Capitaine d’un AC Amiens en très grande difficulté jusqu’ici, Kevin Martinez admet que les joueurs sont les premiers responsables de cette situation et espère que le match de coupe de France à Flixecourt va permettre de bien préparer la réception de Marcq. Entretien.
Vous vivez un début de saison galère…
C’est dans la galère totale. On prend zéro points sur douze, on prend des buts. Certes on commence à en marquer mais on prend toujours autant voire un peu plus. C’est compliqué.
Arrivez-vous à expliquer ces premiers matches ?
Pas forcément. Je pense qu’il y a plusieurs choses qui rentrent en compte. On n’a pas forcément bien débuté dans l’état d’esprit, comme l’année dernière où on n’avait pas forcément pris en compte la difficulté de ce championnat. On est arrivés sur la pointe des pieds en se disant que ça allait aller parce qu’on sortait d’une bonne série, sauf qu’on n’avait pas forcément le pouvoir offensif sur les premiers matches pour mettre en difficulté les équipes adverses. Là, on arrive à retrouver ce pouvoir offensif en marquant, mais on encaisse beaucoup sur des phases arrêtées ou des manques de concentration. Plusieurs facteurs entrent en jeu. Même si on ne fait pas un mauvais match à Chantilly, on se prend deux buts sur corners, un sur une erreur de placement en jouant le hors-jeu au milieu de terrain. C’est un peu compliqué parce que ce sont des erreurs d’inattention ou concentration qui amènent ces buts.
Comment gérez-vous cette situation ?
De l’intérieur, nous sommes les premiers responsables, et si on n’y croit pas, personne ne va y croire pour nous. On a le match de coupe de France ce week-end puis la réception de Marcq, donc il faut se bouger un peu plus, travailler à l’entraînement sur nos points faibles. On doit aussi avoir un état d’esprit un peu plus guerrier sur le terrain si on veut ramener des points.
Quelle est votre réaction aux propos d’Azouz Hamdane qui a évoqué la possibilité de se mettre en retrait si cela peut aider le club ?
Il nous l’a dit aussi à la mi-temps le week-end dernier en évoquant les changements tactiques, de joueurs pour essayer de trouver la bonne solution. Ce sont nous, les joueurs, qui sommes sur le terrain et à partir du moment où on a des consignes mises en place par le coach et qu’on ne les respecte pas, c’est compliqué pour lui d’amener un projet de jeu. Quand on travaille des systèmes, des points précis sur le jeu et qu’arrivé le jour du match, chacun fait comme il veut sans travailler les situations mises en place à l’entraînement, c’est compliqué de mettre en place des choses.
Est-ce qu’il faut créer un nouveau lien entre le coach et les joueurs ?
Sur ce point-là, ce n’est pas le coach ou son staff qui sont responsables, mais nous, les joueurs. Ils sont compétents, et chaque saison on cherche toujours à mettre en place le même profil de jeu. Comparé à l’année dernière, il n’y a pas forcément de changement dans l’effectif et nous sommes les premiers fautifs. A nous de faire en sorte que ça aille mieux. Le coach et le staff ont mis en place des choses pour se sortir de cette situation mais ce sont ceux qui sont sur le terrain qui font en sorte que l’on prenne des points ou pas. Sur ce point de vue-là, c’est compliqué, et c’est à nous de faire en sorte que ça aille mieux.
En tant que capitaine, vous avez un rôle encore plus grand à jouer…
Ce n’est pas seulement moi, mais il faut faire en sorte de positiver plutôt que d’émettre des expressions corporelles qui tirent le groupe vers le bas parce que ce n’est pas dans ce sens-là que l’on va s’en sortir. C’est en se serrant les coudes, en jouant sur les qualités de chacun, en essayant de trouver des solutions collectives que l’on arrivera à s’en sortir et pas en restant chacun dans son coin, chacun de son côté que l’on sortira de cette situation. En tant que capitaine, on essaye de trouver des solutions, mais c’est aussi à tous les joueurs de montrer qu’ils sont là.
Pour positiver, la coupe de France doit aider pour vous rassurer…
C’est un match de coupe donc il faut l’aborder avec sérieux quelque soit l’adversaire, mais c’est aussi un match pour essayer de mettre en place tout ce que l’on a travaillé ces dernières semaines pour aussi travailler sur la réception de Marcq. On doit mettre en place tout de suite ce que l’on travaille. Le fait que ce soit un match de coupe aère un peu l’esprit et que ce soit un état d’esprit différent du championnat, mais cela doit nous permettre de nous préparer à la réception de Marcq.
Avec ce début de saison, l’objectif passe-t-il au maintien ?
L’année dernière, on était aussi mal partis mais on avait relevé la tête et on a fini plutôt bien positionné. L’objectif est de prendre des points sur les deux prochains matches et pas autre chose. On sait que c’est un championnat serré et que tout le monde peut aller chercher des points à domicile ou à l’extérieur donc ça peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre. Il faut très vite se poser les bonnes questions et se remettre en question, moi le premier.
Comment se passe ce début de saison sur le côté ?
Quand on était en CFA, j’ai joué latéral gauche pendant deux ans, puis après j’ai joué dans l’axe mais aussi à droite pendant deux saisons. Avec le repositionnement prévu par le coach en novembre, j’ai déjà connu ce poste l’an dernier. Le coach sait très bien que s’il a besoin de moi dans l’axe ou sur un côté, je jouerai à ce poste. S’il doit trouver d’autres solutions pour tirer le groupe et les résultats vers le haut, mon positionnement n’est pas ce qui prédomine.
Tous propos recueillis par Romain PECHON et Adrien ROCHER
FLIXECOURT (D1) – AC AMIENS (N3)
Samedi 3 octobre, 16h30
Stade Christian Saint, Flixecourt
Arbitre : M. Levecque
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