Battu à Maubeuge (3-1) samedi dernier, l’AC Amiens est officiellement relégué en Régional 1. Une issue prévisible qui ne laisse pas moins des regrets à Kévin Martinez, un capitaine qui devrait raccrocher les crampons à l’issue de la saison. Entretien.
Kévin, comment analysez-vous cette défaite à l’AC Amiens, samedi dernier à Maubeuge ?
Vu notre entame de match, c’était trop compliqué. Si on regarde notre intensité défensive, la récupération des ballons, notre intensité dans les duels, c’était trop compliqué. On se fait un peu punir sur des erreurs défensives. On a essayé de revenir au score en deuxième mi-temps, On a eu de grosses occasions qu’on ne met pas pour revenir à 2-1. Après on se fait punir derrière sur le 3-0. On sauve un peu l’honneur sur le troisième but, parce qu’on méritait de marquer un but quand même. C’était un début de match compliqué et sur l’ensemble du match, il n’y a rien à dire.
Cette relégation était attendue, elle est désormais officielle. Même si vous avez pu vous y préparer, on imagine que c’est un vrai coup sur la tête ?
Ça met un coup derrière la tête, mais on le savait au fond de nous que la sentence allait tomber. On était vraiment trop loin, c’était juste une question de temps. On s’y attendait mais ça fait toujours mal quand ça tombe. Au vu de nos prestations et des erreurs qu’on fait souvent, ce n’est pas illogique.
Qu’est-ce que cela fait de se dire que l’AC Amiens évoluera en Régional 1 l’année prochaine alors que le club tutoyait les sommets du National 2 il y a encore quelques saisons de cela ?
C’est dur à imaginer et à accepter. Maintenant, sur l’ensemble de la saison, de nos manquements sur certaines lignes, ce n’est pas illogique. Il va falloir apprendre pour repartir de meilleur et reformer un projet pour les saisons à venir.
C’est aussi une issue logique au regard de votre parcours depuis trois saisons…
Oui, ça faisait trois saisons que c’était compliqué. On a eu une première saison arrêtée où on s’était réveillé en décembre-janvier. Puis, il y a eu la saison blanche où on démarre avec six matches et six défaites. L’an dernier, on a également eu une première partie de saison compliquée. Au bout d’un moment, quand on tire trop sur la corde, ça devient compliquée, elle casse. Je ne vais pas dire que ça devait arriver, mais on sentait que ça devenait de plus en plus dur de rester à ce niveau. C’est un niveau que je trouve de plus en plus élevé, avec des descentes de réserves professionnelles ou de clubs amateurs qui ont connu le haut niveau. On n’a pas su rester au niveau de ces différentes équipes.
Malgré l’amour que j’ai pour le club et l’ambition que j’avais, à savoir continuer à jouer, ça semble un peu compromis
Malgré tout, ça reste un vrai gâchis cette descente de l’AC Amiens…
Oui, on ne peut pas dire autre chose. Ça fait mal, ce sera difficile à encaisser, à digérer, mais ça fait partie du football. Je pense que dans la vie comme dans le football : il y a des hauts et des bas. Et quand il y a des bas, il faut savoir garder la tête haute, se relever. Il faut savoir trouver des solutions et discuter pour repartir de l’avant.
Cette nouvelle ère se fera donc sans vous…
Certainement. J’avais prolongé d’une année supplémentaire en accord avec le club et le coach. D’un point de vue familial, ça commençait à devenir un peu compliqué. Malgré l’amour que j’ai pour le club et l’ambition que j’avais, à savoir continuer à jouer, ça semble un peu compromis. J’avance aussi en âge, même si ce n’est pas forcément une question de physique ou d’envie, c’est vraiment pour des raisons personnelles.
Ce n’est pas la descente en Régional 1 qui explique votre arrêt ?
Non, non. C’est même ça qui me fait un peu chier (sic.) car j’aurais aimé arrêter dans de meilleures conditions, sur une meilleure note. A un moment donné, que ce soit pour le club ou pour moi, il faut savoir arrêter. La décision n’est pas encore prise définitivement mais ça me semble compliqué pour la suite.
Etes-vous inquiet pour l’avenir de l’AC Amiens ?
Oui et non. Je sais que le coach sait toujours se relever et qu’il trouvera les bonnes solutions pour repartir sur un projet qui en vaudra la peine. Par contre, avec la réforme des championnats, il faut se poser les bonnes questions et trouver les bonnes réponses. Il faut repartir sur des choses saines, avec peut-être des plus jeunes qui ont plus envie. Aujourd’hui, à part les Portugais qui font une très belle saison, tous les clubs de la métropole sont en souffrance. Cela devient de plus en plus dur pour tout le monde.
Tous propos recueillis par Romain PECHON