Auteur d’une excellente deuxième partie de saison sous les couleurs du RC Lens, Kevin Danso est revenu chez nos confrères de The Athletic sur son échec en Angleterre qui l’a forgé pour réussir mais également l’importance de la confiance de Franck Haise et des supporters « Sang et Or ». Extraits.
Son échec à Southampton
« J’avais envie que ça marche, mais quand tu ne joues pas à ton poste, tu dois avoir ce supplément de concentration que je n’avais pas. J’ai essayé de l’avoir, mais quand ça a commencé à fonctionner, je me suis relâché et je suis devenu complaisant. J’aurais dû m’investir encore plus pour que ça aille dans la direction que je souhaitais. Le coach a toujours été très gentil avec moi et s’est excusé de ne pas avoir laissé assez de chances de jouer. Mais je le comprends, le football est un business. Il est sur la sellette à chaque match. et doit choisir les joueurs qui, selon lui, permettront d’avoir les résultats pour qu’il garde son poste.
Je n’avais jamais vécu quelque chose comme ça dans ma carrière parce que j’avais toujours joué la majorité des matches, mais c’est durant cette période que j’ai appris le plus de choses sur moi-même. J’ai appris qu’on ne peut jamais se relâcher, même si on joue toutes les semaines. Il y a toujours d’autres joueurs qui travaillent très dur pour vous passer devant. C’est sûrement ce dont j’avais besoin. C’est dans ces moments que l’on doit se montrer fort pour s’en sortir. »
Le travail mental pour s’en sortir
« Un psychologue m’a aidé à me sortir de ces moments difficiles à Southampton. Ils m’ont aidé à contrer cette spirale négative. Ne pas faire ce que tu aimes, à savoir jouer toutes les semaines, c’est ce qu’il y a de plus difficile dans le football. Je savais que je n’avais besoin que d’un match, alors j’essayais de me préparer à saisir la moindre opportunité si elle était amenée à arriver. Je voulais prouver à l’entraîneur que j’avais les capacités.
Je suis très critique envers moi-même et je suis, en grande partie, le seul à blâmer pour ça. C’était ma première fois en Angleterre après cinq ans et j’en ai profité pour passer beaucoup de temps avec mes amis et sûrement pas assez à me concentrer sur le football comme j’ai pu le faire en Allemagne. Dans le même temps, j’étais à jouer à un poste qui n’est pas le mien et ça s’est ajouté aux choses qui n’allaient pas dans mon sens. Mais je ne peux pas seulement trouver des facteurs extérieurs à mes mauvaises prestations parce qu’il y a beaucoup de joueurs qui arrivent, ne jouent pas à leur postes mais excellent. »
Son arrivée à Lens et le niveau de la Ligue 2
« J’ai vu une interview de Paul Pogba récemment, et il disait que quand tu trouves un club où l’entraîneur et les supporters sont derrière toi, ça veut dire que tu peux jouer librement en tant que footballeur. C’est ce que j’ai trouvé à Lens. A partir du moment où ils m’ont contacté, j’ai senti ça. Je voulais leur prouver qu’ils avaient eu raison de croire en moi.
On doit concentré à chaque instant, sinon les adversaires nous punissent. J’ai eu des cramps à chaque match cette saison mais ce n’est pas parce que je cours plus ou que je fais plus de sprints, c’est parce que le haut niveau de concentration est épuisant. On ne s’en rend pas compte de l’extérieur. Contre ces joueurs, il faut être concentré en permanence. C’est humain d’avoir un temps de concentration, mais contre de tels joueurs, on ne peut pas se le permettre.
Mbappé, Messi, Neymar ? Ils font partie des raisons pour lesquelles je joue au football. Je veux voir si je peux me mesurer aux meilleurs, et je pense que j’y arrive. Jouer contre le PSG et ces grosses équipes, c’est ce que je veux, mais je veux atteindre un niveau de compétition où c’est à chaque match, comme en Coupe d’Europe et pas uniquement en championnat. C’est l’objectif que je me suis fixé. »
Source : The Athletic