Avec seulement trois points d’avance sur la zone rouge et une dynamique catastrophique depuis de longues semaines, l’Amiens SC aborde la dernière ligne droite du chemin sous pression et la crainte de vivre un scénario-catastrophe. Conscient de cette « situation compliquée« , Jérémy Gélin veut prendre exemple sur Valenciennes, tombeur du Havre à la surprise générale, lundi soir. Entretien.
Jérémy, avez-vous digéré la défaite contre Caen ?
Malheureusement, on est obligé de la digérer assez rapidement car on joue vendredi. Ça a été digéré et il fallait être dans l’action et ne pas subir. On a aussi compris les erreurs qui ont été faites. On a aussi travaillé dans le but de préparer le prochain match car il va être important pour tout le monde.
Comment avez-vous accueilli le résultat de Valenciennes au Havre ?
Comme l’a dit le président, il faut l’accueillir d’une façon positive. Ça doit nous forcer à dire que la balle est dans notre camp et que notre destin est dans nos mains. C’est aussi une chance d’avoir trois points d’avance sur la zone rouge. C’est nous qui décidons de la suite de l’histoire. Il faut simplement conserver ses trois points et pourquoi pas les gratifier. Ces trois points sont cruciaux car la situation est compliquée.
Qu’est-ce que le président vous a dit d’autre lors de sa prise de parole mardi matin ?
Il nous a dit que le résultat de Valenciennes était quelque chose de positif pour le groupe, qu’il fallait voir les caractères dans les moments-là. Je pense qu’il a raison sur le fait d’insister sur le caractère qu’il va falloir montrer sur les deux derniers matches et l’image qu’il va falloir dégager de l’équipe.
Comment pouvez-vous changer radicalement votre état d’esprit en six jours ?
On avait du caractère en début de saison et on en a moins sur la fin. C’est naturel je pense, il y a eu des choses un peu compliquées sur une partie de la saison. Maintenant, le caractère c’est surtout de l’ego, il faut montrer les joueurs de foot qu’on est. C’est facile quand tout roule, quand on prend trois points. Mais là ça va être deux matches importants et on va voir le caractère des joueurs. On va voir les vrais caractères des joueurs.
Justement, pouvez-vous comprendre qu’on vous trouve friable mentalement et que ça nous inquiète pour la fin de saison ?
Oui, il n’y a pas de problème à douter. Les résultats ne sont pas bons. Il y a plein de doutes mais des fois, il y a des doutes qui te surprennent après. J’espère qu’on arrivera à vous surprendre après le match de Quevilly.
Le risque n’a jamais été aussi grand qu’aujourd’hui, avec seulement trois points d’avance sur la zone rouge. Dos au mur, le caractère peut aussi refaire surface..
J’espère qu’il va être là car c’est obligatoire. Actuellement, c’est obligatoire que le caractère revienne. Tout le monde en a conscience, tout le monde en a parlé. Avec la victoire de Valenciennes en plus, c’est vrai qu’il peut y avoir une pression. Mais la façon dont l’a dit le président, c’est la bonne façon pour motiver des joueurs. C’est un challenge. Valenciennes fait son truc, il arrive à gagner contre Le Havre, c’est à ces moments-là où on se dit : pourquoi Valenciennes arrive à gagner et nous pourquoi ça ne nous arrive pas ? C’est un bon challenge. Le fait d’avoir la balle dans notre camp, c’est une bonne chose pour nous et pour le caractère, ça doit pouvoir nous donner de la confiance.
On sent quand même que certains joueurs qui traînent cette misère avec eux, qui n’arrivent pas vraiment à reprendre le dessus…
Vous le trainez aussi le fait qu’on perde des matches. Je pense que vous en discutez avec les gens qui sont autour de vous. Donc ça touche vos proches aussi. C’est votre métier de parler de nous. Donc vous l’amenez et nous on le ramène dans notre ménage. Ce sont des choses qui ne sont pas cools à amener à la maison mais c’est la situation actuelle. Après une saison comme ça, après la fin de saison, tu pars en vacances, une fois que le travail est bien fait, et tu te dis que la saison a été constructive et longue. On a connu des hauts, des bas. Pour les jeunes et nous ça va beaucoup servir. Ça t’apprend à jouer en te surpassant. Il y a forcément une pression et un enjeu mais il faudra gérer tout ça du mieux possible sur les deux derniers matches.
Propos recueillis par Romain PECHON et retranscrits par Clément ROSSI