Après avoir lancé le Chicoté et communié sur la pelouse avec ses joueurs, le staff technique et le public de Bollaert, Joseph Oughourlian est venu s’exprimer devant la presse suite à la qualification du RC Lens pour la prochaine Ligue des Champions. Ravi mais toujours aussi prudent, le boss lensois entend profiter de l’instant présent et garder les pieds sur terre. Entretien.
Quelle est votre réaction après cette soirée qui ramène le RC Lens en Europe ?
C’était un rêve. Je n’osais pas le dire à l’époque mais je pense que ça fait aussi partie de l’ADN de notre club. On est un club qui peut et qui doit jouer la coupe d’Europe. On est ravi que ce soit la Ligue des Champions, on est conscient d’où l’on vient, on reste humble et on travaille beaucoup. On l’a démontré tout au long de cette saison. On a un public formidable et une équipe formidable. Je ne pense pas qu’on va faire piètre figure en coupe d’Europe.
Avez-vous bien conscience d’avoir marqué l’histoire du club ?
Oui. Enfin, c’est le club qui a marqué l’histoire de Lens. C’est l’équipe qui gagne, ce n’est pas moi.
Comment avez-vous vécu ce moment de communion, avec notamment le chant du chicotage pour vous ?
On sentait que c’était possible et que ça allait arriver. J’ai juste voulu vivre le moment présent, profiter après toutes ces années qui n’ont pas toujours été faciles, notamment en Ligue 2 avec les barrages. A peine arrivé en Ligue 1, Mediapro a fait défaut et il y a eu la crise Covid. Je crois qu’on voulait juste profiter du moment présent.
Personnellement, c’est quand même une fierté d’avoir replacé le club aussi haut ?
C’est une fierté pour moi, mais c’est un travail d’équipe. Je veux remercier l’équipe dirigeante, les joueurs qui sont sur le terrain et on a aussi un très grand coach, on en est tous conscients. Il y a aussi tous les gens qui sont derrière et que vous ne voyez pas toujours. C’est ce qui fait que le club fonctionne. Il y a aussi. ce douzième homme, les supporters.
On a envie de voir cette équipe en Ligue des Champions sans trop de modifications. Cela sera-t-il possible de garder tout le monde ?
C’est difficile de répondre. On n’a pas toujours la main sur ces choses-là. On est conscient de notre taille et si des gros clubs viennent pour nos joueurs ou des membres du staff, comme c’est le cas depuis deux ans, il n’y a pas grand-chose qu’on puisse faire. On se prépare à ses éventualités.
Avez-vous fixé une limite au nombre de départs ?
Dans le football, on parle toujours du futur, souvent du passé. Ce soir, j’aimerais bien qu’on conjugue cette soirée au présent. Je suis juste là pour parler de ce soir, de ce qu’on vit, de moments merveilleux. On se reparlera plus tard pour la saison prochaine.
On imagine que vous aimeriez avoir une équipe ambitieuse en Ligue des Champions…
Encore une fois, on reviendra vous voir dans quelques semaines, quand on aura plus d’éléments pour répondre à cette question. Faites-nous un peu confiance, on a toujours préparé nos saisons un peu en avance, avec différents scénarios, sachant que ça ne se déroule jamais comme on le pense.
Cette qualification directe ouvre de nouvelles perspectives pour le club…
Bien sûr. Je suis content qu’on soit directement qualifié, car la troisième place ajoute de l’incertitude dont on préfère se passer. Il y a déjà beaucoup d’incertitudes qui pèsent sur les clubs de football. Si en plus on avait dû faire avec cette incertitude, la différence entre jouer la Ligue Europa ou la Ligue des Champions est considérable sur le plan financier. C’est donc compliqué de planifier la saison.
Le RC Lens peut-il changer de dimension ?
Depuis trois ans, Lens change de dimension. Quand j’ai repris le club, on avait 17 millions de revenus. L’an prochain, avec la Ligue des Champions, on va peut-être atteindre les 120 millions. C’est vrai qu’on regarde le travail accompli avec une certaine fierté. Maintenant, dans le football, on monte les marches une par une et quand on tombe on a tendance à dévaler tout l’escalier d’un coup. Il faut faire attention, pas qu’on ne se voit plus beau ou plus grand.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport
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