Jordan Lefort (Paris FC) : « J’aurais aimé des retrouvailles à la Licorne »

Lefort Paris FC

Trois ans après son départ pour la Suisse, Jordan Lefort va retrouver l’Amiens SC mardi soir, à l’occasion du match en retard de la 23ème journée de Ligue 2. Arrivé au Paris FC l’été dernier, le défenseur aborde ses retrouvailles avec beaucoup d’envie. Entretien.

Jordan, après une belle aventure en Suisse on vous retrouve au Paris FC. Qu’est-ce qui a motivé ce choix l’été dernier ?

J’aurais aimé que ça se termine différemment en Suisse. Je devais trouver un nouveau challenge et en fin de mercato il y a Saint-Etienne et le Paris FC qui se sont positionnés. J’ai choisi le Paris FC, qui était un club qui avait performé ces dernières années et qui a une vraie ambition de montée en Ligue 1. Il y a pas mal d’éléments pour que ce club monte, notamment au niveau des infrastructures. Il y avait donc le projet sportif en premier lieu. Ensuite, je suis de la région parisienne, j’ai grandi à Paris et ma femme était enceinte. Cela a permis d’accoucher à Paris avec la famille et la belle famille. C’était à la fois un projet professionnel et personnel.

C’est aussi ça qui a fait pencher la balance en faveur du Paris FC plutôt que Saint-Etienne…

Saint-Etienne était séduisant aussi sur le papier. Après avoir étudié un peu le dossier, en voyant qu’ils étaient aussi sur une phase descendante, à l’époque au mois d’août. Ils étaient lanterne rouge, ils venaient de prendre 6-0 face au Havre… Je ne pense pas m’être trompé, même si la saison du Paris FC est décevante et que Saint-Etienne est bien revenu. C’est aussi grâce à un mercato hivernal exceptionnel, sachant que la plupart des joueurs recrutés au mercato d’été sont en voie de disparition. Avec du recul, je n’ai aucun regret d’avoir signé au Paris FC. En signant à Saint-Etienne, j’aurais quand même vécu six mois très très compliqués. Je suis content d’être ici, à Paris.

Je suis assez satisfait de ma saison même si on peut toujours faire mieux.

Comment expliquez-vous cette saison poussive du Paris FC ?

Il y a plusieurs choses. Je n’ai pas envie de parler de malchance, parfois on n’a pas été assez efficace dans les deux surfaces, notamment devant. A un moment donné, on a même été la pire attaque du championnat. Nos attaquants font aussi ce qu’ils peuvent, on doit aussi leur amener les ballons. Dans le jeu, on n’a pas toujours été terrible. A domicile, on a joué sur un terrain exécrable qui n’aidait pas, en plus d’être problématique pour la sécurité des joueurs. A force, on se retrouve avec des matches qu’on doit gagner qu’on ne gagne pas. On a toujours raté la possibilité de réintégrer le bon wagon. De fil en aiguille, on se retrouve à notre place tout simplement. Cela reste quand même décevant au regard des ambitions du club et de l’effectif sur le papier. On devrait au moins être dans la première partie de tableau. J’espère que cette saison va aider pour que le club ne refasse pas les mêmes erreurs dans le futur.

Individuellement, cela semble plutôt bien se passer…

Je suis assez satisfait. J’ai joué pas mal de postes dans une défense à trois ou à quatre, à gauche ou dans l’axe. Je me suis toujours donné à fond, pour performer. Il y a toujours des moments plus durs que d’autres, mais dans l’ensemble c’est bien. J’ai joué une vingtaine de matches, je sors d’un match où je suis entré arrière gauche dès la mi-temps. Cette polyvalence, que l’on connaît bien à Amiens, me permet de jouer pas mal de matches. Je suis assez satisfait même si on peut toujours faire mieux.

Comment avez-vous appréhendé ce retour en Ligue 2 après avoir connu beaucoup de choses en Suisse, dont la coupe d’Europe et notamment la Ligue des Champions ?

