Menacée en raison du contexte sanitaire, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) amiénoise a finalement bien démarré ce samedi, au stade du Tonneau. Le point de départ de quatre jours de compétition à haute intensité mettant aux prises quinze équipes majoritairement composées de joueurs locaux. Reportage.
Une organisation millimétrée
Les hymnes nationaux joués avant chaque match, les maillots des différentes sélections africaines portés par les différents joueurs et du public amassés tout le long de la main courante, la CAN d’Amiens a repris tous les codes des compétitions de quartiers organisées l’été dernier en Ile-de-France. Un succès populaire qui a fait le bonheur de Landry Matondo, organisateur de l’événement au nom de l’association l’Equipe 80. « Les matchs de préparation avaient déjà ramené du monde. On savait que ce premier jour allait en mobiliser encore. Il y a un engouement autour de ce tournoi, les gens m’en parlaient tous les jours, ils n’attendaient que ça, s’enthousiasme le milieu de terrain de l’AC Amiens. C’est un gros travail de fond, aujourd’hui ça porte ses fruits, ce n’est que le premier jour, on jugera à la fin si l’événement est réussi ou non, et savoir ce qu’il faut améliorer pour, pourquoi pas, reproduire ce genre de tournoi. »
Et même si cette Coupe d’Afrique des nations amiénoise reste le premier tournoi d’envergure organisé par l’association présidée par Landry Matondo, celle-ci semble déjà bien rodée à l’exercice. « On est huit à gérer le tournoi, auxquels il faut rajouter les dizaines de bénévoles qui donnent un coup de main formidable. On compte aussi sur les sélectionneurs des équipes pour qu’ils mettent de l’ordre dans leurs équipes respectives, glisse-t-il. C’est une CAN, les gens pensent vraiment jouer pour leur pays, et avec ce confinement, tout le monde a soif de ballon, c’est une grande fête ! On a même une équipe du reste du monde, c’était pour montrer que tout le monde, blancs, noirs, arabes, chinois, ou tous les pays qu’on veut, tout le monde peut participer à cette grande fête du football. Et grâce à l’aide de la mairie, on a pu organiser un tournoi de cette ampleur. »
Un véritable succès populaire
Énormément de joueurs et de supporters étaient donc présents au bord de la pelouse ce samedi, mais il ne faut pas oublier un élément-clé du football, les arbitres. Au nombre de quatre sur toute la compétition, ces arbitres diplômés donnent de leur temps pour faire vivre cet événement, à l’image de Stéphane Poullier, arbitre de la Ligue des Hauts-de-France : « On va arbitrer sur tout le tournoi, jusqu’à mardi. Pour l’instant tout va bien, il y a énormément de respect entre les joueurs et entre les supporters des différents pays, et c’est l’essentiel ! Ça fait plaisir aussi pour nous de reprendre après des mois d’arrêt. Ça fait plaisir de voir des jeunes s’éclater sur un terrain de foot plutôt qu’ils aillent traîner dans la rue, et ça donne une très bonne image du tournoi et de la ville en général, juge-t-il. On espère que ça va durer comme ça pour les trois derniers jours. Malheureusement on n’est pas beaucoup d’arbitres sur les quatre jours, on est seulement quatre arbitres, donc si certains peuvent venir donner un coup de main et retrouver les terrains c’est avec grande joie. »
Du côté des principaux acteurs, les joueurs, l’enthousiasme était également de mise. Même chez ceux qui espéraient mieux figurer dans la compétition, à l’instar de Mickaël Wembakungu, joueur de la République Démocratique du Congo. « Ce matin on a mal entamé la compétition, on a perdu dans les arrêts de jeu contre le Sénégal (1-0). On a un peu dominé la rencontre mais on voit que sur des tournois comme ça, ça ne pardonne pas, regrette-t-il. Il faut de l’efficacité et il nous a manqué un buteur, et quelques petits ajustements, on en a beaucoup parlé avec les sélectionneurs pour bien entamer ce deuxième match (face au Cap-Vert). » Une deuxième rencontre maîtrisée de bout en bout et au cours de laquelle « on a vu le vrai visage de la RDC avec une belle victoire (5-0) » dixit Wembakungu. « On est évidemment heureux de retrouver les terrains et c’est surtout une fierté de jouer pour son pays, poursuit le représentant de la RDC. C’est le type d’événement qui devrait se pérenniser dans le temps, ça amène du monde, des personnes âgées, des enfants, c’est vraiment sympa. »
Le Sénégal premier qualifié
Désigné parmi les outsiders du tournoi, le Sénégal a été la première nation à décrocher son ticket pour la phase finale, après deux victoires sur le plus petit des scores contre la RDC et la Tunisie. « Personne ne nous attendait à ce niveau, on avait fait quatre matchs amicaux, on était pas encore bien en place. Il fallait apprendre à se connaître un peu plus parce qu’on est tous de l’extérieur, confie Alioune Sall. Sur la compétition, avec en plus deux-trois renforts supplémentaires, on savait qu’on avait le talent pour faire la différence. Maintenant, on espère aller le plus loin possible. » Une ambition partagée par la Guinée et la formation du Reste du monde, les deux autres qualifiés à l’issue de cette première journée de compétition.
« L’ambiance est magnifique, c’est une belle initiative, on espère que ça va continuer, que tout le monde va rester correct, aspire Alioune Sall, joueur de la formation sénégalaise qui disputera son dernier match de poule ce dimanche. On peut penser que comme c’est au quartier, que ça va foutre le bordel (sic), mais on montre que tout peut se dérouler dans le respect du football. » C’est tout le mal que l’on peut souhaiter à cette Coupe d’Afrique des nations amiénoise dont la phase de poules se poursuit donc ce dimanche à partir de 11 heures, toujours au stade le Tonneau, 10 avenue de la Paix à Amiens. Une deuxième journée de compétition pour obtenir les cinq derniers qualifiés pour la phase finale qui se disputera le 14 juillet, jour de fête nationale. Tout un symbole.
Les résultats :
Classements :
Le programme
Dimanche 12 juillet
Mardi 14 juillet
1/4 de finales, 1/2 finale et finale
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