Tenu en échec par la lanterne rouge sur sa pelouse malgré près d’une heure de jeu en supériorité numérique, le LOSC s’est montré bien trop inefficace face à Bordeaux selon Jocelyn Gourvennec.
Jocelyn Gourvennec, diriez-vous que c’est de la malchance, un manque de réussite ou un match un peu raté ?
On n’a pas réussi l’entame de match que l’on voulait. On voulait faire une entame forte mais on n’a pas mis suffisamment de rythme, on n’a pas été juste. Bordeaux est venu nous chercher haut, on avait des espaces et c’était une configuration de match différente par rapport à Metz ou Saint-Etienne mais on n’a pas été juste. On a aussi eu du mal à mettre du rythme. On a bien contrôlé pour ne rien leur donner, ils n’ont pas eu de situation, mais la configuration de match a changé après l’exclusion de Kwateng. Ils se sont remis en 4-4-1 en faisant rentrer Hwang pour jouer les transitions et il a fallu bien le contrôler, ce que l’on a fait, et puis on a fait des changements, fait bouger les lignes pour avoir plus de largeur et faire des différences sur les côtés. On a les situations, trois fois on marque mais il y a des hors-jeux qui se jouent à rien du tout. Il y a au moins quatre très très beaux arrêts de Gaëtan Poussin. C’est un peu de maladresse, de manque de justesse, de manque de réussite sur la deuxième mi-temps qui a été à sens unique.
Le bilan est implacable, vous n’avez pas mis de buts contre les trois derniers…
On avait réussi faire sauter le verrou contre Clermont entre Metz et Saint-Etienne. On a buté, on a manqué de spontanéité aussi. Le fait d’être à onze contre dix et venir buter, c’est parce qu’on n’a pas été assez spontané, assez juste même si on a mis la pression avec beaucoup de ballons dans la surface. On manque évidemment d’efficacité, c’est notre problème. C’est une contre-performance parce qu’on doit faire mieux que ça dans les vingt derniers mètres contre le dernier qui joue sa survie.
Comment expliquez-vous cette baisse dans les résultats quand vous devez faire le jeu ?
C’est un constat que l’on fait. Les adversaires nous connaissent, préparent bien leurs matches et c’est à nous de faire encore plus. On avait beaucoup insisté sur ce travail contre un bloc bas pendant les deux dernières semaines. On a fait des choses parce que Bordeaux a beaucoup défendu dans sa surface mais le petit truc en plus qui fait que l’on marque, on ne l’avait pas ce soir.
Est-ce une occasion gâchée de rentrer dans le top 5 ?
Bien sûr parce qu’on jouait avant les autres. On était sur quatre victoires et deux nuls et c’est toujours mieux de prendre trois points, surtout à domicile. On a simplement un match de moins maintenant pour aller chercher ce que l’on veut et être plus haut au classement. On va continuer à bagarrer dès Angers et puis derrière il y aura une semaine à trois matches contre Lens, Reims et Strasbourg. Ca va être la bagarre jusqu’au bout. On était la deuxième équipe sur les six derniers matches, ça veut dire que l’on répond présent aussi. C’est un accro ce soir, il faudra récupérer ces points ailleurs.
Pouvez-vous expliquer vos choix de la composition de départ, notamment la titularisation de Lihadji plutôt que Zhegrova ?
A onze contre onze, Isaac avait quasiment une position d’attaquant ce qui est moins le jeu d’Edon qui est plus un joueur de côté qui a besoin de largeur. Isaac a été très bien dans la préparation du match sur les deux semaines, a un très bon état d’esprit, travaille très bien et sur ce que l’on avait préparé, il avait toutes les qualités pour impacter la défense de Bordeaux. Edon est plus dans le un contre un sur le côté. C’était un choix d’avoir des joueurs d’espaces autour de nos milieux.
A domicile cela semble plus compliqué pour le LOSC…
La configuration des matches est différente. Quand on est à l’extérieur, on joue des équipes qui se livrent beaucoup plus. C’était à nous de mettre du rythme, de donner le tempo du match et tant que vous n’ouvrez pas le score, vous butez. On a déjà eu des matches comme ça à domicile où quand on ouvre le score, ça s’ouvre plus mais on n’a pas réussi à mettre ce but. On a manqué de réussite dès le début de deuxième mi-temps avec l’action de Jonathan Bamba qui fait tout très bien mais c’est poteau et ça ressort. Il y a des matches comme ça où le petit truc n’est pas de votre côté, ça arrive. On l’a eu à Nantes, c’est comme ça. C’est dommage de ne pas continuer à gagner, à remonter. C’est un point alors qu’on en voulait trois.
Est-ce un coup d’arrêt ?
On n’a pas dit que l’on gagnerait nos neuf derniers matches. Il y aura des matches contre des équipes mieux classées que l’on gagnera. Il ne faut pas avoir joué au foot pour penser que ce sera facile contre le dernier. Dans tous les championnats, quelque soit le niveau, tu sais que ce sera difficile contre un mal classé et c’est à toi de te le rendre plus facile et pour ça, il faut marquer parce que ça lâchera en face. Ca n’a pas été le cas, on n’a pas marqué. On a eu un jeu d’abord imprécis puis qui a manqué de spontanéité même si on a eu pas mal de situations. Ce n’était pas fluide, on a poussé mais il a manqué un petit truc pour faire la différence.
Cela peut-il s’expliquer par le manque d’efficacité actuel des attaquants ?
On est obligé de composer avec les joueurs qui sont rentrés tard. Jonathan David est arrivé hier soir (ndlr : vendredi) et nous a rejoint directement à l’hôtel. On l’a laissé dormir avec le décalage horaire. Il a donné ce qu’il pouvait dans un match difficile. Les joueurs donnent et il faut continuer à se donner, à se battre comme on le fait. On a poussé, ce n’est pas un manque de volonté, on a fait beaucoup d’efforts mais il faut que l’on retrouve de la fluidité, de la spontanéité dans notre jeu. On doit moins forcer les choses aussi. On continue notre chemin vers les places européennes et on sera dans la bagarre jusqu’au bout. Je suis très attentif à notre état d’esprit, à ce que l’investissement de chacun des joueurs soit tourné vers l’équipe et le collectif parce que c’est le plus important sur une fin de saison.
Source : LOSC