Unique recrue du mercato hivernal de l’Amiens SC, Janis Antiste arrive en prêt de Sassuolo, en Italie. Désireux d’avoir du temps de jeu, l’attaquant de 20 ans est ambitieux et arrive avec l’objectif de monter en Ligue 1 avec le club. Ses expériences passées l’ont forgé. Entretien.
Janis Antiste, comment vous êtes-vous adapté ici à Amiens ?
Premièrement, niveau adaptation, ça s’est très bien passé. Que ce soit le staff, les joueurs, j’ai été très bien accueilli dès les premiers instants où je suis arrivé. Avec le coach, nous avions déjà eu un appel vocal, donc j’avais déjà fait connaissance avec lui. John (Williams), le directeur sportif, avec qui aussi j’ai eu beaucoup d’échanges. Ça s’est très bien passé. Mon impression sur le match ? J’étais très content, car j’ai joué au football, ça faisait très longtemps que je n’avais pas joué. Aussi, il y a la victoire, qui nous a rapporté trois points et qui nous fait du bien. Ça nous replace pour la montée, qui, je pense, est l’objectif. Sur le plan personnel, forcément déçu, car j’aurais aimé marquer mon premier but dès le premier match. Un fait de jeu a fait que je n’ai pas pu marquer. Au prochain match, j’espère pouvoir être décisif.
Est-ce le temps de jeu qui vous a fait choisir Amiens plutôt qu’un club de Ligue 1 ?
Ouais, puis le projet aussi. Le temps de jeu effectivement, qui est très important pour moi. Je suis jeune, donc j’ai besoin de temps de jeu pour pouvoir progresser plus vite. Comme je le disais, j’ai discuté avec John, le directeur sportif, et le coach. Ils m’ont présenté le projet de la meilleure des façons, puis j’ai regardé le collectif, ce qu’ils m’ont proposé sur le terrain. J’ai été convaincu.
Quel est ce projet ?
La montée en Ligue 1, forcément. Un club qui a de l’ambition, c’est forcément mieux qu’un club qui n’a rien à jouer. Il y a aussi les principes de jeu, qui étaient basés sur le jeu en profondeur. Il manquait de la profondeur dans le jeu d’Amiens pour le coach. Concernant mes caractéristiques footballistiques, je pense que ça colle bien.
Vivez-vous le fait de revenir en Ligue 2 comme un retour en arrière ?
Pas du tout, ce qui est fait, est fait. Aujourd’hui, c’est une nouvelle étape de ma carrière, si je puis dire. Tout simplement jouer au football, prendre du plaisir et revenir à un niveau conséquent.
Est-ce difficile psychologiquement de ne pas jouer en Italie ?
C’est dur, oui et non. Dur dans le sens où on est jeune et on a envie, bien sûr. Mais dans l’autre sens, c’est très formateur, surtout au niveau du mental. J’ai beaucoup progressé à ce niveau-là, puis j’ai beaucoup appris. D’être forcément sur le banc et de voir des équipes comme l’Inter, Naples, des équipes qui jouent la Ligue des Champions, on en tire des leçons.
Vous faites partie des nombreux exemples de jeunes joueurs qui sont partis à l’étranger et qui n’ont pas pu s’adapter. Regrettez-vous votre choix ?
Non, pas du tout, je n’ai pas de regrets. Tous les choix que je fais découlent d’une réflexion que j’ai derrière. Je ne parlerais pas de regrets, mais plutôt d’apprentissage. On est encore jeunes, il y a le temps devant nous. Les étapes comme ça, il faut les prendre comme des étapes positives. Forcément, je suis déçu, car j’aurais voulu jouer d’entrée, ce qui s’est fait au début. Après, il y a eu des circonstances qui ont fait que.
Ça n’a pas freiné votre début de carrière malgré tout ?
Freiné, non ! Je vous l’ai dit, je ne suis qu’au début de ma carrière, j’ai de nombreuses années devant moi, enfin j’espère. Vous savez, tout footballeur a son coup de mou dans sa carrière. J’espère que le mien, c’est celui-là. La prochaine, ce ne sera que du positif.
Vous avez évoqué votre profil d’attaquant de profondeur. Au-delà des caractéristiques, le poste que vous préférez, c’est celui d’avant-centre ?
Exact. Mon poste préférentiel, c’est attaquant axial. De préférence à deux, mais je peux aussi jouer tout seul. Après, je peux jouer sur le côté, mais ce n’est pas mon poste de prédilection. En jeunes, j’ai toujours joué à deux. Après, j’ai aussi joué tout seul. Je peux m’adapter. A Sassuolo, j’ai principalement joué sur les côtés. Tout dépend de l’idée du coach. Là, le coach cherchait de la profondeur, forcément ce sera à moi de bien l’utiliser.
Comment vous sentez-vous physiquement après une demi-saison sans vraiment jouer ?
Je me sens très bien. J’ai travaillé à côté pour garder la forme physique. Rien ne remplace la compétition. Il faut forcément compenser avec le travail extérieur. On verra au fil des matches mais ça va revenir petit à petit. A Niort, les sensations étaient bonnes et il y avait aussi la joie de revenir sur les terrains.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Pavel CLAUZARD