Alors que le mercato estival réalisé par l’Amiens SC suscite encore des interrogations et des inquiétudes, John Williams continue de défendre sa stratégie et affirme œuvrer pour le bien du club. Entretien.
Il y a un mois et demi de cela, vous étiez satisfait du recrutement de l’Amiens SC, estimant que tous les secteurs de jeu étaient complets et compétitifs. Aujourd’hui, plusieurs de vos recrues ne jouent plus et des doutes subsistent sur le réel niveau de cet effectif…
Aujourd’hui, on est en train de reconstruire et on est dans le temps du travail. Il faut que les automatismes se créent entre les joueurs. Vous citez des joueurs mais je peux citer Arnaud Lusamba qui s’est adapté très vite. Certains ont des temps d’adaptation très court, d’autres plus long. Adam (Lewis) a un petit soucis de blessure qui l’empêche d’être à 100% physiquement, mais on a tous vu sa qualité technique quand il a joué. Sanasi (Sy), personne ne s’attendait à ce niveau de performance et que ce soit Adam ou Sanasi qui joue, je suis très content parce que je pense avoir fait beaucoup pour les deux. Sur l’effectif, il faut que les connexions se fassent, c’est le rôle du staff et j’ai aucun doute sur le fait qu’ils vont réussir. Vivre une descente c’est compliqué, il faut tout construire, tout remettre en place et il faut laisser du temps. On est mal classés à la fin novembre, mais c’est à la fin du championnat qu’on fera le bilan. Aujourd’hui, on a le cinquième total de ventes en Ligue 1 et Ligue 2 réunis, ce n’est pas trop mal. On n’a peut-être pas tout réussi, on ne réussira jamais tout mais la première des choses c’est comment digérer ça, comment créer un groupe et c’est très compliqué. Il a fallu travailler sur deux projets différents entre Ligue 1 et Ligue 2, avec des joueurs qui ne savent pas s’ils veulent rester ou non. Tout était compliqué et je pense qu’on s’en est pas mal sortis. En plus de ça, il y a eu un changement de coach et Oswald n’a pas tout à fait l’effectif qu’il aurait voulu avoir s’il avait été entraîneur principal au premier juillet. Laissez-nous juste travailler tranquillement pour créer cette connexion entre tous les acteurs de ce club-là, des dirigeants jusqu’au gardien remplaçant.
John Williams (Amiens SC) : « L’histoire a été montée en épingle »
Néanmoins, ne réfléchissez-vous pas à infléchir quelque peu votre stratégie puisque la vie d’un club est faite de cycles alors qu’ici les joueurs repartent six mois après leur venue ?
Les joueurs prêtés sont un moyen de protéger le club. Aujourd’hui, il y a trois options : des joueurs libres, des transferts ou des prêts. Les prêts permettent d’avoir des joueurs sans prendre de risque et avec un temps pour les évaluer. Serhou Guirassy est venu en prêt et ensuite on a levé l’option d’achat ! C’était le montant historique pour un achat et si on l’avait tenté en janvier, le président m’aurait envoyé dans les cordes. Le prêt était la meilleure solution pour faire comprendre que Guirassy était le joueur qu’il nous fallait sans mettre en danger la situation du club. Je ne serai jamais le fossoyeur de l’Amiens SC en faisant des transferts qui ne passeront pas. D’un autre côté, on a aussi Erik Pieters, et il n’avait rien à faire chez nous ! Il a grandement contribué au maintien du club et je préfère avoir Erik Pieters pendant six mois plutôt qu’un faux joueur pendant deux ou trois ans.
Néanmoins, votre propre coach parle d’effectif déséquilibré un mois et demi après la fermeture du mercato…
Il a fallu digérer les trois années de Ligue 1 parce qu’un paquet de joueurs a voulu partir avec la relégation. Ils ont eu des propositions intéressantes et voulaient rester au haut niveau. Je ne pense pas que Thomas Monconduit est un mercenaire, on aurait voulu le garder, mais ce n’était pas réaliste ou intéressant pour lui ou pour nous. On nous a beaucoup moqué à l’époque sur le centre de formation, et en fait tout le travail fait depuis cinq ou six ans est en train de payer. Quand on parle d’effectif déséquilibré, on est juste dans un projet normal. Vous avez souhaité mettre la lumière là-dessus, avec des réponses sorties de leurs contextes mais c’est juste que l’on donne la place aux jeunes aujourd’hui. Mon rôle est de coordonner toute la partie recrutement, qui a fait une partie du succès sportif et financier d’Amiens et qui nous a permis de développer le club. On arrive dans un second temps de travail qui est, je l’espère, d’arriver à 30 ou 40% de l’effectif composé de joueurs du centre de formation.
Propos recueillis par Romain PECHON
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans cet article ? Contactez la rédaction en précisant le titre de l'article.
Un commentaire
Il est louable d’intégrer les jeunes du centre. Néanmoins, il est évident qu’il manque des « anciens » rompu à la ligue 2 et si possible un « tueur » devant le but !
Amicalement
David