En grande difficulté en championnat à la suspension des compétitions fin octobre, l’AC Amiens retrouve des couleurs grâce à la coupe de France en ce début d’année. Une dynamique positive que Kévin Martinez, son capitaine, entend entretenir à l’occasion du 8e tour disputé à Aire-sur-la-Lys, ce dimanche. Entretien.
Vous sortez de deux bons matches, cela doit faire du bien…
Ca fait du bien au moral de retrouver le goût de la victoire. On a mis le bon état d’esprit en réalisant à chaque fois une bonne entame de match. On est resté positif même si on s’est fait revenir au score deux fois à Noeux-les-Mines. Les efforts ont payé parce qu’on a continué à jouer. Contre Lesquin, on a été sérieux tout le match tout en marquant à des moments importants, ce qui leur a mis la tête sous l’eau.
Ce serait désormais dommage que ça s’arrête maintenant que la belle dynamique est là…
Ce serait vraiment dommage, oui, surtout qu’au niveau de l’état d’esprit, on sent qu’il y a quelque chose en plus par rapport au début de la saison. Est-ce que c’est la victoire qui fait ça, ou le fait de jouer des matches à notre portée, même si on sait que la coupe de France reste toujours compliquée ? On a nos chances autant qu’eux et on espère continuer, ça ferait du bien au moral.
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Cette coupe de France semble être une vraie bouffée d’oxygène…
On avait très mal démarré en championnat et on ne pouvait pas faire pire, et on savait que la coupe de France pourrait nous faire du bien entre deux. Le match de Vimy a été un déclencheur parce qu’on a gagné à la maison et on avait déjà senti un petit renouveau. Malgré tout, on n’a pas réussi à gagner sur les deux matches de championnat qui ont suivi. Heureusement qu’on a réussi à rester en lice en coupe de France même si on ne s’attendait pas à reprendre aussi vite et aussi précipitamment. Ca fait du bien parce que c’est une bouffée d’air frais à l’heure actuelle.
Comment s’est passée la reprise après trois mois d’arrêt ?
On a réussi à être plus prêts que l’équipe que l’on a rencontrée. On avait un programme particulier à faire sur toute une semaine avec du renforcement musculaire et de l’aérobic. Le fait que tout le monde ait suivi ce programme pour être en forme en cas de reprise a beaucoup aidé. La plupart du groupe a validé ces efforts faits seuls pendant deux mois et demi. Tout le préalable réalisé de manière personnel nous a servi pour être meilleur physiquement sur les deux derniers matches.
Est-ce dur physiquement après ces deux matches ?
Non, ça va, ça ne tire pas trop. Ca a été un peu dur sur la fin de match à Lesquin, sur un terrain synthétique avec de la neige où c’était compliqué. Les jambes étaient un peu lourdes sur le dernier quart d’heure et on n’avait plus forcément trop de jus pour y aller, mais heureusement pour nous, on menait 4-0 donc on a pu gérer tranquillement la fin de match. C’est peut-être là où ça va pêcher par la suite.
Avez-vous le sentiment de jouer avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête ?
C’est un peu « à la vie, à la mort » comme on disait avec les joueurs de Lesquin la semaine dernière. Le vainqueur reste une semaine de plus et c’est un peu la magie de la coupe à la base où on sait que si on perd on est éliminé, mais en plus de ça, on est éliminé de toute activité sportive avec contact. C’est peut-être ce qui nous pousse sur le terrain à gratter une semaine supplémentaire.
Pensez-vous au potentiel prochain tour contre Beauvais ?
C’est encore trop tôt. Aire-sur-la-Lys vient d’éliminer Chantilly aux tirs aux buts et on sait très bien que ce sera dur. Le temps est assez compliqué en ce moment, les terrains sont gelés et on va y aller sans savoir trop à quoi s’attendre. Ils sont sur une dynamique où ils ont tout gagné en championnat et passent à chaque fois en coupe. C’est quitte ou double. On peut espérer aller un peu plus loin mais il faut prendre tour par tour et ne pas voir le tour suivant avant d’avoir passer celui-là.
Que pensez-vous de ce format actuel ?
C’est un peu mitigé. Forcément, le but d’un club amateur est d’arriver au moins au huitième tour pour rencontrer une Ligue 2 voire 32èmes pour affronter une Ligue 1, sauf que là on sait qu’il faudra aller encore plus loin pour jouer une équipe professionnelle et ça enlève un peu de son charme, principalement pour l’équipe éliminée. Pour celle qui passe et va un peu plus loin, ça peut être un plus aussi. On a la chance de pouvoir aller plus loin cette année parce qu’on rencontre des équipes de notre niveau. En passant ces tours, des équipes peuvent affronter des professionnels et retrouver un peu de charme en seizièmes ou plus.
Le tout, sans public…
Ce n’est pas pareil, oui. On ne joue pas devant beaucoup de monde que ce soit à Moulonguet ou Jean-Bouin, mais maintenant il n’y a pas de bruit autour, on s’entend parler encore plus que d’habitude. C’est vraiment particulier mais on est focalisé sur nous-mêmes et on n’est pas forcément perturbé parce ce qu’il se passe autour. C’est sûr que ce n’est pas top pour le monde sportif en général.
Étiez-vous réticent à l’idée de reprendre ?
J’étais un peu mitigé au départ. Je ne comprenais pas forcément le sens. Je travaille dans le milieu médical et je ne voyais pas trop l’intérêt de reprendre au départ, surtout que les tests PCR doivent être faits deux ou trois jours avant le match, ce qui faisait reprendre l’entraînement sans faire de test. Le club a tout de même mis en place les tests avant de pouvoir reprendre l’entraînement avec contact, et j’espère que les autres clubs l’ont fait aussi, mais c’est un peu compliqué comme situation.
Pensez-vous que ce parcours en coupe peut servir en cas de reprise du championnat ?
Le but, c’est d’entretenir cette série et pour ça il faut encore passer une semaine. On veut passer un tour pour gratter une semaine de plus et ainsi se préparer au cas où le championnat doit reprendre, même si on sait que ce sera très compliqué. On en saura un peu plus d’ici la fin du mois. Ca permet de se retrouver ensemble pendant une semaine de plus pour peaufiner certains détails et garder une dynamique pour une reprise du National 3, si elle arrive.
La jeunesse brille sur ce parcours…
C’est bien de les mettre en avant parce que ce sont ces joueurs qui font que mentalement ça va mieux. Ils nous font du bien, ils ramènent de la fraîcheur, de l’envie. Ils se taisent et font les efforts les uns pour les autres tout en étant performant. J’espère que ça va continuer pour nous et pour eux. Ils sont importants à l’heure actuelle, et ils le seront à l’avenir.
Tous propos recueillis par Romain PECHON
AIRE-SUR-LA-LYS (R2) – AC AMIENS (N3)
Huitième tour de coupe de France, voie amateur
Dimanche 14 février, 13h30
Parc des Sports, Paul Nestier
Arbitre : M. Cardon