Entraîneur du RC Salouël, pensionnaire de Départemental 2 depuis deux saisons, Julien Valeri a accepté de repartir pour une année supplémentaire. Animé par l’envie de produire du jeu, il aspire à jouer les premiers rôles en y mettant la manière. Entretien.
Julien Valeri, cela a pu paraître long, mais vous restez bien au RC Salouël…
Je reste à Salouël, c’est officiel. Il y a eu un problème de communication. Le club a eu peur que je parte à l’étranger, mais il ne m’avait pas posé la question. Finalement, on s’est mis d’accord sur un engagement total de mon côté. Les dirigeants sont satisfaits du travail et de la politique mise en place du côté des séniors. C’est juste qu’ils se posaient des questions quant à mon engagement sur la durée. A partir du moment où je les ai rassurés sur le fait que je reste sur Amiens, il n’y a plus eu débat. J’ai arrêté de discuter avec les autres clubs et puis voilà.
Avez-vous eu un doute ? Avez-vous pensé partir ?
Jamais ! Au vu de l’effectif et du plaisir que je prends, je n’ai eu aucun doute. Surtout, on ne peut pas nier que l’arrivée d’Adrien de Sousa pèse dans mon enthousiasme. Ça rend le club et l’effectif encore plus attractifs. Il va tirer les joueurs vers le haut, même s’ils le regardent encore un peu trop à l’entraînement. Il est courtisé, ultra-sollicité, mais on a une relation au-delà de coach-joueur. Il vient par amitié et par envie de transmettre. On est beaucoup dans l’échange, que ce soit sur les compositions, les séances d’entraînement, le recrutement. Il a envie de s’inscrire à Salouël et de faire quelque chose avec ce club. Forcément, ça tire les autres vers le haut. C’est incroyable d’avoir ce type de joueur chez nous.
Quel sentiment gardez-vous de cette saison étrange, où vous avez failli accrocher la montée ?
On a eu un match remis à Ham, et peut-être qu’en faisant un résultat là-bas on serait montés. Au niveau de la qualité de jeu, on a été très performants. Les joueurs ont pris beaucoup de plaisir. Le principal problème est que notre jeu fait qu’on est très exposés défensivement. On a été mis en danger, et il y a certains matches que l’on n’a pas gagné alors que l’on dominait. Malheureusement, on s’est trop mis en péril derrière. A Méaulte, on mène 2-0 et on prend deux buts sur coups de pied arrêtés, contre Glisy on prend deux buts de la même façon. Dans le jeu, on s’est hissés à la hauteur de Camon (b) et Longueau (b), mais dans la vérité, beaucoup moins. Par contre, je n’ai aucune frustration à ne pas monter. Je pense que si la saison continue, Camon (b) et Longueau (b) seraient montés quoi qu’il arrive. On aurait joué la montée, mais avec les effectifs qu’ils ont et le nombre de séances d’entraînements qu’ils ont… Le travail mis en place là-bas rejaillit forcément sur les équipes réserves.
Souhaitez-vous vous renforcer défensivement pour pallier l’espèce de naïveté défensive ?
L’ambition sur le recrutement est qu’il soit assez léger. On veut déjà conserver tous nos joueurs. On a fait signer les frères Lucas et Alexis De Robert qui viennent de Villers-Bretonneux, ça fait donc un latéral gauche et un joueur offensif. Ensuite, on est en discussion avec un défenseur central de Ligue, et trois autres joueurs qui ont joué en Ligue. Je n’ai pas fait la course au recrutement, l’effectif et les joueurs sont bien, et puis la meilleure recrue reste Adrien De Sousa, parce qu’il n’a fait qu’un seul match avec nous jusqu’ici.
L’ambition semble être de jouer les premiers rôles, en allant chercher des joueurs de Ligue…
Oui, mais dans un soucis de beau jeu. On veut vraiment être des esthètes. C’est notre ambition. Le discours que l’on a avec les joueurs c’est que les résultats sont aléatoires, mais on ne veut pas que la manière le soit. On veut prendre du plaisir dans le contenu pour arriver à des résultats, mais pas l’un sans l’autre. C’est peut-être une méthode différente du reste du District mais, pour moi, si le contenu est là, on sait qu’on pourra se reposer dessus. Parfois les résultats se décident sur un coup du sort, mais on veut mettre le jeu avant l’enjeu, et on a accroché cette phrase dans le vestiaire. C’est ça qui nous guide. On serait contents de monter, mais on veut déjà affirmer notre projet de jeu. C’est ambitieux de le faire en District, parce que ça nous met parfois en difficulté avec des joueurs qui sont techniquement au niveau District. C’est tout pour le plaisir. Le résultat ne doit passer que par le jeu, et les joueurs valident ça. Après certaines défaites, il y a de la déception, mais ils sont contents d’avoir joué un vrai match de foot. Ils ont vraiment le sentiment d’avoir participé et pas seulement faire acte de présence. Ils adhèrent, et le recrutement qui est fait est uniquement dans ce sens.
Sentez-vous une impatience de reprendre chez vos joueurs ?
J’ai deux types joueurs. Chez certains, ça bout, chez d’autres, je sens que ça va être dur de se remettre dedans. Je pense que certains se sont habitués au confort familial et à ne plus faire les efforts pendant que d’autres me demandent tous les jours quand va se faire la reprise.
Ce sera un vrai défi de limiter les effets de cette longue période sans match ni entraînement…
C’est pour ça qu’on en revient à la notion de plaisir. Les entraînements seront encore plus axés sur le jeu, l’aspect technique du football. On va essayer de faire passer les exercices athlétiques uniquement avec ballon pour donner envie aux joueurs de revenir.
Comment voyez-vous la saison prochaine ? On a l’impression que tout le monde part un peu dans l’inconnu…
C’est dans l’inconnu au niveau des règles à respecter. J’espère qu’ils vont maintenir les coupes parce qu’on part sur des groupes de dix. S’il n’y a que dix-huit matches de championnat, un ou deux en coupe de France et qu’il n’y a plus de coupes de District à côté, ça va être compliqué de les concerner toute la saison. C’est le point négatif d’une poule à dix. Il faudra jouer la montée, parce que si en bas une équipe est rapidement décrochée, la saison sera très longue. Il faudra jouer quelque chose parce qu’avec une montée et une descente, on trouvera peut-être le temps long. Si ça se détache tout en haut et tout en bas, le milieu de tableau servira de sparring partner. C’est pour ça que tous les matches seront importants maintenant, et on n’aura pas le temps de se dire « on verra au match retour ». Dès les premiers matches, les points seront importants, surtout que les groupes vont être relevés. Les championnats vont être nivelés. La D2 sera l’ancienne Excellence. Mais c’est nivelé par le haut.
Que pensez-vous du projet de saison hivernale en salle qui devrait entrer en vigueur avec cette refonte des championnats ?
Je suis 100% pour, mais uniquement si au niveau sanction ça joue sur les championnats à onze. Je ne veux pas que ce soit un défouloir. Je veux qu’il y ait une carotte à la fin comme un point bonus dans le championnat à onze pour que les équipes respectent cette proposition de jouer en salle l’hiver. Je ne sais pas comment ils vont organiser ça parce que les mairies ont parfois du mal à prêter leurs salles pour faire ça. Je veux quelque chose de structuré et non le porte ouverte à l’irrespect des autres.
Tous propos recueillis par Romain PECHON
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