Après le naufrage de ses hommes face à l’OGC Nice de Christophe Galtier, Jocelyn Gourvennec a eu du mal à expliquer la perte de l’état d’esprit de son équipe. Entretien.
Comment analysez-vous cette rencontre ?
On rate l’entame du match. On voulait attaquer fort pour les retrouvailles avec le public. En voulant attaquer fort, on a manqué deux ou trois ballons qui ont comme conséquence de prendre deux buts en cinq minutes. C’est évidemment un très lourd handicap, encore plus contre une équipe de Nice qui sait très bien attendre et qui contre très bien. Ils ont du dynamisme, de la vitesse et les joueurs d’élimination pour ça. Évidemment que ça les plaçait dans un scénario totalement favorable. Ça veut dire qu’il y a un peu d’irrationalité dans le scénario qui s’est déroulé parce qu’ils marquent deux fois coup sur coup en fin de première mi-temps et en début de deuxième. À aucun moment, le scénario nous a permis de nous remettre dedans. Même si les joueurs n’ont rien lâché et fait beaucoup d’efforts, on a été sanctionné sur deux situations, plus un corner et un penalty. C’est très difficile parce que c’est la réalité du match, mais en même temps, il n’y a pas quatre buts d’écart entre Lille et Nice aujourd’hui. Il faut qu’on resserre très vite. On a limité la casse la semaine dernière en ayant vingt minutes de trou. Mais ce soir, face à une équipe où le scénario les a mis dans le bon sens, c’est très difficile.
Quel est le problème après cette défaite ?
Je pense qu’il faut qu’on laisse de côté la magnifique saison dernière et le match à Tel-Aviv avec le premier Trophée de Champions de l’histoire du club. Le championnat, c’est une autre compétition. Je pense qu’on a fait de petites choses qui ont beaucoup de conséquences. Il ne s’agit pas de cibler un joueur. On fait des erreurs. On manque de rigueur dans nos interventions. On n’arrache pas les ballons et ce n’est pas dans les habitudes de l’équipe. Il faut qu’on retrouve ça pour pouvoir exister dans ce début de saison parce que sept buts sur une équipe qui en avait pris 23 la saison dernière, c’est beaucoup trop. Ce n’est pas le reflet de l’état d’esprit de l’équipe. C’est une sanction très lourde ce soir. On doit s’excuser auprès de notre public parce que c’était le retour du public dans un stade quasiment plein avec beaucoup d’enthousiasme et on n’a pas été au rendez-vous.
Le LOSC se fait humilier à domicile par l’OGN Nice de Galtier
Est-ce inconfortable de ne pas savoir si vous aurez le même effectif avant la fin du mois ?
C’est le lot de tous les entraîneurs, mais ça ne doit pas être une excuse. On a un groupe qui a des automatismes de jeu. Je ne vais pas tout jeter par-dessus parce que le score est très lourd. On aurait dû revenir au score. On a vu de bonnes choses et j’ai surtout vu des joueurs qui n’ont pas lâché. Il va falloir qu’on bascule l’état d’esprit de l’entraînement sur la compétition.
On a cru voir un manque de concentration pendant le match, y a-t-il un problème dans le vestiaire ?
Pour les voir tous les jours, je ne crois pas. C’est un groupe qui travaille bien. On ne peut pas louer l’état d’esprit sans faire ce qu’on a fait il y a quinze jours et gagner un trophée et être en deçà aujourd’hui. Sur le match de la semaine dernière, j’ai vu l’état d’esprit. Même si on a eu 20 minutes difficiles, on a montré beaucoup de vertus avant et après ce passage à vide. On a parlé d’un esprit et d’un retour à la Lilloise à Metz, mais aujourd’hui, il y a un gros décalage avec un très gros score qui nous est défavorable. Dans ces moments-là, évidemment que c’est difficile à vivre et à accepter. On peut faire tout les commentaires qu’on veut, l’histoire d’un match reste l’histoire d’un match. On va avoir des choses à poser, mais il ne faut pas juger sur un match difficile.