J’ai un petit regret d’avoir quitté la Suisse comme ça, mais j’ai beaucoup joué là-bas. Cela fait aussi partie d’une carrière d’un joueur. J’ai vécu des moments énormes en Suisse, en gagnant des titres, en découvrant l’Europe. Pour un joueur comme moi, ce n’était pas programmé. Cela restera sur mon CV et ce sont des souvenirs que j’aurai à vie. Quand on regarde bien, ma dernière année avec les Young Boys a aussi été compliquée, en étant blessé la moitié de la saison. Ensuite, le club avait d’autres ambitions et d’autres envies. Il a suffi d’un changement de coach pour que les choses se passent différemment. Pour en revenir à la Ligue 2, je n’étais pas dépaysé, je savais à quoi m’attendre. Je trouve le niveau plus élevé qu’il y a cinq ou six ans. Il y a beaucoup de bonnes équipes et de bons joueurs. Mine de rien, il y a aussi de beaux petits stades. Je n’ai pas eu d’appréhension particulière. Comme j’étais bien dans ma tête, je n’ai pas de problème à me réadapter à la Ligue 2.

Lefort Paris FC

Mardi soir, vous allez affronter l’Amiens SC, trois ans après votre départ. Comment appréhendez-vous ces retrouvailles…

C’est forcément particulier. J’aurais aimé des retrouvailles à Amiens, jouer à la Licorne, revoir le stade. Quand je suis parti, je n’ai pas eu le temps de dire au revoir aux supporters. Cela aurait pu être l’occasion de les retrouver avec ce match. J’espère qu’ils seront en nombre à Charlety, histoire d’aller les saluer à la fin du match. J’ai fait neuf ans à Amiens, j’ai vécu beaucoup de choses avec ce club et je me fais un plaisir à l’idée de jouer ce match.

Avez-vous suivi un peu la saison de l’Amiens SC et qu’en pensez-vous ?

Quand j’arrive au Paris FC, Amiens est dans les premières places. Je me dis que ça va être une bonne année pour eux, que ça va certainement jouer la montée, le tout après deux années difficiles. Il y avait une équipe vraiment intéressante, dans un système plutôt bien maîtrisé. Puis, au fur et à mesure de la saison, il y a des tournants qui sont ratés, un peu comme nous. Pendant ce temps, les premiers gagnent les matches importants et ça commence à créer une distance. Je n’ai pas envie de dire qu’ils sont largués, parce que tout peut aller vite dans une saison. Quand on monte en Ligue 1 en 2017, il y avait aussi un retard important sur le deuxième à dix journées de la fin. Je ne suis pas à l’intérieur du club et je ne sais pas si l’effectif est taillé pour jouer la montée. Pour eux, comme pour nous, cela me semble quand même un peu compliqué.

Quel a été votre sentiment quand l’Amiens SC va chercher Gaël Kakuta, un joueur avec qui vous avez évolué, au mois d’octobre ? 

A ce moment-là, Amiens est leader et quand tu vas chercher Gaël, tu te dis forcément que c’est un gros coup du mercato. On connaît tous les qualités du joueur, c’est vraiment une plus-value pour l’équipe. Aller le chercher en Ligue 1 et à Lens en plus, c’est un signal fort. A partir de là, tu te dis qu’Amiens va être fort cette saison. Mais la Ligue 2 est difficile et à partir du moment où tu ne fais pas de série, c’est compliqué de prétendre à quelque chose. Nous, on n’a jamais fait deux victoires de suite et ça explique notre positionnement actuel (ndlr : Amiens n’a plus gagné deux matches de suite depuis le mois d’octobre).

Avec Régis Gurtner, cela fait partie des joueurs que vous allez retrouver demain (mardi) soir…

Oui, j’ai aussi croisé Nicholas Opoku quelques jours avant de partir. Cela ferait plaisir de les retrouver et de discuter un peu avec eux à la fin du match.

Tous propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Hugo Pfeiffer et Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport

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