 xG)
Dijon – Amiens : 3-0 (2,06 xG – 1,22 xG)
Amiens – Caen : 1-3 (Gomis) (1,12 xG – 1,62 xG)
Quevilly – Amiens : 1-3 (Cissé *2, Leautey) (2,56 xG – 1,40 xG)
Amiens – Laval : 1-2 (Cissé) (1,21 xG – 1,94 xG)
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